Étude : quels métiers seront impactés par les outils comme ChatGPT ?
Des chercheurs d’OpenAI, d’Open Research et de l’université de Pennsylvanie ont mené une étude sur les conséquences de ChatGPT sur l’emploi.
Risque-t-on d’être remplacés par les machines ? Cette interrogation n’est pas nouvelle, elle est même soulevée depuis la révolution industrielle par des philosophes comme David Ricardo ou Karl Marx. Avec l’émergence des outils utilisant l’intelligence artificielle, qui s’accumulent depuis quelques mois, la question revient progressivement sur le devant de la scène. Des chercheurs d’OpenAI, d’Open Research et de l’université de Pennsylvanie se sont penchés sur la question, et ont produit une étude sur les possibles impacts de l’IA générative sur les métiers. On fait le point !
80 % des emplois risquent d’être impactés par ChatGPT
Pour leur étude, les chercheurs ont étudié plus de 1000 professions aux États-Unis. Chaque métier a ensuite été découpé en plusieurs tâches.
L’étude démontre que 80 % des métiers verront – au minimum – 10 % de leurs tâches transformées par l’intelligence artificielle. Pour 19 % des métiers, le nombre de tâches impactées grimpe à 50 %. L’analyse a été menée en se basant sur le dernier modèle lancé par OpenAI : GPT-4. Lors de son lancement, l’entreprise avait insisté sur le bond en avant que représentait ce dernier modèle d’intelligence artificielle, notamment en comparaison avec les aptitudes humaines.
Par exemple, il réussit l’examen pour devenir avocat avec un score aussi bon que les meilleurs 10 %. La version précédente, GPT 3.5, était au niveau des 10 % les moins bons.
Intelligence artificielle : quels sont les métiers les plus exposés ?
Une des données qui ressort clairement de l’étude est la nature des métiers menacés par l’IA générative. Ainsi, ce sont les emplois à hauts revenus qui risquent d’être considérablement bouleversés. Il s’agit notamment de métiers pour lesquels l’utilisation de logiciels informatiques est centrale. Plus spécifiquement, les emplois nécessitant des capacités de programmation et de rédaction pourraient connaître d’importantes évolutions. En revanche, les chercheurs expliquent que les métiers liés à la science devraient être peu impactés par l’intelligence artificielle.
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Nous découvrons que les fonctions qui dépendent fortement des sciences et de l’esprit critique présentent une corrélation négative avec l’exposition aux grands modèles de langage (LLM) tandis que les compétences en programmation et en rédaction seront impactés par les LLM.
L’étude dresse ainsi une liste, non exhaustive, de métiers qui sont les plus susceptibles d’évoluer :
A contrario, les métiers reposant sur la main d’œuvre devraient connaître un impact très limité. L’étude nomme notamment certains emplois qui ne devraient pas être modifiés à court terme, ce qui semble logique : tailleur de pierre, conducteur d’engins, athlète, plombier, carreleur, mécanicien, cuisinier etc.
Des résultats à nuancer
Il est nécessaire de prendre du recul par rapport à cette étude. Tout d’abord, rappelons qu’OpenAI participe à cette recherche, et que l’entreprise a tout intérêt à valoriser le fort potentiel de son innovation. Par ailleurs, il est difficile de réaliser des prédictions sur de telles thématiques, et de nombreuses données ne peuvent être prises en compte comme les progrès technologiques ou les évolutions de la législation et des métiers.
Les chercheurs eux-mêmes appellent à la précaution, notamment sur la complexité des métiers, qu’il est difficile d’appréhender :
Il est difficile de savoir dans quelle mesure les professions peuvent être entièrement décomposées en tâches, et si cette approche omet systématiquement certaines catégories de compétences ou de tâches qui sont tacitement requises pour l’exécution compétente d’un travail. En outre, les tâches peuvent être composées de sous-tâches, dont certaines sont plus automatisables que d’autres.
Enfin, les intelligences artificielles ont encore de nombreux inconvénients à corriger, et une intervention humaine est souvent nécessaire pour s’assurer de la fiabilité du contenu produit par l’outil. À ce sujet, les experts précisent :
Nous reconnaissons qu’il peut y avoir des divergences entre les performances théoriques et pratiques, en particulier dans les tâches complexes, ouvertes et spécifiques à un domaine.