Être confiné, c'est être limité...

Être confiné, c'est être limité...

Comment ne pas écrire sur le confinement en cette période ? Cependant, rassurez-vous, on entend assez parler du COVID et de ses impacts, alors je vais ratisser large, parce que le confinement n’est pas intrinsèquement lié au COVID, il n’est pas né de lui et ne mourra pas ni de lui ni après lui.

J’aime les mots, vous le savez, j’ai retrouvé le plaisir de les coucher sur papier, virtuel soit, mais quand même, ce n’est pas le médium utilisé qui compte et bien qu’aujourd’hui tout passe par la technologie, ce qui est important c’est le message véhiculé.

Les mots ont tous une origine, j’aime en connaître la filiation, l’évolution mais aussi l’interprétation et l’impact qu’ils ont sur moi, sur les autres. 

Allons-y dès lors avec l’étymologie du mot confinement (science de l’origine des mots). Le mot confinement vient du latin « confinia » qui signifie extrémités, limite, territoire, frontière.

Donc, être confinés, c’est être limité à un territoire, mettre des limites et ça, on le vit actuellement, on SAIT ce que ça signifie et l’impact que ça a dans le monde.

Mais le confinement n’est pas seulement physique et il serait dramatique d’associer le mot uniquement au COVID qui génère la peur, la perte de jouissance, de liberté, de revenus, de mobilité.

Il est dramatique de voir comment certains vivent cette période de confinement imposée, mais peut-être que justement, la difficulté réside dans le fait que ce n’est pas un choix, que ce confinement nous est imposé et que nous n’en connaissons pas la durée et encore moins les impacts réels et ultimes.

Il est clair que la situation mondiale actuelle génère des inquiétudes, réveille ou éveille des peurs, suscite des craintes, parce que ce fameux virus, on ne le voit pas et il nous empêche de voir les gens que l’on aime, de mener une vie que l’on croyait bien réglée, une vie qui nous apparaissait normale, notre train-train quotidien quoi.

En fait, cette situation nous amène à effectuer des changements et c’est là où ça nous pose un problème, parce que notre cerveau, lui, à la base sert à notre survie et donc est allergique aux changements, parce que l’on ne change pas ce dont on n’est pas conscient.

Notre cerveau veille à la survie de l’individu (cerveau reptilien) et ensuite à la survie de la tribu (cerveau Limbique). Le cerveau aime le plaisir et donc, est un fier partisan de la loi du moindre effort, parce que le moindre effort c’est ce qui nous sécurise, nous rend confortable et ça, le cerveau, qui nous protège, il le sait et il l’applique inconsciemment.

Il faut remonter à nos ancêtres pour comprendre un peu mieux le mode de fonctionnement du cerveau. À l’époque de la préhistoire plus précisément, l’homme (lire l’humain) était sans cesse confronté aux dangers : son environnement était hostile, il devait être aux aguets pour se protéger et protéger sa tribu.

D’ailleurs, il y a encore des peuples aujourd’hui qui vivent dans un environnement hostile, pensez simplement aux tribus d’Afrique par exemple, qui vivent isolées, qui n’ont pas le mode de vie que nous connaissons et dans lequel nous vivons.

Notre cerveau, lui, a ces informations préhistoriques programmées et dès que surgit un danger potentiel, il réagit, il nous fait réagir plus précisément. Comment ? En générant une émotion et le rôle de l’émotion est de nous mettre en mouvement.

Donc, si l’on regarde au niveau des émotions archaïques qui sont : la peur, la joie, la colère, la tristesse et le dégoût, ces émotions ont pour objectif de nous mettre en mouvement, de nous faire réagir (inconscient) ou répondre (conscient). 

Je m’explique. Lorsque l’émotion générée correspond à un danger, nous sommes programmés pour réagir, pour survivre. En revanche, quand notre vie n’est pas en danger, nous avons le pouvoir de prendre le temps nécessaire afin de répondre et de choisir la mise en mouvement adéquate face à la situation, parce que répondre, c’est prendre la responsabilité de l’action à poser et là on passe en mode conscience, en mode cortex.

Donc, si je reviens au confinement, quelle différence y a-t-il aujourd’hui avec la situation que nous vivons et qui nous insécurise et la crise du verglas de 1997 ? 

C’est simple, nous pouvions VOIR ce qui se passait en temps réel, nous sommes restés confinés à l’époque et pourtant, jamais on n’a entendu parlé de confinement, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu ou entendu autant de monde « chialer », contester, accuser, dénoncer. 

Bon ok, pas d’électricité, il était difficile de suivre les informations télévisées, de nourrir notre cerveau d’images et de messages répétitifs de tous acabits et de toutes provenance. On s’en tenait aux faits, visibles : soit on avait de l’électricité soit on n’en avait pas et on se serrait les coudes jusqu’à ce que la normale revienne. 

La situation était visible et générait une solidarité hors du commun parce que l’humain ne représentait pas un danger pour un autre, nous étions confrontés à Dame Nature et nous avons pris les moyens nécessaires pour nous en sortir.

Mais voilà, dans la situation présente, on ne le voit pas le maudit virus, on ne le connaît pas, on ne le maîtrise pas et comble de malheur, on peut en être porteur sans avoir de symptômes. Bingo, vous avez tous les ingrédients pour allumer le mode survie dans votre cerveau ! Ajoutez à cela les informations et désinformations, la situation dans les autres pays, toujours selon ce que l’on veut bien nous montrer bien sûr, et nous avons là un cocktail explosif qui génère toutes les émotions nommées plus haut dont l’émotion en chef : la PEUR !

Et vous savez quoi ? La peur génère trois types de réactions : la défense, l’attaque ou la fuite et là, c’est le mode réaction qui est enclenché, parce que face à un danger que l’on nous présente comme réel, parce que l’on nous parle de morts, de propagation et que l’on ne peut voir qui est porteur du virus, notre cerveau, lui, passe en mode survie et génère une de ces 3 réactions.

Mais, je vous ai dit que je ne voulais pas m’étendre plus qu’il n’en faut sur le COVID et donc, je vais rattisser plus large.

Croyez-vous que d’être enfermés chez soi, confinés, isolés représente la seule forme de confinement ? Bien sûr, nous pourrions parler de frontières, de guerres, de violences faites aux femmes et aux enfants, mais je crois sincèrement que le COVID suscite déjà assez de réactions sans en rajouter une couche. 

Est-ce à dire que ces types de confinements ne sont pas importants ? Loin de là, mais je me connais, je suis intense et si j’embarque sur ces sujets maintenant, je risque de déraper, de perdre le contrôle (lire ici le fil de mon histoire, l’objectif de cet article).

Moi, ce dont je veux vraiment vous parler aujourd’hui, c’est de votre confinement émotionnel, d’être dans les limites que vous vous imposez au quotidien, de vous confiner vous-mêmes consciemment, ou inconsciemment.

Ce confinement là, il est tout aussi réel et dangereux que le COVID. Pourquoi ? Parce que comme ce virus, vous ne le voyez pas, vous n’en avez pas conscience. 

Ce confinement là, il vous rassure, vous maintient dans le statut quo. Je vous disais que le cerveau aime le plaisir et la notion du moindre effort, sachez qu’il résiste donc à la volonté d’atteindre une version plus grandiose de qui vous êtes, il vous conforte et vous réconforte dans cette fameuse zone de confort, parce qu’encore une fois, il est confortable dans ce qu’il connaît ou plutôt, dans l’utilisation des programmes qui se sont accumulés au fil des ans et que vous utilisez, jours après jours, années après années.

Tel votre ordinateur personnel, votre cerveau a besoin de faire des mises à jour, de changer de programme, de mode de fonctionnement, de nettoyer tous les «cookies» qui s’y sont confortablement installés et qui sont responsables de votre mode de fonctionnement.

En tant que coach certifiée de l’institut des Neurosciences Appliquées, je travaille avec des individus, des humains qui sont confinés dans des modes de fonctionnement qui les bloquent, les ralentissent, les empêchent de se mettre en mouvement et donc de voir le champs des possibles qui leur est accessible, ils s’imposent inconsciemment des limites, ils se confinent dans des situations qui ne les satisfont pas et répètent ou se répètent chaque jour les mêmes mantras : Je suis nul, ce n’est pas pour moi, je n’ai pas la capacité de, c’est trop dur et j’en passe.

Tout cet isolement, ce confinement inconscient résulte souvent de ces programmes bien ancrés dans le cerveau, auxquels ils se réfèrent, et qui les rend confortables jusqu’au jour où, ils ont envie de changer, d’évoluer, d’explorer de nouveaux territoires, d’élargir leur horizon, de passer les frontières pour aller à la découverte de leur potentiel, de qui ils sont vraiment, de qui ils ont envie d’être, de qui ils choisissent enfin de devenir.

À ce moment-là, ils prennent conscience de l’état de confinement dans lequel ils sont restés tout ce temps. Ils réalisent qu’ils sont maîtres de leur existence, qu’ils sont les seuls à s’imposer des limites et que ces limites proviennent de leurs croyances, de leurs peurs, des messages contraignants avec lesquels ils ont grandi et évolués.

Ils ont alors envie d’entreprendre un voyage merveilleux, de sortir du confinement, un pas à la fois, une étape à la fois, un peu comme nous qui attendons de sortir de cette crise qui nous isole et nous immobilise pour certains.

Ils réalisent qu’ils ont le choix, qu’ils peuvent réagir quand c’est le temps ou répondre s’il n’y a pas de danger réel. Ils se découvrent, apprennent à cohabiter avec ce nouveau moi, libre de choisir, libre d’évoluer, libre d’être qui ils ont envie d’être et qui ils choisissent de devenir.

J’entends souvent parler de la meilleure version de soi, d’atteindre la meilleure version de nous-mêmes. Nous sommes toujours la meilleure version de nous-mêmes. 

Au même titre que si vous avez l’ancienne version de Windows et qu’elle vous convient, c’est la bonne version pour vous et peut-être que vous allez la conserver longtemps mais peut-être aussi qu’à un moment ou à un autre, vous allez choisir de passer à la version la plus récente, la plus performante et comme pour les programmes informatiques, la nouvelle version pourra toujours lire les documents de l’ancienne version. Cependant l’ancienne version ne pourra pas lire les documents de la nouvelle.

Notre cerveau fonctionne de la même façon : les anciennes autoroutes neuronales que nous utilisions seront toujours présentes et utiles dans certains cas, les nouvelles nous permettront de saisir de nouvelles opportunités, d’évoluer, de grandir, d’explorer de nouveaux territoires, de nous fixer de nouveaux objectifs de vie, de carrière.

Nous sommes tous confinés. Tant par le COVID (physiquement) que par nos croyances, nos peurs nos expériences de vie, nos cultures, nos origines, nos racines, bref, le confinement ne nous limite pas à être isolés dans nos maisons. Le confinement ne se limite pas au fait d’être « brimés » dans nos libertés individuelles par l’imposition de mesures de protection contre une pandémie. Le confinement c’est aussi Nous envers Nous, à l’intérieur, de l’intérieur, tout ce qui nous brime, nous empêche d’avancer, nous détourne de cette version grandiose à laquelle nous aspirons et que, par tous ces programmes de survie que notre cerveau utilise, nous nous empêchons de vivre, de vibrer, de libérer.

Il suffit de voir comment certains vivent bien le confinement alors que d’autres étouffent et se sentent enfermés. Il suffit de voir comment certains sont heureux et reconnaissants d’avoir ce temps d’arrêt pour réfléchir, redécouvrir ou découvrir leurs enfants, prendre du temps en famille, s’écouter, se permettre de ne rien faire sans culpabiliser. 

Il suffit de voir comment certains se sont adaptés facilement, ont trouvé des solutions pour continuer, pour avancer et supporter cette période alors que d’autres ont peur de perdre, de tout perdre mais pas de se perdre…

Darwin a dit : « la race qui survit n’est pas la plus forte mais celle qui sait s’adapter ». L’adaptation passe par des prises de conscience, des changements conscients, des reprogrammations conscientes de nos croyances, de prendre conscience des croyances limitantes et de trouver des croyances ressources. D’apprendre à écouter l’émotion qui monte, de l’accueillir, de la comprendre, d’en saisir les sentiments porteurs de messages de changement et de répondre plutôt que de réagir.

Tout ça, vous avez le pouvoir de le créer. Encore une fois votre cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et la fiction. Vous êtes les acteurs de vos vies, pas les spectateurs. Tant et aussi longtemps que vous regarderez passer le train, vous ne vous rendrez pas à destination, celle là même dont vous rêvez, que vous avez mise de côté et qui pourtant, vibre encore quelque part dans un coin de votre cerveau et qui n’attend qu’un geste de votre part pour que vous puissiez enfin vous réaliser et découvrir l’être que vous êtes en vrai. Parce que faire, vous savez, mais être, vous avez oublié…

Coachement vôtre

Rosaria Maria

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