Être nommé, devenir et être gestionnaire

Être nommé, devenir et être gestionnaire

L’erreur la plus répandue est de nommer le meilleur technicien responsable d’une équipe. Être doué et avoir de l’ambition est extraordinaire. Mal se connaître l’est moins! Être gestionnaire, c’est tout sauf un boulot prestigieux. Beaucoup de personnes croit qu’en accédant à ce poste ils auront tout à coup plus de reconnaissance et d’autorité. La plupart du temps, ils constatent par eux-mêmes que c’est faux. Entre ce qu’on imagine et ce qu’est la réalité, il y a souvent un grand écart.

Selon mes observations, être gestionnaire veut dire 3 choses :

·     Être au service du succès des autres (ça prend un peu d’abnégation et d’humilité)

·     Être dépossédé de son emploi du temps, plus de la moitié de votre temps appartient aux autres

·     Se tenir en équilibre sur un fil de fer et se poser des questions mille fois par jour : Qu’est-ce que je dois faire ou dire dans cette situation? Qu’est-ce qui me permettra de rencontrer mon but tout en faisant grandir et apprendre les membres de mon équipe? Quand dois-je prendre une décision unilatéralement et quand dois-je consulter l’équipe? Dois-je laisser passer cette faute et voir ce qui se passera par la suite? Comment annuler la pression que met le leader négatif sur le groupe?

Après la lune de miel, il existe au moins 2 façons de réagir à cette prise de conscience de ce qu’est le travail d’un gestionnaire :

·     Tout contrôler pour forcer la réalité à se conformer à notre vision illusoire des choses : j’ai du prestige et de l’autorité. Ce qui peut fonctionner un bon bout de temps. L’être humain est capable de créer sa réalité même lorsqu’elle est illusoire et je dirais particulièrement lorsqu’elle est illusoire! Souvent, ces personnes deviennent d’excellents « politiciens ».

·     Ressentir une grande démotivation et un grand vide après avoir fait de son mieux quotidiennement sans prendre soin de soi (tout donné, se sentir profondément fatigué et même être déprimé par les piètres résultats et difficultés récurrentes rencontrées).

La solution

Lorsque vous êtes gestionnaire, vous peinez quotidiennement pour ne pas vous enliser dans des sables mouvants ou être happé par un piège (il en apparait tous les jours). Quand vous endossez le rôle du gestionnaire, beaucoup de choses reposent sur vous.

Quand vous devenez un leader, beaucoup de choses reposent sur vous également, toutefois la posture intérieure et la conscience qui l’accompagne n’est plus du tout la même.

 Le leadership

Un leader sait que sa vie n’est pas à propos de lui, mais bien à propos de sa contribution à la réussite d’objectifs supérieurs. Pierre Lavoie est un excellent modèle à cet égard.

Ce qu’il sait, est et fait:

Il sait qu’il n’y arrivera pas seul.

Il a conscience de l’influence de son comportement/parole/action sur les autres.

Il se connaît. Il connaît ses failles et ses forces. Il travaille en conséquence de cela.

Il est transparent et authentique avec lui-même et les autres.

Il sait dire non, poser des limites, ses limites.

Il a le sens du timing, une compréhension profonde des enjeux globaux. Il se sert de son intuition.

Il réfléchit. Il sait ce qu’il pense, ce pourquoi il travaille, ce qu’il défend et ne défend pas.

Il maitrise l’art de la communication.

Il s’aime. Il aime. Il s’intéresse réellement aux autres.

Il apprend parce qu’il recherche le feed-back et accepte de se sentir déstabilisé par une nouvelle idée ou réalité.

Il sait lire le contexte, les gens, les enjeux, les niveaux de risques.

Il est dans sa vie, dans ses bottines, mobile et animé par une énergie vitale.

Il est présent; la fuite n’est pas une option. 


Plusieurs personnes ne passent jamais du gestionnaire au leader…

…parce qu’il ne savent pas comment le faire, parce qu’ils n’ont pas les outils, les méthodes et surtout le soutien pour y arriver. Ils ont le potentiel, mais pas le réflexe d’aller chercher du support pour débroussailler leur terrain fertile.

…parce qu’ils refusent de se remettre en question.

…parce que leur potentiel est ailleurs, mais il persiste à rester dans un rôle qui ne leur convient pas.

Avec le leadership vient de plus grandes responsabilités, de plus grands défis, de plus grandes émotions. C’est tout sauf confortable.

Vivre en adéquation avec son potentiel est terrifiant. Mais ça s’appelle VIVRE.

Avez-vous le goût de vivre?

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Cathy Dumont

Formatrice pour les entreprises en changement

 

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