10 erreurs les plus courantes dans les projets d'innovation
Porteurs et porteuses de projet, innovateurs et innovatrices, dirigeants et dirigeantes d’entreprises, …, nombreux·ses sont celles et ceux qui ont des idées.
Que ce soit des idées de nouveaux produits ou de nouveaux services à développer au sein d’une entreprise, ou des idées de nouvelles activités économiques à créer, …, il y a des erreurs que l’on rencontre fréquemment et qu’il est mieux d’avoir à l’esprit quand on se lance !
Avec cet article, je vous propose de revenir sur ces 10 grandes erreurs que l’on rencontre souvent dans l’accompagnement des projets d’innovation.
Avant de poursuivre cet article : Êtes-vous vraiment sûr·e de savoir de quoi l’on parle lorsque l’on parle d’innovation ?
Je vous conseille la lecture de l’article « Parce que j’en ai marre d’entendre “l’innovation ce n’est pas pour moi” ».
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C’est parti pour les 10 erreurs à éviter ?
ERREUR #1 Croire qu’on est le·a premier·e à avoir l’idée (ou croire qu’il faut être le·a premier·e à avoir l’idée) — Photo by Jonathan Chng
Si votre idée est si bonne que ça, ce serait étonnant que personne n’ait pensé à la même chose ou à quelque chose qui y ressemble. Et ce n’est pas grave !
L’important ça va être la façon dont vous allez mettre en œuvre l’idée, la façon dont vous allez la livrer à ses cibles, la façon dont vous allez imaginer le modèle d’affaires, … On entend souvent qu’une bonne idée business, c’est 10% l’idée de départ et 90% l’exécution.
S’il s’avère que vous êtes le·a premier·e à avoir eu cette idée (ou en tout cas que personne n’a encore communiqué ou n’a encore réussi à la mettre en œuvre), ça ne veut pas forcément dire qu’il faut y aller à tout prix ! Pourquoi personne n’y a pensé ? Est-ce vraiment une idée ? Répond-elle vraiment à un besoin ? Ou alors, est-elle réellement faisable ? Peut-elle se reposer sur un modèle économique viable ? …
LE CONSEIL : Prendre un peu de temps au démarrage de son projet pour faire un état de l’art du domaine (la solution en elle-même, le besoin adressé, le secteur d’activités, …) pour avoir conscience de ce qui existe.
POUR ALLER + LOIN :
ERREUR #2 Penser que la 1ère idée est forcément la bonne — Photo by AbsolutVision
Je ne vous dit pas que votre première idée est forcément mauvaise, mais peut-être que ce n’est pas la meilleure, peut-être qu’il y a des alternatives à imaginer, d'autres façons de faire ou d’aller plus loin, des cibles plus pertinentes à adresser, …
Dans les faits on ne risque pas grand-chose à laisser la chance à une idée d’évoluer, de s’améliorer, de s’enrichir, … Au pire vous perdez un peu de temps dans la mise en œuvre, au mieux vous aurez une idée encore meilleure !
De nombreuses startups qui ont réussi commercialement n’ont pas réussi sur leur première idée, mais suite à l’échec de leur première idée, et au « pivot » qu’elles ont effectué (que le pivot soit sur la proposition de valeur, la cible clientèle, le modèle économique, …).
LE CONSEIL : Prendre un peu de temps au démarrage du projet pour générer de nouvelles idées autour de votre idée principale, pour faire des suppositions, imaginer des solutions de contournement aux raisons potentielles d’échec, … (et nourrir votre idée de la veille que vous aurez réalisée en suivant le conseil #1 😉).
POUR ALLER + LOIN :
ERREUR #3 Oublier votre client·e (ou pour qui vous faites les choses) — Photo by Anthony Da Cruz
Les personnes habituées à mes articles et au discours de Laval Mayenne Technopole ne seront pas surprises de lire que ce qui compte dans un projet d’innovation, c’est pour qui vous le faites. Si vous perdez de vue votre client·e (ou tout autre type d’usager qui tirera des bénéfices de votre solution), vous risquez de ne pas concevoir forcément la bonne solution, ou pas de la meilleure façon pour susciter son adoption.
Et non, le fait que cette idée soit née d’un de vos besoins personnels, d’un des problèmes que vous rencontrez au quotidien, ça ne veut pas dire que ce besoin est partagé, ou qu’il est partagé par suffisamment de gens pour que votre idée devienne une activité économique viable.
LE CONSEIL : Aller à la rencontre de, être et surtout rester à l’écoute, à l’écoute de toutes les personnes qui peuvent vous permettre de détecter les besoins et attentes de votre clientèle (vos client·e·s, vos collaborateurs·trices en contact avec elles·eux, les grandes tendances, …) mais aussi toutes les personnes qui peuvent vous aider à faire avancer vos idées (collègues et confrères, partenaires techniques, financeurs, …).
POUR ALLER + LOIN :
ERREUR #4 Développer votre innovation sans la tester — Photo by David Travis
Même si au départ vous avez bien défini le besoin client, vous avez validé ce besoin sur le terrain, vous avez validé les hypothèses fondamentales sur lesquelles se basent votre projet d’innovation, … cela ne fait pas tout ! Il faut chercher à tester dès que possible les différentes composantes de votre proposition de valeur.
Quand on se lance dans un projet d’innovation, ce n’est pas toujours très confortable mais, il est important de partir du principe que l’on ne sait rien et que l’on a tout à apprendre. Il est également primordial d’avoir conscience que l’on a une idée d’où l’on veut aller, mais on ne sait jamais vraiment où l’on va précisément arriver (évolution dans l’incertitude).
LE CONSEIL : Tester, tester, tester. Vérifier la faisabilité de votre innovation, et surtout toutes les faisabilités de votre projet d’innovation : faisabilité technique bien sûr, mais aussi faisabilité marché, économique, commerciale, marketing, juridique, règlementaire, … Dans les faits, chaque case de votre « Business Model Canvas » peut et devrait être testée.
POUR ALLER + LOIN :
ERREUR #5 Parler publiquement de votre innovation avant de la protéger — Photo by Alexandre Pellaes
De fait, s’il y a des aspects de votre idée, de votre innovation, qui sont protégeables, ils ne le sont plus à partir du moment où vous en avez parlé publiquement, que ce soit sur des salons, lors de conférences, ou dans des publications print ou en ligne.
LE CONSEIL : Pour obtenir rapidement des éléments clés sur le sujet de la protection de vos innovations, je vous invite à vous rapprocher de l’INPI ou d’un cabinet spécialisé en propriété industrielle.
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ERREUR #6 Ne pas parler de votre idée du tout — Photo by Alexandre Pellaes
Même s’il ne faut pas parler de votre idée publiquement avant d’avoir protégé ce qui était protégeable, ne pas parler de votre idée du tout n’est pas une meilleure idée ! En effet, si vous refusez d’en parler vous vous fermez la porte à de potentiels partenariats, à de possibles idées venues de l’extérieur, …, à l’aide d’autrui.
LE CONSEIL : Il faut parler de vos idées pour les nourrir, pour les enrichir des différents retours, que ce soit de vos proches, de vos équipes ou collègues, de vos partenaires, de vos client·e·s, … En en parlant vous aller consolider ou mettre le doigt sur les faiblesses de votre idée, c’est important de les détecter dès que possible. Parler de son idée permet d’accélérer sa réflexion et de valider plus rapidement les points d’intérêts.
Et je vous rappelle qu’une bonne idée, c’est 10% l’idée et 90% l’exécution ! Tant que vous ne possédez rien de protégeable, tant que vous n’avez pas commencé à développer concrètement quelque chose, échangez sur votre idée pour la faire avancer.
POUR ALLER + LOIN :
ERREUR #7 Commencer les développements avant de regarder les financements — Photo by Scott Graham
La majorité des dispositifs de financements (BPI, Région, …) nécessite que le dossier de demande soit déposé avant le début des dépenses. Ne pas le savoir au démarrage peut être ensuite un sacré frein !
LE CONSEIL : Vous renseigner dès que vous avez formalisé votre projet, dès que vous commencez à avoir des besoins de prestations externes ou d’investissements pour passer à l’étape suivante.
POUR ALLER + LOIN : Pour connaitre l’éligibilité de votre entreprise ou de vos projets aux différents dispositifs de financement, n’hésitez pas à contacter les structures dédiées sur votre territoire.
ERREUR #8 Sous-estimer le temps de l’innovation — Photo by Lukas Blazek
Vouloir aller trop vite ou penser que ce sera rapide n’est pas ce qu’il y a de mieux à faire quand on se lance dans un projet d’innovation. Vous avez le droit d’être optimiste, sur vos capacités à développer le projet, sur l’attrait que vous allez susciter chez vos client·e·s, sur l’adhésion de vos partenaires techniques et financiers, … mais attention à ne pas l’être à vos dépends.
L’innovation prend du temps et nécessite de passer par différentes phases :
Attention, quand on dit que l’innovation prend du temps, toutes les phases ne dépensent pas le même temps, et il faut savoir différencier « temps passé » et « temps à laisser passer » (pour l’idéation, entre les entretiens usagers, …).
LE CONSEIL : Ne sous-estimez pas ce besoin en temps, par exemple pour ne pas vous retrouver à cours d’argent quand on se lance dans la création d’une entreprise. On veut souvent être rapide, pour être le·a premier·e à arriver sur le marché, mais attention à ne pas confondre vitesse et précipitation.
POUR ALLER + LOIN :
ERREUR #9 Ne pas faire de prévisionnel — Photo by Towfiqu barbhuiya
Et surtout, partir sans évaluer vos besoins en trésorerie. En effet, pour le moindre échange avec des partenaires potentiels, la moindre décision de telle ou telle prestation, … il va être important de savoir de combien de trésorerie vous allez avoir besoin pour mener à bien votre entreprise, et donc d’estimer vos besoins financiers.
LE CONSEIL : On parle souvent du business plan, du fait que ça peut être un exercice difficile, mais c’est un document important pour couvrir les points essentiels de votre projet, de votre stratégie. Pas besoin de faire de la grande littérature dans ce document, ce qui est important c’est de formaliser votre idée et de rester en cohérence et en lien avec le reste de votre activité.
Et par ailleurs cela vous permet d’évaluer vos besoins en trésorerie et financements extérieurs, pour mieux anticiper. Ce que vous écrivez dans le prévisionnel n’est pas gravé dans la roche, ça peut évoluer en fonction de vos avancées, de vos tests etc. mais c’est une base de réflexion et d’échanges avec les partenaires (notamment financiers ou techniques, …).
POUR ALLER + LOIN :
ERREUR #10 Penser que votre produit se vendra tout seul — Photo by Meritt Thomas
Même si votre produit est génial, même s’il répond à un vrai besoin de vos clients, qui dit innovation dit nouveauté, et dit donc besoin de faire connaitre, de faire comprendre à vos clients que vous existez et de convaincre que vous êtes la solution à leur problème. Il est même possible que vous ayez besoin d’apprendre à vos client·e·s comment utiliser votre innovation.
Il ne suffit pas de mettre en ligne votre site internet ou mettre à jour votre catalogue avec votre nouveau produit pour que vos clients se l’arrachent. C’est une caricature mais c’est une idée préconçue que l’on rencontre souvent. Un de mes collègues de l’incubateur dit souvent qu’ouvrir un site e-commerce sans communication ni marketing, c’est comme ouvrir une boutique au fond d’une impasse et penser que les client·e·s viendront tout seul.
LE CONSEIL : Il est essentiel de ne pas oublier dans vos réflexions et dans vos budgets prévisionnels les questions sur les canaux de communication et de distribution, les messages à faire passer, les contenus à produire, les stratégies à mettre en place.
POUR ALLER + LOIN :
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J'accompagne les projets des entreprises en m'appuyant sur des méthodes créatives et collaboratives | Facilitatrice LEGO® SERIOUS PLAY®
2 ansThomas Cribier On en parlait ce midi, mon dernier article 😉
"RSE en Action ! Anticipez la CSRD et optimisez la performance de votre organisation : gains de temps, maîtrise budgétaire et cohérence de votre système d'information."
2 ans👏Bravo ! Toujours un contenu utile et bien présenté 👌