-1180 avant JC, le Cheval de Troie…en 2018, 12 milliards d’objets connectés sur la planète, seront-ils aussi de nouveaux chevaux de Troie potentiels ?
La collecte d’informations, voire l'intrusion possible dans notre vie privée, peuvent aujourd'hui prendre toutes les formes, que ce soit en utilisant nos Smartphones, nos ordinateurs, les moteurs de recherche, les logiciels anti-virus et anti malwares, les inscriptions en ligne etc., ainsi que celles de s’intégrer dans nos matériels tels que les Box, les GPS, les véhicules, l’électroménager, les drones, le monde du smartgrid (un des exemples, le Linky), les objets connectés etc. et même la couche culotte du petit dernier pour savoir si elle est pleine… ! Bref, il n’y a plus de limites par la miniaturisation des technologies embarquées et l’extension de leurs possibilités, c’est un fait et c’est ainsi.
Si les besoins en connaissances de nos modes de vie s’accroissent de façon exponentielle (en cohérence avec « l’Accélération du Rythme du Temps ») pour répondre aux nécessités des différents secteurs d’activités tels que le commerce, la sécurité, la recherche, la médecine, l’industrie etc., à cela il faut des informations, des sommes d’informations, de la data en très grande masse !
Comme l’ère des sondages (physiques) subit également cette loi de transformation, les audits, les questionnaires et les enquêtes se dématérialisent aussi sur le même principe, ils s’automatisent (le plus souvent à notre insu), et semblent disparaître du paysage, alors que des logiciels, des cookies, du tracking et des routines s’activent à prélever ce « nectar » qu’est devenue l’information, au point où le consommateur se connait moins bien que les banques de données qui le pistent…que doivent se dire nos Anciens qui avaient pour précepte « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les Dieux », devise inscrite sur le Fronton du Temple de Delphes ? (au Fronton dis-je, et pas sur la « Pierre de Seuil »).
Alors c’est un peu comme la découverte d’un nouveau continent, avec la question qui motive le plus souvent les ambitions humaines : Quelles en sont ses richesses et ensuite où les trouver ?
Pour la première, ce sont les données (la Data), pour la seconde, plus question de chercher une mine, de creuser, d’extraire puis d’en chercher une autre, ce type d’exploration est, pourrait-on dire, d’une autre époque. Aujourd’hui, la méthode a tout d’abord consisté à installer un réseau mondial d’interconnexions, à produire des terminaux (ordinateurs et téléphonie mobile), ça c’est pour le « hard » ou la matière, puis un ensemble d’outils, d’applications appelés communément le « soft », et tout ceci pour vendre in fine, du service interactif.
Plus question de mines à creuser, il suffit de récolter la data via le consommateur maintenant connecté, que ce soit volontaire de sa part via des applications le plus souvent intégrées ou gratuites, ou à son insu lorsque ce sont les systèmes qui enregistrent les données liées à ses préférences, son fonctionnement, ses gouts, ses avis, ses choix, ses faiblesses…voire ses déviances, et tout ceci en temps réel.
A ce stade, les objets connectés entrent en jeu dans une nouvelle phase de déploiement, puisque maintenant toutes les interconnexions de base sont établies, et que l’IPv6permet de fournir plus de 667 millions de milliards d’adresses Internet sur chaque millimètre carré de surface terrestre, maintenant tout semble possible pour déployer notre inventivité dans ce nouveau terrain de jeu…no limites !
Ainsi nous touchons à une part de notre infini, du moins dans notre champ d’expérimentation, maintenant les objets font partie de notre paysage, utilisant pour certains leurs charmes et leurs armes de séduction afin que nous les convoitions et qu’enfin, tel des chevaux de Troie, ils s’installent dans la place jusqu'à y régner, nous surveiller…et nous commander, et ce, de façon ludique ou non !
C’est un peu ce que la CNIL dénonce quant au fait que certains objets connectés (et pas tous), supplantent leurs fonctions au point où ils sont intrusifs, doués de facultés d’espionnage, de prises de vues, de prises de son et même de prises de décisions à notre insu.
La dématérialisation se présente le plus souvent comme un système propre, loin de nous (rien ne se voit, ce n’est pas chez nous), moins énergivore, pour ainsi dire « bio », sans mettre en évidence d’autre aspects tels que ; quel est le bilan carbone global, quelles sont les matières premières rares nécessaires à la conception des terminaux, des systèmes connexes des cloud, des big data, où sont prélevées ces ressources, dans quels types de pays, et quelles sont les conséquences ailleurs, et au détriment de qui ?
Investir un nouvel espace d’expérimentation n’est pas sans conséquences, c’est vieux comme le monde, mais à la différence qu’autrefois les conséquences étaient relativement localisées, et si nous manquions de connaissances partagées (hormis les Sagesses qui ont toujours sût montrer un Sens à la vie) aujourd’hui nous pouvons mettre en œuvre de nouvelles applications à élever nos concepts de vie, à aider au développement durable de l’homme, à concentrer nos énergies sur ce que nous devrions considérer comme essentiel à ce point critique de l’Histoire de l’Humanité, mais le ferons nous, ou continuerons nous à nous "amuser" comme des enfants avec un nouveau jouet ?
L’histoire se répète, mais la dimension des conséquences s’étend à toute la planète, à notre biosphère et au-delà puisque nous allons même déposer des cendres de défunts…sur la Lune !
Nous avons découvert de nouveaux outils d’expression, mais fondamentalement, avons-nous changé, avons-nous misé sur la recherche de la sagesse qui ne s’oppose pas aux nouvelles technologies, mais les canalise quant à leurs utilisations et leurs fonctions.
Ceci me rappelle, ayant l’âge pour le dire, cette phrase qui pourrait se méditer « Les décors sont de Roger Hart et les costumes de Donald Caldwell » et nous rappeler que si tout change en le disant simplement, certains comportements eux ne changent pas systématiquement avec le temps, c'est une question de Sens à donner à ses objectifs.
Bien à vous et mes encouragements à celles et ceux qui Œuvrent à chercher et développer ce qui devrait être le meilleur pour le développement durable de l'humanité, que vous soyez connus ou non.
JP Auvolat