🍁 15 AVRIL 2013 🎂
Il y a 8 ans jour pour jour, je prenais l’avion et traversais un océan pour m’installer dans le pays dont j’étais tombée amoureuse 8 ans auparavant. À quelques heures près, aujourd’hui, j’arrivais, seule, avec dans mes trois valises toute ma timidité, ma volonté, mon manque d’assurance. Et 15 paires de chaussures.
Je ne connaissais personne, et encore moins moi-même.
Je ne m’attendais à rien, et à tout.
La seule chose que je savais, c’est que j’avais eu un coup de coeur pour cette ville, que je voulais y vivre, et que chaque rue me paraissait connue. Jamais je ne me perdais, chaque jour, je savais où j’allais, sans pouvoir l’expliquer. Mon premier appartement a été celui dont j’avais rêvé une nuit quelques mois avant mon départ. J’étais guidée. J’étais accompagnée.
Et face à cet inconnu si familier, un univers de liberté s’offrait à moi. Je pouvais enfin être moi-même.
Le troisième jour de mon arrivée, je suis allée au restaurant, et un biscuit de fortune m’a dit : « You will be a great success in business and society ». Quel accueil!
Pour la première fois ma volonté et ma détermination étaient bien accueillies, récompensées. J’entrais dans une société dont les codes me correspondaient, dont les valeurs s’alignaient aux miennes. Où ma multi-potentialité était recherchée. Mon introversion acceptée. Tout me paraissait simple et naturel ici.
J’en ai même écrit une déclaration d’amour en 2016 : journal.jessicavaloise.com/montreal-je-taime. Aujourd’hui Canadienne. Je l’aime toujours autant. Si ce n’est plus.
On dit que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs et que tout vient de l’intérieur. Montréal m’a appris cette nuance. J’y ai trouvé une herbe plus verte, en tout cas, plus à mon goût, et cet extérieur m’a permis de m’épanouir. Un peu comme un oiseau qui aurait vécu toute sa vie dans l’eau et qu’on remettait dans le ciel afin qu’il puisse enfin voguer dans les airs. Et respirer.
Je suis contente de ne jamais avoir été atteinte par les « tu es trop timide pour faire ça », « c’est pas pour les gens comme nous », « tu ne le feras pas », « tu n’es pas prête de partir de chez tes parents » que j’ai peu entendre dès 2005 et qui se sont accentués dès que les démarches administratives ont été lancées.
Après avoir passé huit années à y diriger toute mon énergie, à avoir organisé tous mes choix de vie en fonction de cette installation, à dire pendant huit ans dès le premier rendez-vous « par contre tu dois savoir que j’irai vivre au Canada mais je ne sais pas encore quand », je suis contente d’avoir réalisé ce rêve, malgré la peur qui y était inévitablement associée.
Je suis contente de pouvoir regarder en arrière et me dire : si c’était à refaire, je referai tout exactement pareil.
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Ce post marque aussi le début d’un travail que je voulais faire depuis 2019 : un bilan sur mes 10, maintenant 12, dernières années dans l’Art. Vous allez donc voir pendant les prochaines semaines, voir prochains mois, un retour sur ma vie artistique de 2009 à 2019.
Congratulations. Keep following your guts faith and NEVER EVER GIVE UP. We love you so much.