1898 : les deux millionnaires de l’Est et les chefs supérieurs ivoiriens (Première partie)
Dans une publication du 15 juin 1898, la Politique coloniale évoquait le cas de deux noirs millionnaires. C'était Akassimadou, roi de Krinjabo (région d'Aboisso) et Kouamé Bénié (chef de Bettié).
Voir ci-dessous, un lien vers notre post sur un riche fils de Bettié, Nanan Adé Pra, frère de l’écrivain Jean Marie Adé Adiaffi.
Ces riches africains s’inscrivaient dans la lignée de personnalités comme Obodji Soboa d’Agboville, très riche fils de l'Agnéby à l'époque coloniale.
Dans un courrier, Marie Miran-Guyon (auteur de la production intellectuelle en pièce-jointe sur notre forum), nous rappelait qu’il n’y avait à l’époque que cinq chefs supérieurs en Côte d’Ivoire, selon l’administration coloniale : « Obodji Soboa partagea ce titre avec Boa Kouassi II chef supérieur de l’Indenié, Kouadio Adjoumani chef supérieur des Abron, Yaté N’guessan chef supérieur des Attié et Antonin Dioulo chef supérieur des Ébrié ».
Nous allons nous pencher sur ce dernier, dans la première partie de notre post.
Originaire de Bingerville (17km d’Abidjan), il a subi, selon certains chercheurs*, la pression des villages atchan d’Abidjan, pour être remplacé par Nangui Abrogoua (originaire d’Adjamé, ce chef rival vivait sur l’île Boulay et était le principal négociateur, pour le droit des propriétaires terriens, vis-à-vis de l’administrateur colonial).
Il faut noter que Dioulo Antonin dit Nampé Djro était également chef de canton et chef des Ebriés et Attié de Bingerville. Le 16 novembre 1938, il embarquera à bord du paquebot le Foucauld, à destination de Dakar (via Sassandra et Conakry), pour prendre part à une réunion du Conseil du gouvernement ; en sa qualité de Chef de la Province des Ebriés et des Attiés.
Bien avant, en juin 1931, il participera en France, à une importante mission de l’Afrique occidentale française. Il était entre autres, en compagnie des chefs ivoiriens "Boa Kouassi, chef supérieur ; Kouakou Anoumgblé (de Sakassou), Maginemata Diarrassouba et Soma Kandé". Probablement de fautes, dans la retranscription.
L’année suivante, il est nommé chef du canton d’Abidjan par arrêté du lieutenant-gouverneur. Sa solde annuelle est alors de 16 800 F. (in La dépêche coloniale - 11 août 1932).
En 1935, il fut le candidat du conseil d’administration de Côte d’Ivoire, conseil consultatif des autochtones. Il y avait trois circonscriptions. Il remporta la première, colistier de G.E. Vilasco. Les autres élus étaient Boa Kouassi et Obodji Soboa pour la deuxième circonscription et Baloum Naba (de la Haute Côte d’Ivoire) pour la troisième circonscription.
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Le 29 décembre 1947, après 35 ans de service, il recevait la Légion d’Honneur, au grade de Chevalier. Par le même décret signé par le Président Vincent Auriol, le chef des Sénoufo et du canton de Kiembara, Gbon Coulibaly, était fait Officier de la Légion d’Honneur.
Pour le choix du Député de la Côte d’Ivoire, il était le Vice-président de la réunion qui désigna Houphouët-Boigny et Kouamé Binzeme.
Selon, Le Pape Marc et Vidal Claudine (in La Côte d'Ivoire: L'année terrible 1999-2000) la plupart des terrains de l’administration coloniale (au Plateau ?) avaient été prêtés par Antonin Dioulo à l’administration coloniale.
Crédit-photo : Antonin Dioulo (source : Danielbaoule via Skyrock)
Le post intitulé Bettié, l’autre Djékanou oublié
Télécharger la publication sur Obodji Soboa via le lien ci-dessous