1936: L'Islam sunnite crée les Najjadés
Le 10 décembre 1936, à la suite de la création du mouvement de Toufic Aouad et de l'imminence de la fondation des Phalanges Libanaises, des notables sunnites de la capitale, Hussein Sejaan, Abdallah Damous, Mohieddine Nsouly, Imad el-Solh et Jamil Mekkaoui créent le mouvement des Najjadés (Secouristes) dont l'objectif est de rassembler les jeunes sunnites comme les deux autres mouvements groupent les chrétiens. Ces trois formations se disent pourtant ouvertes à toutes les confessions.
Le mouvement constitue des formations paramilitaires qui sont placées sous le commandement de Adnan Hakim. Il affirme l'arabité du Liban, appelé à se joindre à une fédération arabe dans laquelle il aura les droits et obligations de ses membres. Sa devise est "Les pays arabes aux arabes". Cet aspect fédératif arabe est atténué après 1943.
Les Najjadés enrôlent au sein de l'association des Scouts Musulmans créée en 1912 les éléments de plus de 18 ans. Puis les adhérents viennent des classes modestes surtout sunnites ainsi que des milieux scolaires.
Aux adhérents, soumis à un entraînement militaire, est interdit tout activisme politique, le mouvement prônant l'action sur le terrain. Les Najjadés n'auront pas de députés avant 1960 et demeurent politiquement au service des leaders sunnites traditionnels. Ils écrivent d'abord dans "Beyrouth" de Mohieddine Nsouly avant de créer en 1942 leur propre journal, "Al Hadaf" auquel succède "Al Iman", puis "Saout al-Ourouba".
Les Najjadés sont dissous en 1937 en même temps que les Phalanges. Ils poursuivent leurs activités auprès des masses et se retrouvent aux côtés des Phalanges lors des événements de novembre 1943. Ce qui vaut aux deux formations d'être à nouveau autorisées.
En 1943, leur chef Jamil Mekkaoui, marié à une Française, est accusé de connivence avec le Mandat et Anis Saghir suscite une dissidence. Mais l'unité du mouvement est rétablie en 1944 sous la présidence de Saghir quand Jamil Mekkaoui est désigné ambassadeur à l'étranger.
Sous le mandat Chamoun, les Najjadés deviennent un parti politique sous la présidence de Adnan Hakim.
