1er OCTOBRE, LA JOURNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES

Une journée internationale peu connue du grand public :

La création de cette journée a été votée le 14 décembre 1990 par l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Son objet est d’une part de sensibiliser le public aux questions touchant les personnes âgées et d’autre part de connaitre les contributions que les personnes âgées peuvent apporter à la société.

C’est dans cette optique que nous avons mis à jour un de nos anciens articles pour apporter notre modeste contribution à la célébration de cette journée.

La problématique des personnes âgées se présente à trois niveaux

1/Au niveau des personnes concernées

Les personnes âgées rencontrent  généralement trois problèmes majeurs :

·         Une situation d’indigence ; celles qui sont dans le secteur dit informel gagnent difficilement leur vie ; quant aux retraités, le faible niveau des pensions par rapport à leurs anciennes rémunérations les met dans une situation de précarité assez difficile à vivre.

·        Une couverture maladie insuffisante et parfois inexistante,

·        Un sentiment de dévalorisation ; certaines personnes âgées sont conscientes qu’elles ont une certaine expertise de haut niveau à faire valoir et se sentent encore physiquement capables de travailler ; malheureusement on ne leur fait pas appel ; ceci est source d’une frustration qu’elles vivent difficilement.

 2/Au niveau des employeurs

Les personnes proches de la retraite sont vues par certains employeurs comme des « bois morts ». Avec l’âge « avancé » des travailleurs, les employeurs craignent notamment :

·        Une baisse de la performance,

·        Un coût induit lié au maintien en activité de travailleurs qui ne peuvent plus travailler d’une manière satisfaisante dans les emplois présentant une certaine pénibilité ;

·        Une masse salariale importante au regard de l’ancienneté des travailleurs,

·        etc. 

 Au niveau de l’Etat

Le retraité est plus perçu comme « un malade potentiel » qu’une ressource qui peut contribuer efficacement au développement du pays. On remarque une certaine tendance à limiter le problème des retraités à celui de la couverture médicale et au faible niveau des pensions. En réalité, pour l’Etat, le retraité est vu comme quelqu’un qui est usé et qui doit aller se reposer. Pour exemple l’image du « vieux avec le bâton » qui figure sur la carte d’allocation de l’IPRES, image qui provoque un grand choc pour les nouveaux retraités qui s’estiment encore solides pour mener des activités. Il serait souhaitable que cette institution change cette image et la remplacer par une autre ayant un contenu plus positif ; exemple un grand arbre plein de fruits mûrs. Beaucoup de seniors ont trouvé leur plein épanouissement avec leurs nouvelles activités.

  Quelles solutions ?

Nous pensons qu’en préalable à toute solution, il faut d’abord changer l’image négative collée aux personnes du troisième âge en général et en particulier aux retraités. Ne pas les considérer comme un produit amorti mais comme une véritable ressource nationale. A cet effet nous reproduisons ci-dessous quelques articles du Rapport de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement tenue en 2002 à Madrid qui a touché, à notre sens, du doigt la problématique.

 Article 6

Lorsque le vieillissement est considéré comme un résultat positif, l’utilisation des qualités humaines, de l’expérience et des ressources des groupes plus âgés est naturellement reconnue comme un atout pour la croissance de sociétés mûres, pleinement intégrées et humaines

Article 7

C’est pourquoi nous reconnaissons qu’il importe de placer le vieillissement parmi les questions de développement ainsi que dans les stratégies d’élimination de la pauvreté et de chercher à faire en sorte que tous les pays en développement participent pleinement à l’économie mondiale.

 Article 10

Le potentiel offert par les personnes âgées est une base solide pour le développement futur. Cela permet à la société de faire de plus en plus souvent appel aux qualifications, à l’expérience et à la sagesse des personnes âgées, pour qu’elles prennent l’initiative non seulement d’améliorer leur propre situation, mais également de participer activement à l’amélioration de la société dans son ensemble.

 Article 12

Les attentes des personnes âgées et les besoins économiques de la société exigent que les personnes âgées soient en mesure de participer à la vie économique, politique, sociale et culturelle de leur société. Les personnes âgées devraient avoir la possibilité de travailler pendant aussi longtemps qu’elles le souhaitent et en sont capables, en exerçant des activités satisfaisantes et productives, et en continuant à avoir accès aux programmes d’éducation et de formation. L’autonomisation des personnes âgées et la promotion de leur pleine participation sont des éléments essentiels pour un vieillissement actif. Il faudrait fournir aux personnes âgées un soutien social approprié.

 

Solutions envisageables entre autres

-         mise en place par les employeurs d’une caisse de retraite complémentaire afin de relever le niveau des pensions,

-         assurer une couverture médicale appropriée,

-         faciliter la création de cabinets pour « séniors » (avec des avantages fiscaux) dans lesquels les personnes du troisième âge peuvent travailler selon leurs compétences, nous pensons que l’IPRES peut envisager une réflexion sur ce sujet.

-         à l’instar de la case des tous petits, création de « cases des séniors » où les personnes âgées pourront mettre leurs expériences au profit des générations plus jeunes, à travers : des sessions de formation, des groupes d’échange, la réalisation de projets communs etc. Cela permet de créer des liens intergénérationnels, de changer le regard de certains sur les personnes âgées donc d’assurer une plus grande cohésion sociale.

-         créer un Grand Prix du Chef de l’Etat des séniors pour encourager les personnes âgées de continuer à  réfléchir pour la recherche de solutions aux problèmes du pays. Nous sommes persuadés que l’on découvrirait au niveau de cette population des compétences de très haut niveau. Juste pour étayer notre propos ; la création d’un livret sonore en langues nationales du Sénégal, un document utilisable par des personnes non alphabétisées parlant 11 langues différentes (dont l’arabe, le français et l’anglais). C’est l’innovation d’une personne âgée réalisée 4 années après son départ à la retraite ; de telles choses sont à encourager.

-         introduction de la gestion du vieillissement dans les entreprises pour préserver la santé des futurs retraités. Au-delà de la problématique de l’âge de la retraite, les employeurs, compte tenu de la pénibilité de certains emplois et de l’évolution très rapide de la technologie doivent introduire la gestion des âges ou gestion du vieillissement dans leurs politiques de gestion des ressources humaines. L’âge est un facteur essentiel qui n’est malheureusement pas souvent intégré dans la gestion des ressources humaines. Pour disposer de retraités solides, la dimension « gestion du vieillissement » doit être nécessairement intégrée pour une utilisation plus efficiente des ressources humaines. Jusque-là les fiches de description de poste ne précisent pas généralement, des plages d’âge pour un poste donné. Pour certains postes nécessitant une excellente condition physique, 50 ans c’est déjà un âge trop avancé pour les tenir efficacement.

 La gestion du vieillissement pourrait s’articuler autour des principaux axes suivants :                                                                      

 La formation, le perfectionnement professionnel et la promotion

Encourager les formations polyvalentes ou de reconversion ; pour ceux qui sont à la veille du départ, les aider, au besoin par la formation, à s’installer à leur propre compte, s’ils comptent investir leurs indemnités de départ dans une affaire.

L’organisation flexible du travail

Mettre plus de flexibilité dans les horaires de travail pour les agents âgés,

Réorganiser les services de quart en tenant compte de l’âge ; par exemple les agents seront dispensés de quart de nuit à partir d’un âge à déterminer,

L’ergonomie / la définition des tâches

·      définir des plages d’âge par poste compte tenu des contraintes liées à l’âge,

·      redéfinir certaines tâches sous forme de mesures préventives pour ralentir le processus de diminution des aptitudes physiques et mentales,

·      aménager le lieu de travail de manière à maintenir la productivité,

·      repenser les plans de carrière en intégrant des plages d’âge pour chaque poste.

 Nous n’avons pas la prétention d’avoir fait le tour de la question, en effet une réflexion approfondie serait utile concernant les personnes âgées autres que les travailleurs du secteur dit formel ; mais nous espérons que cette contribution participera à déclencher une série de réflexions qui permettront de voir et traiter autrement les personnes du troisième âge

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets