#20 Editeurs : quand l'audience se multiplie

Vendredi 17 juin, se sont déroulés nos 12èmes Ratecard Days. Pendant trois heures, j’ai échangé avec différentes sociétés technologiques qui s’illustrent dans le marché du marketing digital. Quand on observe tout cela d’un œil distant, toutes ces boutiques donnent l'impression de proposer les mêmes services. Quand on y regarde d’un peu plus près, c’est effectivement le cas, à savoir lutter contre l’hégémonie des GAFA sur le marché publicitaire, mais pas complètement non plus, d’où la nécessité de mes commentaires à forte valeur ajoutée. Parmi les différents intervenants, Dounia Zouine, Chief Digital Officer de Brut, donc pas vraiment une techno mais plutôt un vrai pure player, nous rapporta comment une partie de son audience est consommée non pas sur leurs médias propriétaires, mais au travers des différents réseaux sociaux (TikTok, Instagram, Ratecard.fr, etc - cherchez l’intrus - ). J’ai estimé que cela méritait un petit coup de projecteur d’autant que, quand on y réfléchit un peu à deux ou trois fois, c’est exactement ce que je fais avec cette newsletter sur Linkedin tout comme ce que nous allons désormais vous proposer sur le même format, mais avec Ratecard cette fois-ci.

Flash back

En février 2018, j’ai eu le plaisir d’interviewer Marie-Laure Sauty de Chalon qui pilotait alors la destinée d’AuFéminin au moment où le groupe se fit racheter par TF1. Elle m’expliqua ces enjeux forts d’audience décentralisée. Le premier point évoqué concernait la Google dépendance en terme de traffic. “Les changements d’algorithmes réguliers pouvaient en effet impacter en quelques jours notre audience de près de 40%. Nous étions donc comme un radeau sur une mer hyper agitée.” Pour contrer cet effet, les éditeurs se sont alors jetés dans les bras des réseaux sociaux. “De ce point de vue, le fait qu’il existe d’autres plateformes, d’autres sources, est d’un très grand confort. Vous pouvez ainsi développer une audience sur Facebook, sur Instagram, sur Pinterest, sur Snapchat, etc. Vous pouvez alors vous inquiéter, paniquer même, parce que les internautes seront moins présents sur votre site et que vous pourrez donc moins monétiser votre inventaire publicitaire, ou au contraire vous dire que c’est l’opportunité de passer de 30 millions de visiteurs uniques à 500 millions de contacts. L’essentiel est que cette vidéo soit vue, peu importe où. Bien évidemment qu’un Lindt par exemple devrait s’associer le plus possible à des contenus chocolat plutôt que de faire de la publicité”. Aujourd’hui, Brut, c’est plus de 75% de son audience, dixit Dounia, qui se situe en dehors des sites du groupe.

https://www.ratecard.fr/le-grand-portrait-marie-laure-sauty-de-chalon-ceo-de-aufeminin/

DSK

Mais comment se gère alors cette nouvelle dépendance avec le risque que demain, un réseau social change ses règles et ferme ses portes à celles et ceux qui ne lui plaisent plus ? En 2011, deux petits malins, Bertrand Pichot alias Billy Billion et Mister Fredo coucou c’était déjà moi, décidèrent de lancer Kaboul.fr, une sorte de Gorafi avant l’heure. Plutôt que d’écrire de longs articles, nous investîmes Twitter et décidâmes de lancer une série de comptes parodiques des stars politiques, sportives et business, sur cette plateforme. Le 14 mai 2011, le début de l’affaire DSK chamboula la vie politique française ainsi que, et c’est un phénomène que les livres d’histoire évoquent moins, notre carrière artistique. La presse s’empara de nous en déclarant : “L'équivalent des guignols de l'info sur Twitter ça se passe sur@kaboul_fr, ils sont très bons et couvrent l'affaire #DSK comme personne !” Notre compte parodique de ce cher Dominique devint ainsi cette même année, à coups de tweets que je n’ose même pas reproduire ici, le deuxième compte en France le plus retweeté après celui de notre confrère artiste David Guetta. Bref, le succès battait son plein et les euros allaient probablement se déverser dans nos poches de futurs intermittents du spectacle, d’autant que la campagne présidentielle s’amorçait. Et arriva la censure !

J’accuse

Le traumatisme étant encore profond, et pour éviter à nouveau d’ouvrir cette plaie si fragile, je vous propose de reprendre l’excellent article paru le 20 février 2012 sur le site de France Info : “Après Facebook, c'est au tour de Twitter d'être accusé de prêter main forte aux équipes de Nicolas Sarkozy. Plusieurs comptes du réseau social moquant le président de la République ont été en effet suspendus depuis l'ouverture de son compte officiel le 15 février. Dès le lendemain, "@_NicolasSarkozy", tenu par le site Kaboul.fr depuis septembre 2010, était inaccessible. L'équipe de Kaboul.fr dénonce le 19 février un "cas proprement ahurissant de censure politique.” On avait probablement dû ajouter “depuis l’affaire Dreyfus” mais cette belle chute ne fut malheureusement pas reprise. Le 21 février, les équipes de Canal+ et de M6 débarquèrent dans nos bureaux pour recueillir notre avis bien évidemment outré. A midi, au Petit Journal de Canal, nous connûmes notre heure de gloire quand le journaliste de l’époque dont j’ai oublié le nom mais qui était alors super célèbre, demanda à Alain Juppé ce qu’il pensait de cette affaire et que l’ancien ministre déclara qu’il avait objectivement autre chose à faire. Non, sans déconner ? Quelques semaines après, c’est par lettre recommandée que l’avocat de Jean-Michel Aulas nous demanda d’arrêter nos bêtises. En 2013, à une date que je préfère oublier et que j’ai d’ailleurs complètement zappée, tous nos comptes étaient suspendus. Kaboul.fr était mourru. Tout cela pour dire que ça peut quand même être un peu chaud si vous mettez tous vos œufs dans les paniers des réseaux sociaux, parole d’artiste. 

(https://www.francetvinfo.fr/france/des-comptes-twitter-parodiant-nicolas-sarkozy-suspendus_63997.html)

Ratecard Stars

Depuis maintenant cinq mois, comme vous l’avez certainement remarqué puisque vous êtes abonnés, je m’amuse et prends du plaisir à diffuser hebdomadairement un contenu qui est plus ou moins professionnel, comme aujourd’hui par exemple, même si ce n’est peut-être pas évident de prime abord. Tous les mois, les nominations aux Ratecard Stars, concours interplanétaire que le monde entier nous envie, sont ainsi dévoilées via cette lettre, sachant que nous possédons également nos propres supports médias que sont Ratecard.fr et Ad-Exchange.fr qui sont déclinés à différentes sauces (sites, newsletters propriétaires et réseaux sociaux). A partir de très bientôt, probablement la prochaine sortie des Ratecard Stars de juin donc début juillet, vous aurez le plaisir et même l’obligation de vous inscrire à cette nouvelle newsletter Linkedin “Ratecard Stars” qui traitera donc de concours de Miss et Mister Univers mais aussi de l’actualité de ceux qui font le marché du marketing digital. Linkedin est le réseau professionnel par excellence et il est donc logique que nous cherchions également à mieux toucher l’audience liée au marketing digital puisque comme l’avait expliqué Marie-Laure il y a quatre ans, oui nous sommes longs à la détente, l’essentiel est de vous toucher peu importe où. Cette dernière phrase peut objectivement prêter à confusion mais je pense que vous avez compris le concept. Nous allons donc faire comme Brut et déporter, dans le bon sens du terme, une partie de notre audience !

Tous les sujets “pros” de ma newsletter perso se retrouveront désormais sur la Ratecard Stars qui sortira a priori plus ou moins deux ou trois fois par mois dans un premier temps. 

Quant à ma perso, je vous laisse deviner quels types de sujets seront abordés. Comme ce n’est finalement pas si compliqué mais un peu de tout de même, je n’hésiterai pas dans un premier temps à tout envoyer en double, histoire de.

Sur ce, je m’en vais me préparer pour les Lions de Cannes car nous avons affrété un navire et l’embarquement est prévu sous peu.

A bientôt

Mr Fredo

mister.fredo@gmail.com

PS : Ratecard Mercato pour celles et ceux qui cherchent du boulot dans le marketing digital c’est le 21 juillet, donc n’hésitez pas à vous inscrire sur https://agora.ratecard.fr