2017 Macron-Le Pen conséquences pour 2022

La lecture de cet article du Monde conforte mon point de vue, par lequel le mode actuel d'élection de notre Président, ne répond pas à l'atomisation des courants d'idées qui animent notre société de ce début de 21ème siècle. En effet, le résultat du 1er tour démontre que les Français sont partagés entre 4 courants quasi égaux (droite avec Fillon - Extrême droite avec Le Pen - Gauche avec Macron - extrême gauche avec Mélenchon), alors que jusque dans les années 1990, 2 seuls courants presque hégémoniques existaient (Droite-Gauche). Force est de reconnaitre que notre système électorale majoritaire actuel est binaire et clivant puisqu'il qualifie pour le second tour uniquement 2 candidats, qui de fait ne représentent pas 90% de l'électorat comme c'était le cas dans les années 90 (45/45 droite-gauche), mais 45% de l'électorat (24% pour Macron-21% pour Le Pen). Quel légitimité le futur Président peut-il donc avoir dans de telles conditions. Le Président élu, ne le sera qu'avec 21 à 24% d'adhésion et 27 à 30% de votes "barrages" exprimés uniquement pour empêcher l'élection du "pire candidat". Ainsi, dès son installation, il ne fera l'unanimité qu'auprès d'un quart des Français maximum.

Il faudrait donc y réfléchir pour revenir peut-être à un vote à la proportionnelle, qui au soir d'un 1er tour nécessiterait la constitution de coalitions et dont celle remportant le plus de voix au second tour, serait élue pour désigner un gouvernement d'union nationale, qui serait automatiquement plus représentatif. Certains opposeront à ce régime proportionnel, la difficulté de gouverner avec des coalitions, qui en se défaisant comme ce fut le cas au cours de la 3ème république, génèrent une instabilité politique. Mais pourtant, l'Allemagne qui fonctionne avec des coalitions de la sorte, ne se trouve pas dans une instabilité gouvernementale, bien au contraire comme le montre la longévité de Mme Merkel.

Ne vaudrait-il pas mieux prendre le risque d'une probable instabilité gouvernementale, en optant pour la proportionnelle plutôt que de rester sur un régime majoritaire qui installe un Président dont la représentativité et la légitimité, n'existe plus dès la 1ère minute de son élection. Ce système majoritaire est aujourd'hui bien trop clivant pour espérer, mettre fin à la fracture sociale de notre pays.

Que nos politiques se posent les bonnes questions, s'ils en sont capables.


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