2019 année de l'innovation sociale et environnementale dans les grands groupes ?

2019 année de l'innovation sociale et environnementale dans les grands groupes ?

L’innovation sociale est devenue une nécessité :

  • pour les investisseurs qui mesurent les impacts positifs ou négatifs depuis que les contraintes climatiques et sociétales sont devenues un facteur de risque suite aux décisions de la COP 21, le recul des états et la montée des inégalités
  • pour les entreprises, qui réalisent des bénéfices en répondant aux attentes des consommateurs qui se tournent massivement vers des solutions écologiques, sociales et durables en 2018
  • pour les clients, en proposant des expériences de consommation avec des retombées économiques, sociales, et environnementales sur le territoire de leur consommation
  • pour les employés, dont l’expérience collaborateur est améliorée : satisfaction personnelle, rémunération sur la performance individuelle et collective, plus de collaboration et plus respect des équilibres vie privée / professionnelle / familiale

L'innovation sociale c'est quoi :

Avec l'innovation sociale, il n'y a plus d'antagonisme entre objectifs financiers, marketing, sociaux et environnementaux. Toutes les entreprises, quels que soient leur status et domaines, sont concernées.

L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales (source : CSESS)

Elle nécessite la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et des usagers, souvent dans un même territoire.

Ces innovations concernent aussi bien le produit ou le service, que le mode d’organisation ou de distribution.

C’est l’impact social de l’innovation qui est utilisé pour qualifier une innovation de sociale. L’impact social recouvre les dimensions politiques, sociétales, environnementales et économiques.

Les entreprises de l’ESS sont en tête de pont de l’innovation sociale et commencent à s’impliquer dans l’environnement

40 % des acteurs de l’ESS et plus d’un tiers de leurs bailleurs de fonds déclarent mener des démarches de mesure d’impact social

« Les acteurs de l’ESS se sont vraiment saisis du sujet, et développent des outils de mesure d’impact social, qui leur permettent de mieux comprendre l’impact de leurs actions sur leurs bénéficiaires, et de les valoriser auprès de leurs partenaires. » explique Bernard Bazillon, Associé KPMG, Directeur National du secteur Economie Sociale et Solidaire.

Près de 20 % des structures interrogées ont intégré la mesure d’impact social à leur gestion quotidienne. Une proportion similaire (21,7%) n’y a recours que ponctuellement. Près d’un tiers des acteurs et des bailleurs de fonds déclarent également envisager de mesurer leur impact social dans un futur proche, considérant que le sujet sera probablement amené à prendre de l’ampleur

Pour 85 % des acteurs interrogés, l’amélioration de l’activité de financement est l’objectif le plus important.

« La mesure d’impact social a des retombées positives sur les acteurs de l’ESS, aussi bien en termes opérationnels qu’en termes de communication et de financement de leur activité. » indique Eve Durquety, Responsable Nationale Mesure d’impact social chez KPMG.

Au-delà d’atteindre des objectifs concrets, les acteurs de l’ESS estiment également les effets de la mesure d’impact social sur leur activité, leur communication et leur organisation. Pour Eve Durquety, « La démarche d’évaluation peut vraiment contribuer à faire bouger les lignes».

Près de 80 % des répondants déclarent ainsi que la mesure d’impact social a conduit à changer la façon dont ils perçoivent le rôle et la mission de leur organisation. Plus de 83 % d’entre eux déclarent également que cette démarche a fait évoluer la façon dont leur organisation communique sur son activité.

Alors que la loi PACTE arrive à l’Assemblée Nationale, plus de cinquante entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire ont signé une tribune, parue dans Le Monde.fr et dans La Tribune, pour demander une meilleure prise en compte d’une économie plus respectueuse de l’Homme et de l’environnement. Hugues Sibille, président du Labo de l’ESS, et Françoise Bernon, déléguée générale, en sont signataires.

L’innovation sociale est encore naissante dans les grands groupes mais elle va émerger en 2019 portée par les directions générales.

La nouvelle approche sociale encouragée par le 17e Objectif de Développement Durable des Nations Unies – va progressivement révolutionner toutes les industries, et profondément changer la manière de penser l’innovation en entreprise."

"Chacun, quel que soit son secteur d’activité, devient acteur de changement". Explique Stéphanie Schmidt, directrice du pôle Changemaker Alliances d’Ashoka Europe

Opinion Way à mené une étude auprès des dirigeants de 165 entreprises en France :

- 83% des dirigeants interrogés pensent que profit et impact sociétal sont compatibles dans leur secteur d’activité

- 94% considèrent leur entreprise comme un acteur de changement

- 90% d’entre elles se considèrent eux-mêmes comme acteurs de changement

Emmanuel Fabert, Président-Directeur Général de Danone, en avait fait l’un de ses objectifs : la certification B Corp de la filiale américaine de Danone est désormais une réalité. Rachetée en avril 2017, Whitewave devenue Danonewave avait déjà le statut de Public Benefit Coorporation. Ce statut, de droit américain, permet aux entreprises de se donner un objectif plus large que la simple réalisation de profits financiers. Danone s’était alors laissé jusqu'à 2020 pour obtenir la certification B corp pour son entité américaine. 200 critères examinés Ce label B Corp, créé en 2006 par des entrepreneurs, promeut un modèle d'entreprise responsable. Il est géré par l’ONG, B Lab, qui certifie les entreprises souhaitant s'engager sur cette voie. De l’égalité salariale au travail des enfants en passant par la transparence ou les questions de gouvernance, la certification examine plus de 200 critères. 80 points sont nécessaires pour être reconnu B-Corp. Elle est renouvelée tous les deux ans. "La certification B Corp fournit aux consommateurs, aux investisseurs et aux autres parties prenantes un cadre solide qui permet d’évaluer si l’entreprise a une empreinte positive sur la société et la planète" a déclaré Emmanuel Fabert dans un communiqué.

Pendant du virage technologique, les entrepreneurs sociaux préfigurent aujourd’hui une nouvelle révolution.

Pour s’attaquer à la cause des problématiques sociétales, ils utilisent les codes et les outils du monde économique, qu’ils mettent au service d’une mission d’intérêt général. Ils démontrent depuis une vingtaine d’années la compatibilité entre création de valeur sociétale et création de valeur économique. De l’économie collaborative à la micro-finance, les modèles qu’ils développent annoncent souvent des mutations économiques majeures. Que nous disent ces entrepreneurs sociaux aujourd’hui ? Ils crient haut et fort que la solution ne viendra pas d’un secteur seul. Ils nous montrent qu’il est temps que tous les acteurs de l’économie s’impliquent ensemble dans la résolution de problématiques sociétales, et même mieux : ils commencent à prouver que tout le monde en sortira gagnant. Ils appellent les entreprises à aller au-delà de la simple RSE ou du mécénat et à entrer dans de véritables partenariats gagnants-gagnants, qui adressent les enjeux sociétaux tout en répondant aux besoins d’innovation et de performance.

Ashoka a choisi de contribuer activement à l'émergence d'une tendance repérée au sein de son réseau international d'entrepreneurs sociaux : l'émergence d'une économie d'acteurs de changement, dans laquelle chaque individu et organisation joue un rôle dans la résolution des plus grands enjeux sociétaux. Dans cette économie de demain, les acteurs de secteurs différents font tomber les barrières entre social, public et privé, et mettent en place de nouveaux modes de collaboration pour répondre efficacement et à grande échelle aux défis sociaux et environnementaux.

Des lois et financements pour libérer l’innovation sociale et écologique

La mise en place simultanée de la loi PACTE et du Pacte de croissance de l’ESS est une chance unique de promouvoir de nouveaux modèles de développement économique où chacun.e est encouragé.e à prendre sa part des nécessaires transitions à venir, et a les moyens d’y réussir. Nous ne voulons pas que ce moment soit une occasion manquée à l’heure où une nouvelle génération de citoyens et d’entrepreneurs sont prêts à s’engager dans un nouveau modèle pour demain."

Aucune incitation claire de l’Etat n’encourage les entreprises qui naissent à choisir des modes de fonctionnement qui parient sur le partage et qui placent au coeur de leur modèle leur impact social ou écologique. Or si l’ambition affichée par la loi PACTE est bien de renforcer le rôle positif des entreprises, alors c’est le moment de donner un signal politique fort aux acteurs d’une économie plus respectueuse de l’Homme et de l’environnement.

Cela peut, cela doit se faire avec des mesures fortes, aussi concrètes que symboliques :

• Encourager l’innovation sociale avec un pack de mesures permettant d’accélérer les Jeunes Entreprises Sociales et Ecologiques comme c’est le cas aujourd’hui avec les Jeunes Entreprises Innovantes dans les domaines de la FinTech, de la Blockchain ou du Big Data ;

• Encourager les entreprises sociales et écologiques à grandir et à se développer partout en France, en boostant la finance solidaire et citoyenne, en instaurant une préférence claire des marchés publics pour ce type d’entreprises à fort impact et en développant une fiscalité différenciée suivant l’utilité sociale et environnementale des entreprises ;

• Encourager l’engagement de toutes les entreprises à prendre leur part dans les grands défis d’aujourd’hui et de demain avec la reconnaissance d’un statut d’”entreprises à mission” pour les entreprises qui se donnent une mission à fort impact social et/ou environnemental en lien avec les entreprises sociales.

Appel à un "Pacte Finance-Climat"

Ce projet de Pacte imaginé par le climatologue, Jean Jouzel, et l’économiste, Pierre Larrouturou, serait basé sur un double financement. D'un côté, un impôt européen sur les bénéfices d'environ 5 % qui pourrait générer chaque année "100 milliards d'euros" pour dégager "un budget" pour la recherche (stockage de l'énergie, transports...) et lutter contre le réchauffement en Europe et en Afrique. De l'autre, un nouveau "fléchage" de la création monétaire de la Banque centrale européenne vers l'économie réelle et en particulier vers le financement des énergies renouvelables.

Le Collectif CLIMAT 2020 veut tout faire pour provoquer un sursaut collectif dans la lutte contre le dérèglement climatique. Agir ensemble pour que 2019, soit adopté le projet de Pacte rendu public le 7 décembre 2017 : adoption en 2019 pour application dès le début 2020.

Le collectif qui défend ce projet veut également profiter des "consultations citoyennes" sur l'avenir de l'Europe voulues par Emmanuel Macron, qui seront lancées à la mi-avril en France, pour le faire connaître du grand public. Il espère pouvoir en faire de même dans les autres pays de l'Union européenne où se tiendront des consultations similaires entre avril et octobre. L’objectif est d’apporter quelques millions de signatures de citoyens et l'ébauche du traité aux chefs d’Etat européens, lors de la COP24 qui aura lieu en décembre prochain en Pologne. La liste des signataires en faveur de ce pacte, est plutôt éclectique, du prince Albert de Monaco au patron de la Confédération européenne des syndicats Rudy de Leeuw, en passant par l'ancien président de la Commission européenne Romano Prodi. Ont également signé : des économistes (James Galbraith, Tim Jackson, Alain Granjean), des politiques, des représentants du monde du spectacle ainsi que des philosophes et des écrivains.

Lire l'article "L'innovation sociale pour impacter positivement la société et l'environnement ... et garantir la croissance de l'entreprise face aux enjeux actuels".


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