2021, Année constructive

Qu'aura-t-on finalement appris de l'année 2020 et du COVID ? Sous réserve que la crise se termine bien sûr, bien des choses auront changées. Les alternances de confinement, déconfinement, couvre-feu, auront mis à rude épreuve les organisations. Le management traditionnel a perdu ses repères, le télé-travail a montré une redoutable efficacité, et finalement on se rend compte que le sacro-saint contrôle du salarié n'a plus de sens. Pire, le marché a changé, les consommateurs ne se rendent plus dans les magasins, les fournisseurs ne se déplacent plus, les salons ont fermé. Bref, tous les repères connus du business se sont écroulés.

 Devons-nous penser que le COVID est le seul responsable de ce changement ? Assurément pour sa brutalité et sa radicalité. Mais définitivement pas pour qui savait sentir le vent du changement qui s'imposait depuis près d'une décennie et que beaucoup refusaient de voir tellement cela bouleversait les codes établis.

Ainsi combien d'entreprises faisaient réellement l'effort de repenser leur organisation en prenant en compte le télé-travail ? Combien d'entreprises remettaient réellement en cause le management par le contrôle ? Même ceux qui prônaient l'agilité n'effaçaient pas vraiment les poncifs de la chefferie de projet. Combien auront réellement intégré la DSI comme porteur de valeur pour le client final ? A bien y regarder, tous ces sujets sont sur la table depuis 10 ans, mais aucun n'est vraiment intégré dans le fonctionnement de nos entreprises, ou pour le dire autrement tout ce qui ne change pas la donne a été fait, et le reste oublié.

Et puis le COVID arrive , et tout s'écroule. Tout ce que nous n'avons pas voulu faire pendant 10 ans nous explose à la figure. Ce retard s'exprime de façon encore plus terrible dans la gouvernance même de notre pays. Des décisions hypercentralisées, un contrôle drastique de l'information et de la connaissance, une place exacerbée à l'expertise, et finalement des citoyens dépossédés de leur capacité à prendre des décisions par eux-mêmes et qui s'abandonnent dans les bras déraisonnables du complotisme et de la fascisation de la société. Nous n'aurons pas fini de vivre les soubresauts politiques et sociaux de cette crise.

Mais à tout le moins nous pouvons agir et corriger cela dans nos entreprises. Nous pouvons ouvrir nos yeux et nos pensées pour réaliser que notre rapport au travail a changé, durablement. Que la population de 2020 n'est pas la population de 1950. Que nous pouvons faire confiance aux personnes qui constituent et construisent nos entreprises. Que l'on peut prendre à bras le corps le vent du changement dans nos organisations, pour le meilleur des possibles futurs. Que l'on peut construire des entreprises durablement rentables, par un changement culturel profond, par des pratiques plus efficaces, par une résilience plus forte. Vive 2021 !