2021 :Quel destin pour l'Energie en Afrique?
2020, Ecce Anni !
Nous vivons certainement une page singulière de l’histoire contemporaine qui fera date dans notre mémoire collective et ceci m’oblige tout d’abord à prier pour tous ces hommes et femmes disparus à cause de cette inique pandémie et aussi compatir pour tous ces millions de malades qui, tristement, célébreront le réveillon de la Saint Sylvestre couchés sur leur lit d’hôpital. Tenez bon chère humanité et vous souhaiter un prompt rétablissement!
Celui qui aurait prédit un tiers du quart de la moitié des drames actuels serait sans doute érigé d’équerre en chantre impétrant et conspirateur et pourtant, la vérité des évènements actuels épouse bel et bien les contours de quelque funeste imagination d’un vil cartomancien.
Les espoirs d’un vaccin ne vont sans doute pas éclipser les craintes d’une nouvelle année 2021 qui s’annonce très indécise, à l’aune des secondes et troisièmes vagues déjà installées au creux de l’hiver actuel.
Si aujourd’hui les économies occidentales sont littéralement balayées par la vague recessionniste dérivée de la crise sanitaire, si aujourd’hui des milliers d’emplois sont perdus à la clé, l’Afrique ne saurait échapper à la règle, avec quelques particularités dont je ferai l’économie.
Les échanges mondiaux en forte baisse au deuxième et troisième trimestre de cette année auront fait perdre plus de 5 points de croissance à la plupart des économies du continent.
Quid de la balance des énergies, l’impact sur la consommation n’aura pas été très important, la faute à une économie structurellement peu industrialisée, contrairement à celles européenne et américaine qui auront subi un arrêt systémique des lignes de productions automobiles, alimentaires et davantage.
En 2020, les projets d’extension ou de nouvelle capacités énergétiques sur le continent auront suivi le rythme escompté en début d’année, avec pour certains un retard à l’allumage de 2 mois imputable au confinement qu’aura vécu la majorité des pays africains entre Avril et Juin. D’autres auront subi des signatures poussives, le temps d’apprivoiser les nouveaux outils de communication et d’accepter qu’on puisse désormais signer des contrats de plusieurs millions d’Euros juste par la magie d’une poignée de main virtuelle, qui l’aurait cru !
Il faut le souligner malgré tout, les conflits armés et la situation sécuritaire auront plus significativement impacté sur le cours des projets que n’aura essayé de faire la covid-19 sur le continent. In fine, il y a lieu d’espérer que les Etats africains resteront en 2021 sur la dynamique d’investissement dans l’outil de production énergétique, au bonheur des entreprises minières toujours enclines à davantage soutenir la production d’or, de bauxite,de cobalt,manganese et autres métaux rares.
Si malgré tout, les finances des Etats auront pris un sacré coup de frein avec moins de recettes fiscales ou douanières,2021 marquera sans doute la privatisation à pas forcé des investissements énergétiques avec plus de part accordée aux partenariats publics privés plutôt qu’aux capitaux propres des économies de nos Etats, devenues exsangues malgré elles.
Le contexte d’endettement surélevé devra impérativement augurer de nouveaux modèles de couvertures de risques pour ce qui touche aux projets de réseaux et instaurer des investissement plus agiles et innovants dans les projets captifs miniers, calibrés désormais sur des horizons temporels plus courts.
Et malgré une tendance mondiale dominée par la transition vers la nouvelle économie verte pour limiter les effets du réchauffement climatique, il reste encore en Afrique une bonne décade à vivre pour des projets thermiques au fuel ou au gaz afin d’accompagner le secteur extractif dopé aux nouveaux capitaux chinois, russes ou canadiens.
Les projets d’énergie verte risquent toutefois de marquer le pas après 5 années glorieuses d’investissement azimut dans le solaire ou l’éolien non stockable et aujourd’hui la plupart des pays africains vont devoir renforcer le parc thermique pilotable pour répondre à la croissance de la demande tertiaire et industrielle et pouvoir rebondir du marasme économique de 2020.
Qui plus est, le contexte de relocalisation sanitaire devrait fortement influencer l’arrivée de nouveaux acteurs régionaux spécialisés dans la construction et l’exécution de projets d’ingénierie et de construction et prendre le relais des grands groupes multinationaux désormais engagés dans l’économie décarbonée.
Pour terminer et eu égard au développement prochain des champs gaziers majeurs du Sénégal et de la Mauritanie qui devraient entrer en production en 2023, l’Afrique de l’Ouest profile de bonne d’opportunités pour les projets Gas-To-Power avec l’avènement des nouvelles générations de centrales dual fuel très largement encouragées chez les Etats producteurs et leurs satellites géographiques.
Les projets LNG devraient faire flores à l’avenir avec plusieurs unités de FSRU à l’abordage des côtes atlantiques et le transport du CNG devrait suppléer le fuel liquide classique.
Comme pour la crise financière de 2008, l’Afrique des Energies devrait moins subir les impacts de la crise sanitaire actuelle à cause de la structure de nos économies peu transformatrices doublées d’une faible couverture électrique qui nous oblige à l’investissement par monts et vaux.
Ceci pour tourner la page de l'Annus horribilis où nous fûmes.
Santé en 2021, quoi de plus précieux à vous souhaiter…
Supply Chain & Contract Management ✔15 years Experiences ✔Telco ✔Energy ✔ Mining ✔Civil Engineering
4 ansAnalyse pertinente cher ami Bonnes fêtes à toi