240 feux verts, 6 tendances, une seule bonne année.
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240 feux verts, 6 tendances, une seule bonne année.

Avoir réponse à toutes les questions en quelques milli-secondes, se déplacer en véhicule autonome, visiter Mars, faire livrer ses courses par les cieux, décrypter son génome pour prévenir les maladies… ces dernières années les surprises étaient technologiques et posaient seulement (sic) la question de nos propres limites, celles qu’on qualifie de singularité : ce point dans notre Histoire où les évolutions ne dépendraient plus que des seules technologies.

Mais 2016 reste l’année où les humains n’ont pas eu besoin des technologies pour bouleverser leur destin : guerres, attentats, élections, année la plus chaude pour la planète depuis qu’on mesure sa température, accélération de la disparition des espèces animales... à tel point qu’un journaliste scientifique, Julian Cribb, propose de retirer à l’être humain son nom d’ « homo sapiens ». Cette chronique est celle d’un optimiste forcené mais 2016 semble une année où le mouvement du progrès reste difficile à lire… 

Alors revenons sur mon terrain, cette fine bande qui nous sépare de la singularité et identifions 6 tendances qui mobiliseront vos convictions en 2017.

AI AI AI AI

L’artificial intelligence (AI) ou intelligence artificielle (IA) est sur toutes les lèvres, des humains comme des robots. AI is the new software, web, web2.0, mobile, big data, … ou plus exactement sa nouvelle étape. Pas une semaine sans qu’un géant du numérique annonce la création de son lab dédié à ces technologies. Vous trouviez que le numérique allait déjà (trop) vite ? Accrochez-vous, la notion d’exponentielle prend toute sa mesure et 3 débats vont faire rage : les algorithmes et les robots nous volent-ils nos emplois ? les algorithmes et les robots sont-ils dangereux pour la société, la démocratie ? quel contrôle et quelle transparence des algorithmes ? Alors que tous nous devrons dans les différents moments de nos vies adopter le bon comportement : utiliser le machine learning autant et dès que possible, développer une politique d’acquisition des données pertinentes, savoir à qui et comment confier nos données personnelles.

Nouvelles interactions, nouvelles interfaces

Si tout, absolument tout devient connecté, de votre brosse à dent à votre friteuse en passant par votre voiture, les bienfaits de toute cette intelligence, surtout artificielle, ne seront sensibles qu’au travers de nouvelles interfaces. Les chatbots sont dans la relation clients une première piste riche et en 2017, la voix tiendra la corde mais il vaut toujours mieux parler anglais à Siri, Alexa, Home, Jarvis, … L’IA est un défi sans précédent lancé au design, et nous le concevons le plus souvent d’abord comme un sujet d’ingénieur : regardons de plus près ce qu’en font les designers et les chercheurs en sciences sociales. 

La régulation contre-attaque

Ce qui annonce la troisième tendance : le retour de la régulation. Je rêve qu’elle soit plus éclairée, bien sûr, mais elle est essentielle et surtout elle dispose aujourd’hui du recul pour mieux comprendre les usages et les déterminants de cette nouvelle économie. 2017 sera l’année de grands combats réglementaires, législatifs et juridiques. Car, comment assurer un véhicule autonome ? Ou, pour revenir à l’IA, comment matérialiser un consentement si la machine ne fait que le deviner ?

La Chine, l’autre modèle

Le 11 novembre dernier, Ali Baba a constaté 17 milliards d’euros d’échanges sur sa plateforme, soit plus du quart d’un an de chiffre d’affaires de tous les commerçants français. Avec WeChat, le pionnier des plateformes de messagerie, qui a créé les chatbots et intégré le paiement 4 ans avant Facebook, la Chine ne copie plus, elle invente, à son échelle, celle du premier marché connecté au monde avec plus de 600 millions d’abonnés. 

Les start-up sont-elles innocentes ?

2016 restera marquée par le retour de manivelle de deux axiomes de la Silicon Valley : « fake it till you make it », « move fast and break things ». Depuis que j’ai embrassé cette carrière en 1999, je n’avais jamais vu autant de scandales ou de faillites, des deux côtés de l’Atlantique. Je m’interdis de dresser une liste car je me suis déjà fait reprocher de pointer du doigt des échecs alors qu’il faut encenser la prise de risque et que « l-entrepreneur-est-un-héros-toujours-du-bon-côté-même-s-il-ne-gagne-pas-à-la-fin ». Mais entre nous, je ne l’ai jamais cru et au moment où l’argent coule à flot, il n’est pas étonnant que des aventuriers investissent notre gentil village de Bisounours. Beaucoup d’argent (en 2016, nous avons très largement dépassé les montants investis au plus fort de la bulle Internet), des règles qui évoluent pour gouverner les relations entre entrepreneurs et investisseurs, des introductions en bourse qui tardent et qui entretiennent les secrets, … nous entrons dans une phase qui n’est plus celle de l’enfance et de l’innocence par défaut pour les start-up. Je pense que c’est une bonne nouvelle pour tous mais il y aura de plus en plus de casse et de débats.

 

Ne parlons plus de marque mais du triptyque culture, expérience et performance

Ce qui m’a toujours empêché de nous décrire comme une « agence » avec FABERNOVEL, c’est que je n’ai jamais eu l’impression de travailler pour des « marques ». Je suis mal à l’aise avec cette notion et je sens qu’elle se réduit année après année pour laisser place à un triptyque plus solide : culture d’entreprise, expérience utilisateur et performance digitale. Je coupe les cheveux en quatre ? Je ne crois pas justement car j’espère qu’en 2017 on évitera de perdre du temps avec un énième concept pour renouveler cette notion de marque.

 Pour conclure cette première chronique de l’année 2017, je souhaite revenir sur un exploit majeur, qui donne foi dans le futur de l’humanité, accompli à New York en décembre : au volant d’un Uber, Noah Forman a enchainé 240 feux verts à la suite, il détenait le précédent record (186) en tant que chauffeur de yellow cab. Cette allégorie, pour vous souhaiter, bande de sapiens, de faire alliance avec les machines et les algorithmes, en 2017, et de n’y rencontrer que des feux verts.

(chronique publiée dans une version raccourcie dans Stratégies)

Beatrice Thèves-Engelbach

Maraîchère Jardinière Designer

5 ans

merci Stéphane pour cet article qui ne perd rien 3 ans après. Heureusement pour moi, ni mon pinceau de peintre, ni mes doigts de jardinière/designer ne sont encore connectés - et ne le seront jamais *!*

Mathieu GRIFFOUL

Partner & Futurist - Imprudence

7 ans

Je reprends le fil de la lecture après quelques jours et je reviens sur la notion de marque. Je comprends l'idée sous-jacente et je ne suis pas loin de partager votre point de vue mais tout de même. L'un des facteurs de succès des plateformes emblématiques (Uber, Airbnb et leboncoin pour ne parler que d'eux) n'est-il pas à trouver dans leur capacité à proposer un nouveau mythe, un grand récit des origines comme le dirait Levi Strauss qui nous raconte quelque chose, qui donne une dimension un peu magique au produit et au service, qui entre en résonance avec le regard quelque peu désabusé et critique d'une partie de la nouvelle génération face à la consommation ? Et ce grand récit on ne le retrouve pas complètement dans le triptyque culture, expérience et performance il les irradie. Peut on parler d'une 4ÈME dimension dans ce cas ?

Frederic Dumeny

Directeur Commercial | International | Directeur Général | Stratégie d'Innovation | Stratégie Commerciale | Gestion du changement | High-Tech | Cloud | SaaS | IA | Cyber Sécurité

7 ans

C'est compliqué l'optimisme. Il faut zigzaguer. Mais si on évite la chute c'est le seul moyen d'arriver au bout Au bout de quoi ? C'est un autre sujet. Continuons à refaire le monde avec les outils de 2017

colette cherain

monitrice de natation chez EMBOURG NATATION

7 ans

EXCELLENT...

Timothée FERRAS

CEO, Executive Coach, Consultant, Auteur et Speaker - 200

7 ans

Excellent, très belle synthèse, lucide mais enthousiaste (ou l'inverse), il faut toujours un équilibre entre les deux n'est-ce pas ? a+

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