6 préjugés sur le handicap à combattre (que j'ai trop souvent entendus) !
La Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH) s'est tenue il y a quelques jours. C'est un moment vraiment excitant pour moi chaque année car c’est une occasion de plus, de secouer les mentalités et de dire haut et fort que le handicap au travail, c’est non seulement possible, mais aussi enrichissant. Et soyons clairs : certains préjugés sont encore bien ancrés dans les esprits, mais je suis partisane de la politique de petits pas. Après chaque événement organisé, chaque sensibilisation, chaque discussion, on plante des graines pour aider à déconstruire des préjugés ! Au-delà de l'importance de parler de ce sujet en entreprise, briser les tabous sur le handicap c'est aussi contribuer à une meilleure santé mentale des personnes handicapées. Ces préjugés, sont non seulement faux par essence, mais en plus, ils peuvent brimer la confiance et le potentiel des individus en situation de handicap. Donc, j’ai décidé de vous partager ces idées reçues que j’entends trop souvent et, bien sûr, comment je tâche de les combattre
1. "Handicap = Pas capable"
Ce préjugé est un classique mais il est vraiment dommage qu’il persiste. Le handicap ne détermine pas les compétences ou la valeur d’une personne. Oui, il existe aussi des talents incroyables parmi les personnes handicapées, et il est temps de changer cette vision réductrice. Pour combattre ce préjugé, je m’efforce de mettre en lumière les réussites de ceux qui, malgré un handicap, parviennent à déplacer des montagnes. C’est en montrant l’exemple que l’on parvient à faire tomber ce type de croyance. Jetez un coup d’œil à Coeur Handisport par exemple:
2. "Les handicapés sont durs à manager"
Ce cliché m’a toujours fait "sourire", car il repose sur une vision ancienne du management. En réalité, gérer une personne en situation de handicap, comme pour tout autre salarié, c'est adapter son approche de management pour tirer le meilleur de chaque individu. La flexibilité et l'adaptabilité deviennent des atouts considérables. En tant que manager, il suffit parfois de réajuster certaines méthodes pour favoriser l’inclusion et optimiser la productivité. J'ai aussi entendu ces mêmes retours sur les salariés seniors. Il est alors bon d'encourager les dirigeants et managers à prendre du recul, à suivre des formations en la matière lorsque c'est possible, à mieux comprendre et à accompagner chaque salarié, tout en challengeant leurs biais inconscients, car cela améliore les dynamiques de toute l’équipe !
3. "On ne peut pas interagir réellement avec des personnes souffrant de troubles mentaux"
Ce préjugé reflète une profonde méconnaissance. En réalité, interagir avec des personnes souffrant de troubles mentaux est tout à fait possible ! Cela nécessite un supplément de patience et de bienveillance, mais repose avant tout sur des bases universelles : l’écoute et le respect. Au contraire, ces personnes peuvent enrichir une équipe en apportant une perspective unique. Luttez contre ce biais inconscients, en vous engageant ponctuellement ou régulièrement auprès d'associations qui interviennent auprès d'un tel public. L'engagement de bénévoles est toujours aussi important dans la survie des associations. Et si vous jetiez un œil à la plateforme JeVeuxAider.gouv.fr:
4. "Son handicap ne se voit pas, je me demande s'il n'y a pas une part de simulation"
Ah, ce préjugé… Celui lié aux handicaps invisibles. Certaines personnes vivent avec des douleurs chroniques ou des troubles mentaux qui ne sont pas visibles à l'œil nu, mais cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas réelles. Le handicap n'a pas besoin d’être physique pour être vécu de manière invalidante. Ce qu'il faut combattre ici, c’est la stigmatisation et le manque de compréhension. Parlons ouvertement de ces réalités pour faire tomber cette fausse idée de simulation. Petit rappel: 80% des handicaps sont invisibles ! Le handicap invisible ne se mesure pas au regard de la douleur ou du mal-être visible.
Hier, je suis tombée sur la publication de Matthieu Jagu qui l'explique très simplement:
5. "Les personnes handicapées ont toujours besoin d’aide"
Non, non, et non ! Bien sûr que certaines personnes peuvent avoir besoin d’aide dans certaines situations, mais ce n’est pas une vérité absolue. Les personnes handicapées, tout comme tout le monde, aiment parfois leur indépendance et souhaitent être autonomes dans la mesure du possible. Ce stéréotype est un frein à l’inclusion, car il enferme les individus dans un rôle d’assistés alors qu’ils peuvent contribuer pleinement et activement à leur environnement de travail. Une idée ? Pourquoi ne pas arrêter dee faire de supposition et demander si votre aide est requise par exemple ? #4AccordsToltèques
6. "On est inclusif, pas besoin de trop en parler"
Ce préjugé est sans doute l’un des plus dangereux. On l’entend souvent, que ce soit sur le handicap, le racisme, les questions LGBT+, ou encore le sexisme. Mais ignorer ces enjeux, en particulier ceux liés au handicap et à la santé mentale dans l’environnement de travail, c’est continuer à entretenir la stigmatisation et l’isolement.
Il est crucial d’en parler pour sensibiliser et éduquer les collaborateurs. Chaque conversation et chaque événement, comme la Semaine Européenne pour l'Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH), est une opportunité précieuse pour créer un environnement de travail plus inclusif et bienveillant. Cependant, l’inclusion ne doit pas se limiter à une seule semaine dans l’année. Les Employee Resource Groups (ERG) jouent un rôle actif en proposant des actions continues qui favorisent la sensibilisation, l’éducation, et le changement de mentalité. Profitons de chaque occasion pour briser le silence et promouvoir une véritable inclusion durable.
Combattre les préjugés : Un travail collectif
Cette liste est bien évidemment non exhaustive. Quels préjugez avez-vous entendu sur le handicap et comment essayez vous de les combattre ?
Les préjugés ne disparaissent pas en un claquement de doigts, mais chaque petite action compte. Que ce soit par des ajustements simples dans l’organisation du travail, des actions de sensibilisation ou tout simplement en étant plus à l’écoute, chacun de nous peut participer à cette démarche de changement. Plus la parole sera libérée, plus les préjugés auront la vie dure. Plus nous serons nombreux à déconstruire ces idées reçues, plus nous réussirons à créer une culture du respect et de l’inclusion.