99,5 % des gens s’en foutent (partie 3/3)

Et autres choses que j’ai apprises en publiant mon premier livre

Les prix littéraires

C’est un monde que j’ai à peine effleuré. Mon éditeur avait déposé la candidature de L’île aux Démons pour quatre ou cinq prix québécois. Je n’ai été finaliste d’aucun sauf du prix Victor-Barbeau de l’essai de l’Académie des lettres du Québec qu’on m’a finalement attribué. On n’écrit pas dans le but d’obtenir un prix mais le recevoir est un encouragement bienvenu. Mes échanges avec les membres du jury le soir de la cérémonie m’ont marqué et auront un impact sur l’écriture de mon prochain livre.

À l’examen des listes des finalistes de certains prix, il appert que les essais qui portent sur des sujets de société très médiatisés ont la faveur des jurys. Il y a aussi une forte composante d’aléatoire dans l’attribution finale. Dès la composition du jury on introduit un biais décisif quant au récipiendaire. Et les biais ne font que se multiplier par la suite.

L’histoire des prix littéraires regorge de chefs-d’œuvre boudés et de navets primés. Il faut se réjouir si on en obtient un mais ne pas se désoler d’avoir été ignoré.

Rumeurs et imprécisions

Une petite notoriété semble entraîner des rumeurs d’origine nébuleuse. Je passe rapidement sur le fait que mon nom et mon prénom, bien que courts et faciles à écrire, aient souvent été mal orthographiés. « Bergson » est revenu plusieurs fois. Cette erreur est bien la seule manière pour moi d’approcher du statut de grand philosophe et de prix Nobel…

Depuis la réception du prix, il semble y avoir eu des rumeurs contradictoires sur mes origines. On m’a demandé : « Vous êtes d’origine scandinave, mais de quel pays ? ». Ou encore « Vous qui êtes américain, comment avez-vous appris si bien le français ? ». Sur les ondes de Radio-Canada, on m’a présenté comme Belge (confusion avec mon éditeur, l’excellent @Gilles Herman ?). Je profite de l’occasion pour rappeler clairement que je suis un auteur de Montréal, de nationalités française et canadienne.

Les menues péripéties évoquées ici sont insignifiantes comparées à l’accomplissement que représente la publication d’un livre. Si vous en avez commencé un, asseyez-vous, écrivez, finissez. Le jeu en vaut la chandelle. Ce n’est pas l’immortalité mais c’est la survivance, ce qui n’est déjà pas mal.

99,9% des gens ne publient aucun livre dans leur vie.

Partie 1 ici

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