Aéroport de Lorient Bretagne Sud. Le trafic redécolle
Article du Télégramme - 22 mai 2019
Porté par l’envol de la nouvelle ligne vers Paris-Charles de Gaulle, le trafic de l’aéroport de Lorient Bretagne Sud a redécollé (+ 19 %) au cours des six derniers mois d’exploitation. L’équipement, qui assure aussi deux rotations quotidiennes vers Lyon, vise le cap des 100 000 passagers. Une ambition qui passera par une campagne de communication active et une offensive vers de nouvelles lignes commerciales.
Les rotations vers Paris-Charles-de-Gaulle et Lyon-Saint-Exupéry sont assurées par les appareils et les équipages de Regourd Aviation. (Charles DHERET)
#lappeldes56 entendu. « On a osé remettre les compteurs à zéro. C’était un pari et il est en passe d’être relevé ». Loïc Bardin, le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), gestionnaire de l’équipement aéroportuaire, savoure car il sait que les cieux n’ont pas toujours été aussi cléments. En 2017, l’aéroport, en perte de vitesse, et relié uniquement à Orly après l’abandon de la ligne vers Lyon, en 2016, était maintenu sous perfusion par la compagnie low-cost Ryanair (Porto). Une mince consolation. « La LGV a tué le marché », a reconnu, ce mercredi, Hélène Abraham, la directrice commerciale d’Air France Hop (-17 % en 2017), bien consciente des effets désastreux sur la clientèle des accidents industriels à répétition (annulations en cascades). Cette situation dégradée avait conduit à la mobilisation des élus et des chefs d’entreprise en février 2018 (#lappeldes 56), réclamant d’urgence une connexion à un hub international. « On a été entendus », se félicite aujourd’hui Gérard Faouder, référent aéroport à la CCI.
Un taux de ponctualité de 99 % !
Un Paris-Charles-de-Gaulle très prometteur. Les deux nouvelles lignes vers Paris-Charles-de-Gaulle (CDG) et Lyon Saint-Exupéry (deux vols quotidiens) apportent la bouffée d’air frais escomptée. En six mois d’exploitation (octobre 2018 à avril 2019), le trafic a redémarré plein gaz avec + 19 % d’augmentation, soit 47 193 passagers. Autre embellie, le remplissage moyen s’établit à 75 % (81 % pour Paris-CDG, soit 27 874 passagers) mais surtout la plate-forme affiche un taux de ponctualité de 99 %, ce qui « place Lorient dans le top 3 des aéroports nationaux », poursuit Gérard Faouder. C’est surtout un argument choc pour reconquérir une clientèle qui, rassurée, monte par palier tous les mois. Un avion sur six est plein à 100 %. Un redécollage réussi que l’on doit également au partenariat entre Air France et Regourd Aviation, la compagnie (trois équipages basés à Lorient) qui assure depuis octobre 2018 les rotations quotidiennes opérées en Embraer 145 (50 sièges). Seule petite réserve, l’arrêt des vols vers Lyon le samedi, « une ligne un peu en retard par rapport à Paris. Mais on peut raisonnablement tabler sur un objectif à 100 000 passagers à l’année. On est parti pour les atteindre », annonce Hélène Abraham.
65 % des passagers en correspondance. Relié à deux hubs internationaux, l’aéroport assure donc un rôle de correspondance. C’est le cas pour 65 % des passagers pour Paris-CDG avec pour principales destinations Marseille, Toulon, Nice, Lyon, Montpellier, Toulouse pour le court-courrier ; Berlin, Londres, Genève, Amsterdam, Barcelone, Rome pour le moyen-courrier et les Seychelles, New York, l’île Maurice, Abidjan, Montréal, La Réunion, Pointe-à-Pitre pour le long courrier. 25 % de la clientèle se compose de voyageurs d’affaires. Au-delà de Lyon, les clients visent d’abord Biarritz, Nice et Pau. Sans compter la nouvelle offre combinée avion/Oui Bus qui rapproche Lorient de Grenoble, Saint-Étienne, Aix-les-Bains…
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Un marketing territorial pour vanter l’aéroport. Le trafic pourrait être dopé si l’aéroport arrivait à capter les usagers à l’est du département. « Ils ont le réflexe de se tourner vers Nantes », observe Paul de Geyer, le directeur logistique de l’aéroport qui note la saturation de la plate-forme nantaise. Une politique de marketing territorial pour vanter la Bretagne Sud est en cours d’élaboration. Mais déjà, les services de l’aéroport sont à pied d’œuvre pour reconnecter les acteurs (offices de tourisme, agences de voyages…) à l’équipement. Près de 150 000 € vont être investis pour rénover l’équipement. Des contacts sont également noués avec l’aéroport de Nice Paca pour booster l’aviation d’affaires.
Un Lorient - Belle-Ile dès cet été ? Pour Loïc Bardin, il faut tout mettre en œuvre pour « assurer le maintien en état de cet outil au fort potentiel ». La délégation de service public arrive à son terme en 2021. Une échéance à mettre en relation avec le débat sur le transfert de compétence annoncé de l’État vers la Région concernant les aéroports. En bout de piste, la définition d’une nouvelle carte des équipements bretons. Dans l’attente, l’aéroport, qui veut mixer tourisme et affaires, aimerait bien étoffer son catalogue vers l’Europe, attirer des charters et proposer de nouvelles lignes intérieures (en plus de Toulouse et du Bourget). À commencer peut-être par Belle-Ile dès cet été. Le dossier est en cours.
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5 ansTrès bonne nouvelle Un petit bémol sur l'accès à l'aéroport interdit aux bus. A quand la création d'une ligne? Elle permettrait, également, de desservir les lieux dits sur le trajet Lorient-aeroport
Co-Founder of GEIM Company Development Manager of Defense & Security Dept
5 ansLa mise en place d'une liaison LRT - CDG a été une excellente décision ! Une liaison Lorient Toulon-Hyères ou Marseille serait également parfaite pour les entreprises qui ont des relations dans le sud de la France, pour le tourisme ( entre mer et océan..) et enfin pour des célibataires géographiques..