Accélérer le changement en mettant l’organisation en résonance
Que ce soit par nécessité ou par opportunité, déclencher et conduire un changement dans une organisation est un exercice délicat et incertain.
Je vous propose d’aller explorer un phénomène physique, « l’effet de résonance » pour faire des liens et trouver quelques pistes visant à initier le changement et l’accélérer jusqu’au bon rythme et la bonne vitesse.
Revenons tout d’abord à la notion de résonance[1].
La résonance est un phénomène physique selon lequel un « système » influence l’oscillation d’un autre système amenant sous certaines conditions à une accélération voire à la rupture.
Un exemple très connu est celui en 1850 d’un régiment traversant un pont à un pas cadencé dont la « fréquence » a provoqué un phénomène de résonance des oscillations du pont jusqu’à sa rupture.
C’est la cadence du pas correspondant à la « fréquence interne du matériau du pont » qui a provoqué la « mise en mouvement » et l’amplification des oscillations jusqu’à la rupture du pont.
Autre exemple, celui de l’effondrement du pont de Tacoma en 1940 sous l’effet du vent
C’est aussi ce qui se passe lorsque l’on frotte régulièrement un doigt sur le rebord d’un verre en cristal qui se met « à chanter »…
Autre exemple de la vie courante, celui de la balançoire. C’est la régularité du mouvement que nous donnons qui vient donner de plus en plus d’amplitude.
Comment ça marche ?
(Sur Wikipedia ou sur le lien vous trouverez les explications scientifiques plus complètes et plus rigoureuses)
De manière très schématique, plusieurs éléments entrent en jeu :
- Le couplage entre le celui qui donne le mouvement (la personne qui pousse ou impulse le mouvement, le mouvement continu du doigt autour du verre) et celui qui le reçoit (la balançoire, le verre, structure du pont),
- La synchronisation des cadences de mouvement entre le système impulseur (rythme de la poussée, vitesse du mouvement autour du rebord du verre, cadence des pas) et le système mis en mouvement (vitesse de déplacement de la balançoire, fréquence interne du verre ou de la structure du pont)
- Le transfert d’énergie du système qui met du mouvement (la poussée dans l’exemple de la balançoire, énergie vibratoire du doigt sur la structure du verre, énergie mécanique liée au mouvement sur le verre ou des pas sur le pont) vers le système « poussé » ou « oscillé » (l’oscillation de la balançoire, mouvement de la structure interne du verre ou du pont) pour que le mouvement soit donné au bon moment
- L’accumulation de l’énergie se traduisant par l’augmentation et l’accélération de l’oscillation (de la balançoire)
Cependant en reprenant l’exemple du pont, si on n’arrête pas le phénomène, l’augmentation de l’amplitude de l’oscillation du pont peut devenir telle qu’elle amène à la rupture de la structure du pont
ou du verre…
Dans ces différents exemples, le phénomène se produit donc grâce à la fréquence particulière du mouvement (correspondant à la fréquence interne du système qui va rentrer en résonance), la répétition et la régularité.
Maintenant considérons l’organisation comme un « système » ayant « sa fréquence propre ». Cette fréquence représenterait la « pulsation vitale » de l’entreprise que l’on retrouverait dans : la vitesse d’échange des informations internes, le turn-over des employés, son taux de croissance…
A partir du contexte de départ qui est la nécessité de l’organisation de se transformer, qu’est-ce que serait « mettre l’organisation en résonance » ?
Il s’agira de mobiliser un système ou sous-système (un groupe de personnes internes et / ou externes) qui mettra en mouvement l’organisation selon les mêmes éléments entrant en jeu dans le phénomène de résonance.
Ainsi le sous-système en charge de mener le projet de transformation devra
- identifier la « fréquence interne » de fonctionnement de l’organisation (rythme plutôt lent ou rapide) en observant les processus naturels de changement de l’entreprise (prises de décision, recrutements, …)
- mettre en action le projet (le couplage) sur l’organisation
- mettre en phase les actions du sous-système avec la fréquence interne de l’organisation (la synchronisation)
- cadencer les actions du projet de transformation sur cette fréquence
- préserver la régularité
- vérifier l’amplitude du changement (variation du périmètre, profondeur du changement) et l’accélération éventuelle des changements
- piloter les risques de rupture liée à l’accélération ou l’amplification trop importante (changements d’humeur du personnel, événements « atypiques », réactions exagérés…)
- savoir changer de rythme et établir un nouvel équilibre à la fin du projet ou dès que les risques de rupture apparaissent.
Devant les exigences et besoins de transformation, mettre l’organisation en « résonance » assure un changement profond et « relativement » rapide.
Cependant conduire le changement exige de le faire au bon rythme (correspondant à la cadence « naturelle » de l’entreprise) et d’anticiper les risques de rupture ou de décrochage.
Tel un métronome, un coach d’organisation agit sur le rythme du changement, est attentif aux signes de « surchauffe », fait en sorte que le système ne s’emballe pas, et que l’organisation arrive à un nouvel d’équilibre.
[1] Pour en savoir plus sur la résonance (version scientifique plus poussée), voici un lien riche qui reprend les exemples cités
👉J’accompagne vos projets. ✨ Coach professionnel certifié, formateur en gestion de l’agressivité 😤, en management et en TOP®️(préparation mentale), animateur en codéveloppement professionnel #jaccueillelextraordinaire
6 ansMerci Celine Burki !