Accompagner les crises et les changements : manager la courbe du deuil
Quand on vous a annoncé le confinement, qu’elle a été votre première réaction ? Et depuis que vivez-vous ? Où en êtes-vous aujourd'hui ? De quoi avez-vous besoin actuellement ? Et pour le retour en entreprise, quelles sont vos espoirs et vos craintes ? Qu’est-ce qui va changer durablement ?
Toutes ces questions ont traversé et vont emplir l’esprit de vos collaborateurs. La période actuelle est faite d’incessants changements, renoncements et même de « deuils » : il nous faut cesser certaines pratiques et surtout progressivement envisager de ne pas les retrouver à l’identique dans quelques semaines… Nos façons de se saluer, de collaborer, de communiquer, de gérer notre espace professionnel sont en train de changer en profondeur.
Vous qui accompagnez cette période, vous vivez vous-même ces situations et avez, de plus, la responsabilité de guider vos collaborateurs qui explorent sans cesse ce qu’Elisabeth Kübler Ross a dénommé la « courbe du deuil ». Selon cette courbe, nous vivons tous, face à un changement ou à une perte, les étapes qui nous mènent du déni jusqu'à la remise en action en passant par le marchandage, la dépression et l’acceptation, et ce, à un rythme qui nous est propre.
Pensons donc que face à cette crise majeure qui bouleverse nos quotidiens et nos vies professionnelles, que chacun parcourt à sa façon cette courbe ! A partir de ce constat, envisageons d’accompagner de manière différenciée nos collaborateurs : chaque phase mérite une attitude particulière. Inutile de dire à une personne en phase de déni « mais si tu vois bien que tout a changé ! », inefficace de dire à une personne en phase de dépression « allez on se bouge… » ou bien encore « t’inquiète pas, ça va aller» …
Une piste consiste à être attentif au rapport de chacun aux changements majeurs qui s’opèrent, notamment dans la vie professionnelle et d’adapter son mode d’accompagnement : écouter et accueillir, soutenir et guider, encourager puis valoriser et reconnaître seront des attitudes efficaces et utiles d’autant plus que nous les exercerons selon la phase que vit notre interlocuteur.
Une autre piste est de prendre soin de nous pour être capable d'accompagner les autres sereinement !