Accueillir dans les projets d’aménagement les micro-usages souvent oubliés...
Comment accueillir dans les projets d’aménagement les micro-usages souvent oubliés qui se traduisent en micro-activités tertiaires, artisanales et commerciales, au fort pouvoir de pénétration dans le tissu urbain ?
Sans doute manque-t-il un diagnostic complet de la manière dont on fabrique concrètement la ville aujourd’hui via ce que l’on appelle l’aménagement. Et un problème de culture de projet se fait jour où les manières d’agir souvent mécanistes, s’exonèrent du contexte fin où les actions de transformation sont menées. Par-dessus tout, et c’est peut-être la raison première du problème, on ne s’interroge pas sur le rôle que l’on assigne à la ville lorsque, sur un « moment » de son territoire, on la transforme.
Une granulométrie fine et fragile qui est celle des micro-opérateurs économiques et sociaux n’est pas dans les radars de l’aménagement. Ce sont les travailleurs indépendants, les professionnels de santé en libéral, les commerces de proximité porteurs de valeur d’usage parce qu’associés à un projet social (insertion, mixités, soutien aux initiatives, tarifs attractifs, ...), ....
Comment les capter, les associer, les valoriser et les installer durablement dans les quartiers transformés ? Comment pérenniser leur présence pour sortir d’une culture, certes intéressante, de l’événementiel comme façade préalable à une opération urbaine, mais qui reste conjoncturelle ?
Pour l’inclure il faut affirmer une démarche partenariale qui sorte des pratiques instrumentales qui sont souvent à l’œuvre aujourd’hui, au détriment de pratiques relationnelles que nous appelons de nos vœux.
Pour rendre praticable cette démarche partenariale il faut mettre en place un processus de travail et de délibération visible et continue qui s’oppose aux logiques habituelles où parfois la procédure devient le paradigme du projet au détriment du sens qu’on veut lui assigner.
Il faut donner sens à ce processus en y traitant tous les sujets qui relient la transformation urbaine au territoire habité. Ici on travaille et délibère donc sur le rôle et la valeur des usages dans la Cité (vente, production, monstration, gestion) sur la base d’une co-expertise et d’une coopération à bâtir. On ose les « usages processuels », expression dans l’espace d’une chaîne de valeur où l’hybridation des activités en des lieux pensés pour les accueillir est revendiquée.
Cela ne pourra-t-être crédible que si, en même temps, sont articulées, synchronisées d’autres questions intimement liées à la concrétisation : le business plan de l’opérateur, le coût de sortie de l’opération, les loyers acceptables, les fonctionnalités des espaces d’accueil (gaines, hauteurs libres, vis-à-vis, ...), l’accessibilité et la situation urbaine, ...
Le terreau de tout cela est certes la place et l’ambition des élus mais aussi celle des habitants (potentiels opérateurs ou pas) dans un duo structurellement lié au destin et à la construction de la « ville des communs », la ville partagée. Élus et habitants, dans le cadre de ce que nous nommons une « gouvernance participative », sont également légitimes à porter la chose politique qui doit sous-tendre l’action de transformation de la ville.
Fondateur et gérant chez CREASPACE
6 ansMerci Francois pour ces lectures. C’est vrai qu’il nous faut integrer l’economie comme composante de la vie et des interactions et sortir d’une logique de zonning Chez creaspace, cela fait maintenant 60 quartiers sur lesquels nous avons pose une expertise economique. Les entreprises ne sont pas des personnes morales par opposition aux personnes physique. Plus la granulométrie est fine, plus ces personnes sont les mêmes mais non fongibles. L’essentiel des entreprises n’est pas visible, les zones économiques représentent moins de 20% de l’economie. Quand traitera t on l’economie comme une interaction et a travers le marche reel et pas le marche théorique. Les commerces, c’est de l’economie, ils ne découlent pas de l’urbanisme. Ce qui change tout avec l’economie, c’est que la production d’offre, notamment immo n’entraine pas l’activite. Je suis en accord avec toi, business plan, business model, lecture financiere diffrenciée