Ah, on rigole moins maintenant, hein ?

Ah, on rigole moins maintenant, hein ?

L'intelligence économique est un peu comme un puzzle : chaque pièce d'information recueillie peut contribuer à un tableau plus grand et plus complet de la situation économique. Et comme dans un puzzle, il est important de s'assurer que chaque pièce est de bonne qualité et s'intègre parfaitement au reste pour éviter les distorsions.

C'est là que ChatGPT entre en jeu. 

Et que je suis littéralement en train de me foutre du monde.

Cette introduction vient tout simplement d'une génération automatique de ChatGPT avec pour instruction "Ecris un post linkedin qui a de fortes chances de devenir viral". Comme beaucoup de personnes, j'ai passé ces derniers jours scotché, totalement fasciné par l'outil. Les équipes de Groupe mind également (coucou Paul Roy et Mégane Gensous 😘). On a bien rigolé, à faire des chansons à la gloire de mind, à générer des dialogues fictifs ou poser des questions incongrues. Et puis on a essayé d'être critique, en faisant générer des articles de presse ou des communiqués. Ah ! Comme c'était amusant de se dire que, vraiment, les attachés de presse pouvaient facilement être remplacés par l'IA. Et puis, insidieusement, j'ai commencé à tester de générer des textes plus marketing. Des posts linkedin décrivant mon activité par exemple, sur la transformation des métiers d'information pro et d'intelligence économique.

Cela me faisait toujours rire, mais un peu plus jaune.

La plupart de mes réflexions et surtout de mes écrits ressemblent à ce que OpenAI est capable de produire. Chacun trouverait cette situation embarrassante. Moi, je me suis senti insulté. Plus qu'être remplacé par une IA, je suis gêné par le fait d'appartenir cruellement à la norme : les textes sont générés sont basés sur l'existant collecté. Pour le punk que je pensais être, c'est dur d'avoir la démonstration que je suis bien situé quelque part sur une courbe de Gauss, et plutôt au milieu. Ca y est, je suis devenu une caricature petit bourgeois, et sans doute depuis quelques temps.

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On est bien peu de chose...

Qu'est-ce que j'ai pu en écrire comme bullshit corporate, dites-donc...

Et je vais pouvoir me décharger de beaucoup de scories qui me pesaient, sans que je m'en rende compte :

  • Je vais m'éviter d'écrire des platitudes sur les opportunités et les risques de ChatGPT pour notre activité : ce dernier le faire très bien sans moi;
  • Les tâches à faible valeur ajoutée prendront moins de temps. Et ces heures gagnées seront réinvesties dans l'information hors-marché, comme nous le faisons déjà via nos crawlers développés par l'équipe data. De même que les agences RP vont pouvoir s'épargner la corvée des communiqués de presse pour déployer leur énergie et talent sur la partie "'relation" de leur métier, c'est une opportunité pour nous de creuser nos sujets et sortir ce qui échappe à cette IA;
  • Cela nous pousse à nous battre et à rester malins. Un croisement entre un honeybadger et un singe. Et ça tombe bien, j'ai demandé à Dall-e de plancher là-dessus. Je pense pouvoir dire que c'est mon nouvel animal totem.

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Il est très très cool, non ?
Marie-Eline Chevance

Consultante SEO freelance

2 ans

Réflexion intéressante ! Ca me donne l'idée d'utiliser chatgpt à l'envers. Exemple : si mon article (rédigé par moi-même) ressemble trop à celui généré par chatgpt, c'est qu'il n'apporte rien de neuf à ce qui existe déjà, donc c'est inutile de le publier.

Pierre-Yves Platini rédigeant sa NL

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Olivier BERTIN

Directeur Marketing & Innovation Groupe Isoskele

2 ans

Merci Pierre-Yves Platini pour ce billet et ton regard sur ChatGPT. L'exemple que tu utilises montre qu'il convient de réfléchir un minimum à la rédaction du prompt. Mais le résultat est plutôt bluffant avec une dimension critique intéressante et lucide sur les atouts et limites de l'IA. Cela bouscule !

Merci pour l'article. La compet' va battre son plein entre les #californiqués voulant rendre leurs modèles de machines plus humaines et les #franc_ç_est plus justes se devant de rendre leurs mots d'ailes moins machinaux.

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