Alexandre Longer et Charles-Alban Horvais, lauréats du Prix d’histoire militaire - édition 2022
Ce mercredi 14 décembre, Patricia Miralles , secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, a remis le 25e Prix d’histoire militaire à deux candidats, l’un pour son mémoire de master et l’autre pour sa thèse de doctorat. À l’occasion de cette cérémonie, le ministère des Armées a rencontré les deux lauréats, Alexandre Longer et Charles-Alban Horvais .
Chaque année, le Prix d’histoire militaire récompense les travaux novateurs remarqués notamment pour leur rigueur scientifique, pour leur réflexion et pour leurs différents apports historiques, littéraires, culturels ou anthropologiques. Créé en 1997, il encourage et promeut la recherche universitaire en histoire militaire et de la défense.
Du mémoire à la thèse, les deux lauréats ont choisi de traiter de sujets historiques militaires pointus et uniques. Agrégatif d’Histoire à l’École normale supérieure de Paris, Alexandre Longer s’est intéressé aux couvre-chefs militaires avec son mémoire « Le siècle des coiffures. Culture, expériences et standardisation des couvre-chefs militaires dans la France du XIXe siècle : le cas exemplaire de l’infanterie de ligne (1791-1884) ».
Une histoire militaire riche
Perçus comme « des objets privilégiés dans les carnets et souvenirs des hommes de guerre », les couvre-chefs sont également le « miroir de l’État sur le champ de bataille ou en parade », explique Alexandre Longer . Pour mener à bien ses recherches, il s’est appuyé sur des éléments provenant du ministère des Armées : « La majorité des sources qui m’ont permis d’élaborer ma réflexion se trouvent sous son administration, qu’elles soient conservées au département du XIXe siècle du musée de l’Armée ou bien au centre d’archives du Service historique de la défense. » Présenter son mémoire au Prix d’histoire militaire était pour Alexandre l’occasion « d’aborder l’histoire militaire d’une autre manière, tout en traitant d’un sujet original et inédit ».
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Déconstruire des mythes historiographiques
Charles-Alban Horvais a grandi en Basse-Normandie et, pour lui, l’Histoire a toujours occupé une place importante : « J’ai grandi en étant bercé par les célébrations du débarquement de Normandie et par les récits de l’expédition de Guillaume le Conquérant. »
Après avoir obtenu son CAPES d’Histoire-Géographie en 2012 puis son agrégration d’Histoire en 2013, Charles-Alban soutient sa thèse de doctorat sur « Les armées romaines, en Afrique à l’époque républicaine (256-46 av. J.-C.) » en décembre 2021.
Participer au Prix d’histoire militaire était pour lui l’occasion de mettre en avant la « vitalité de la recherche en histoire militaire […] Malgré son éloignement dans le temps, l’histoire antique peut constituer une histoire encore à vif », explique-t-il. Ses recherches et questionnements autour des armées romaines en Afrique à l’époque républicaine lui ont permis de déconstruire certains mythes historiographiques, comme la présence de mercenaires au sein d’une armée carthaginoise, ou encore de proposer « une géographie des opérations militaires en Afrique ».
L’Histoire, une passion partagée
Les deux lauréats ont enfin exprimé leur reconnaissance concernant leur prix respectif. « J’adresse ma plus profonde gratitude à l’ensemble des personnes qui m’ont soutenu tout au long de ce projet et à celles qui ont choisi d’attribuer ce prix à mon travail de recherche », nous confie Alexandre.
Et les deux lauréats ne comptent pas s’arrêter là. Aujourd’hui en pleine préparation aux concours de l’enseignement, Alexandre souhaite pousser plus loin son questionnement autour des couvre-chefs militaires, en menant une étude sur les coiffures d’uniforme en France, des premières années permanentes à la fin de la Première Guerre mondiale. Quant à Charles-Alban, ce dernier souhaite également poursuivre ses recherches, en élargissant le cadre chronologique et en approfondissant certaines thématiques autour des armées, des ennemis de Rome en Afrique. Il s’attelle également à la rédaction d’un ouvrage sur les guerres puniques ainsi qu’à la publication de sa thèse.