"AMBOISE, CHENIN & CÔT" : MONTDOMAINE
Frédéric : Au nom du père.
« Ma famille vient de Chargé, un petit village tout près d'Amboise", commence à dire Frédéric, dont le ton de voix nous entraîne immédiatement dans le récit de sa vie. "Tout petit, poursuit-il, j’ai travaillé avec mon père. J’aimais pas trop l’école, alors je partais avec lui. Il m'a tout appris. D'ailleurs, après le Bac Pro, j’ai rejoint l’exploitation familiale, dirigée à l'époque par mon père et mon oncle".
Mais voilà, "mon père est décédé d’une crise cardiaque quand j’avais 25 ans ... dans la parcelle dénommée Le Paradis ! J’ai repris force progressivement. J’ai racheté les parts de ma sœur. Mais je n’ai pas retrouvé la façon de travailler que j'aimais du temps de mon père. J’étais mal. J'avais plus de plaisir. Au bout de 3 ans, je suis donc parti, j’ai vendu mes parts, et j’ai cherché un autre domaine. Ma place n'était plus là, je suis croyant ..."
Toutefois, "j'ai gardé la part de vignes qui me revenait. Avec 50%, j'ai créé la Closerie de Chanteloup avec Willy DEBENNE et Vincent GUICHARD. En agriculture biologique, ce domaine n'a pas d'ambition volumique. Et avec les 50% restants, j'ai acheté en 2016 un vieux domaine avec ma femme, d'origine anglaise. C'était un vieux domaine qui ne faisait plus fait de vin depuis 1947. Y’avait que 4 Ha, mais avec les parcelles héritées de ma famille je l'ai monté à 13 Ha. L’endroit est très beau. C'est Montdomaine ... ".
Louisa, son épouse, abonde. « Chaque matin, il est heureux d’aller travailler. Il m’a appris l’amour du travail. Mais moi aussi je connaissais la vie à la campagne, car mon père était fermier. Je sais donc ce que c’est de travailler en fonction des saisons, de ne pas partir en vacances. Auparavant, je travaillais dans l’art, les ventes aux enchères. J’ai donc aussi apporté ma touche dans l'étiquetage des vins du domaine. Lier l’art et le vin, cela m’intéresse, me passionne. J'ai commencé par mettre du BO BREGUET, un artiste de Saumur, sur l'une de nos étiquettes".
Frédéric à nouveau. « Je crois au destin. Il faut suivre ses sens, ses sentiments. Moi, je n’insiste pas quand ça marche pas. Jamais je n'ai pensé les choses pour faire de l’argent. Je suis un éternel insatisfait. J’ai besoin de me mettre en danger. Et puis, j’aime bien décider ! A la vigne, j'essaie d'avoir de très beaux raisins. Quand les vendanges arrivent, c'est un peu comme un accouchement ! Je ramasse les raisins puis je n’interviens pas trop pour permettre l’expression du millésime. Je ne filtre pas. J’attends le printemps. Je n’ai pas de thermorégulation. A l’école, on nous apprenait l’élevage du vin. Moi, je laisse l’élevage se faire … ».
Et Frédéric de conclure pour lui même : "La viticulture, ce n'est pas un métier, c’est ma vie. Faire du vin, ce n'est pas difficile, c’est un plaisir. Quant à mon père, j'ai poursuivi son projet". Quelques secondes s'égrainent : "Quant à mon restaurant, "Chez Bruno", place du Château d'Amboise, il porte son nom".
frederic.plou@icloud.com
Conducteur de travaux
5 ansLa Preuve que j adore le travail de Fred . Ce soir le Breton 2018 😉
Conducteur de travaux
5 ansLa preuve que j adore le vin de Fred