Amplifier le Succès, Éviter les Pièges : Maîtrisez les Boucles de Rétroaction !

Qu’est-ce qui fait la différence entre une organisation qui cumule les succès et une autre qui patine sans cesse malgré un investissement conséquent dans le management et l’innovation ? Voilà la question qui m’a poursuivie durant toute ma carrière.

Me voilà prête à vous expliquer la réponse à cette question, une réponse qui est devenue un outil de métamorphose que j’utilise au quotidien. Cet outil a radicalement changé ma façon de piloter, de concevoir, de diriger, d'influencer, de créer, bref, de travailler.

Et cet outil porte un nom : les boucles de rétroaction.

Les boucles de rétroaction

Une boucle de rétroaction est un mécanisme par lequel un système s'auto-évalue et s'ajuste en fonction des résultats de ses actions. C’est ce qui se passe dans votre organisation quand vous apportez un changement et que soudainement, tout va de mieux en mieux... ou de pire en pire. Ou encore, ce qui se passe quand vous vous efforcez d’apaiser un conflit dans votre équipe et que la situation ne fait qu’empirer... ou s'améliorer de plus en plus, sans que vous compreniez vraiment ce que vous avez fait pour cela. Un autre exemple : vous célébrez un succès, toute l’équipe est en joie et puis, paf, le lendemain, tout le monde semble abattu et démotivé.

Un de mes confrères appelait cela le PFH (p… de facteur humain). En fait, pour être plus précis, il aurait dû dire le PPS (p… de phénomène systémique) ou PBR (p… de boucle de rétroaction).

Il existe deux sortes de boucles de rétroaction : les positives et les négatives. Les deux sont absolument nécessaires pour piloter une organisation.

1. Boucles de rétroaction positives : Elles amplifient ou renforcent un changement initial, ce qui peut conduire à une croissance rapide ou à un changement exponentiel. Par exemple, plus une vidéo devient populaire sur une plateforme en ligne, plus elle est susceptible d'attirer de nouveaux spectateurs, renforçant ainsi sa popularité.
2. Boucles de rétroaction négatives : Elles réduisent ou atténuent l'impact d'un changement. Elles stabilisent le système en corrigeant les écarts par rapport à un état ou un objectif souhaité. Par exemple, un thermostat qui ajuste le chauffage en fonction de la température de la pièce est une boucle de rétroaction négative.

Donc, une boucle positive amplifie un phénomène, tandis qu'une boucle négative l'atténue ou le réduit. Vous me voyez venir ? Vous pouvez amplifier une dynamique collaborative, un esprit d'équipe, une créativité, un engagement au travail, une performance collective (vous pouvez aussi faire tout l'inverse, la systémie ne connaît ni le bien, ni le mal. Ça amplifie, voilà tout). Au contraire, vous pouvez réduire l’impact d’un changement organisationnel, atténuer les effets d’une crise émotionnelle de votre équipe jusqu’à ce que le système retrouve son équilibre (ou l’inverse, vous m’avez comprise). Et tout cela en insufflant le plus petit changement possible dans le système. Oui, le plus petit possible, vous m’avez bien lu.

Par exemple, une boucle de rétroaction positive s’était mise en action dans une des équipes avec qui j’ai collaboré. Un phénomène d’amplification est forcément exponentiel (la souris du lundi qui devient un troupeau d’éléphants le vendredi). Une des manières de sortir de cette boucle est d’actionner une autre boucle de rétroaction négative qui va avoir pour effet de stabiliser le système afin qu’il retrouve son état d’origine (dans ce cas précis, une équipe qui collabore sainement et efficacement). Il a fallu un petit changement dans la dynamique, le plus petit possible. J’ai choisi le changement des interactions à la pause-café : écoute bienveillante des explosions émotionnelles et des peurs, proposition d’une vision alternative de la réalité en utilisant la communication non violente. Quelques minutes par-ci, par-là, et voilà la boucle de rétroaction négative qui s’actionne, prend de l’ampleur et éteint petit à petit le feu. Je n’étais aux manettes de rien du tout, je n’étais pas en train de suivre un plan stratégique de gestion de conflit. J’ai simplement cherché à actionner un levier systémique puissant sans (presque) rien faire. Et ce n’est pas parce que j’ai des super pouvoirs (ou des super compétences) mais parce que le système agit ainsi. C’est un phénomène naturel et infaillible. Le plus compliqué est de trouver ce tout petit changement. Mais une fois que vous l’avez trouvé, c’est du pur bonheur.

Il ne faut pas non plus avoir d’égo pour utiliser cet outil (oui, bon d’accord, j’avoue, j’en ai de l’égo. Sinon, je ne serais pas là à tapoter sur mon clavier pour vous écrire. Mais point trop n’en faut). Donc, pas d’égo car vous ne serez jamais identifié comme étant celui ou celle qui a éteint l’incendie. Tout simplement parce que vous n’avez rien fait de plus que poser un tout petit rien et laisser le système faire ce qu’il sait si bien faire : retrouver son état d’origine.

Et si l’état d’origine n’est pas celui que vous voulez (par exemple, quand vous récupérez une équipe au bord de l’implosion), vous pouvez utiliser ces boucles avec un accompagnement du changement systémique. C’est redoutablement efficace !

Vous allez me détester (ou pas), mais je vais vous laisser sur ces dernières lignes. Oui, sans vous expliquer comment utiliser ces boucles de manière pratico-pratique ou comment accompagner un changement systémique. Format « article réseau » oblige, je me dois d’être plus synthétique qu’à mon habitude. Mais promis, je vous écris très vite un article sur : comment utiliser ces boucles en situation réelle de travail et plusieurs autres sur la systémie et l'accompagnement du changement (oui, plusieurs… il y a beaucoup de choses passionnantes à découvrir sur la systémie. Vous allez ADORER 🙂)

Et en attendant ces prochains articles, partagez vos propres expériences avec les boucles de rétroaction dans les commentaires, ou posez vos questions pour que nous puissions discuter des meilleures stratégies d'application. J’ai hâte de vous lire et d’échanger avec vous !

Prenez soin de vous, à bientôt !