Anthropologie virtuelle-foire aux virtualités!

Anthropologie virtuelle-foire aux virtualités!

La révolution des médias sociaux aura permis inopinément l’aggravation des libertés, favorisant l’expression volontaire des pensées et des états d’âme, et aussi sans précédent, les étalages à la limite, narcissiques des ego ; la photographie selfie (égoportrait), la vidéo et l’audio (solipsisme), les lettres et les arts sont encore bien loin de leur faîte– à travers ces medias, la pédanterie, la mégalomanie, la métamorphose, la rime et le mimétisme, la substitution, le vol d’identité, l’impudique extrême frisant l’indécence ou la folie chez certains, le nudisme et la nudité selon les perceptions, la félonie, l’escroquerie; l’hypocrisie, la vantardise, le narcissisme ne tarissent pas d’adoption et d’adeptes, emballant créant sans doute à juste titre pour certains, une culture de sensationnalisme, de suivisme, de curiosité et aussi de criminalités qui débordent même des cadres de ces espaces ! S’occuper est aussi le destin de l’Homme. Nul n’y échappe, sauf les aveugles, car ce sont les yeux qui sont les plus sollicités et irrités par les rayonnements lumineux des écrans, ensuite les oreilles bouchées pour certains par les écouteurs (la discrétion oblige), les rendant plus ou moins ou quasiment inattentif aux gémissements de leurs semblables et au danger sonore environnant.

L’Homme est un « animal social » et fort de ce fait, tout le monde y apparaît plus ou moins selon les raisons, les entendements et les attentes, ébranlant les limites d’âge et les stratifications sociales. Les générations s’y côtoient sans tabous ni aucune gène ! L’assentiment est relégué aux likes ou j’aime élogieux, devenant enivrants pour certaines personnes ! l’Homme se redécouvre dans le nouvel eldorado virtuel, plus ou moins affiché en chasseur d’opportunités, d’accointances sociales et professionnelles, et aussi en proie et potentiel victime des vices, des artefacts, des superficialités et des illusions des virtualités!

Ces médias sociaux ont des répercussions, des impacts, des réverbérations subtils et positifs ainsi que des revers insoupçonnés qui émaillent de manière inédite la vie sociale. Des jeunes intimidés, persécutés et humiliés par d’autres, poussés jusqu’à l’irréparable suicide par manque d'amour de soi et par l’éclipse de certains parents, occupés à surfer sur internet et affichés dans des atours et des intentions questionnables ; les manifestations des envies et des envieux suite aux projections et aux vantardises des uns et des autres, le contact facile au bout du click et la vulgarisation vicieuse de la sexualité ; la déception, l'espionnage et les voyeurismes... sont les lots des déboires que nous pouvons constater ! Convenons, certes le monde est devenu interconnecté et tout le monde semble être en relation virtuelle plus ou moins les uns avec les autres ; même par connections interposées (blockchain), laissant choir les expressions et comportements divers qui animent quotidiennement les commerces sociaux, dépeignant dramatiquement le futur de l’humanité— une nouvelle socialité par le virtuel anime et occupe la vie — l’Homme se pérennise par le virtuel. Le champ social est ainsi plus métamorphosé, bouleversé exponentiellement et drastiquement!

Être soi-même et la perception qu’on a ou veut présenter de soi dans les rapports avec les autres, comment demeurer rationnel, vivre sans la moindre influence et aliénation (corruption mentale, morale, intellectuelle…) et sans provoquer d’envie néfaste ou d’envieux suicidaires, comment être un modèle moral sans condescendance, un éducateur pour les plus jeunes tout en interpellant les adultes à plus de pudeur, a plus de raisons— constituent sans doute des questions fondamentales existentielles de l’ère virtuelle. Cela relève sans doute, de la lucidité de chacun, du degré d'exposition à l'indigeste, de la volonté et du pouvoir de résistance à l’invasion polluante morale, de la résilience, du contentement et de la circonspection sélective entre ce qui éduque, assagit et ennoblit l’âme. Jamais, la circonspection et le contentement n’ont été mise ainsi à l'épreuve en vue de discriminer entre le vrai et le faux, l’utile de l’inutile, le mal et le bien, le pudique de l’impudique, l’excès du nécessaire, … !

©H.DRAME / 28-09-2018

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