Applaudissez les soignANTS mais dites LA Covid.
Quand l'appel à la féminisation de l'expression "le Covid-19" par l'Académie française montre que le sexisme est bien parti pour survivre à l'épidémie...
Vous voulez rire un coup, à quelques heures de la fin (relative) du confinement en France ? L'Académie Française rend un avis essentiel. Alors que l'on souligne partout le lourd tribut payé par les femmes à cette épidémie de Covid et au confinement, les Académicien·nes (5 femmes / 30 hommes, donc j'écris en écriture inclusive rien que pour leur casser les pieds 😈) appellent à dire "LA Covid" et non "LE Covid". C'est bien la première fois que cette vénérable institution plaide ainsi pour la féminisation d'une expression pourtant passée dans le langage courant au masculin.
Alors, certes, l'explication se tient puisque le "d" de "Covid" est l'initiale de l'anglais "disease", traduit en français pas LA maladie. Que le mot « virus » soit un nom masculin ne semble pas avoir pesé dans la balance, pas plus que l’usage répandu du masculin pour désigner "le coronavirus"… Et on pourra trouver un poil agaçant cet appel insistant à dire la chose au féminin dans le cas présent plutôt que de s'en remettre à l'usage, justement. Quand il s'agit de féminiser les noms de métier, l'Académie se refuse tout « esprit de système qui tend à imposer, parfois contre le vœu des intéressées, des formes telles que professeure, recteure, (...) pour ne rien dire de chercheure » (AF 2014). Pour la féminisation des noms de métiers l'institution prescrit de s'en tenir à l'usage, et l'usage est parfois long à imposer les changements... Mais pour ce qui est du Covid, il y a urgence à ne pas laisser faire l'usage, et à prescrire au plus vite la féminisation. Que d'empressement, quand on sait qu'il faut en moyenne un peu plus d'une trentaine d'années à l'Académie pour boucler une édition complète de son fameux dictionnaire. Voilà une bien curieuse manière de souligner que l’épidémie a touché fortement les femmes, et de rappeler qu'elles ont été en première ligne (en France, 90% de caissiERES, 87,7 % d'infirmIERES, 90 % des aides-soignANTES, 70,5 % d'agentES d’entretien).
Mais qu'on se rassure, pour l'Académie, "il n’est peut-être pas trop tard pour redonner à cet acronyme (Covid-19) le genre qui devrait être le sien", car il va de soi que "l’emploi du féminin serait préférable" (AF 2020). Qu'on se rassure aussi, le sexisme est donc bien parti pour survivre à l'épidémie.
Co-Déléguée générale fondatrice d'Assopreneur·e ⚙️ Entreprendre en association et en vivre 🍀✊🏽💙 Défi #monassodechire 🦸🏻♀
4 ansMerci pour votre réaction 🙏 !
Experte égalité femmes hommes
4 ansMerci Muriel. Tant qu’à proposer n’importe quoi, suggérons à « la » Académie de s’appeler « le » Académie français. Ce serait plus « noble » comme genre ; et plus raccord vu qu’elle est majoritairement composée d’hommes masculins. @Eliane Viennot
IS Lead Business Analyst GQO chez Stryker
4 ansÇa me rappelle un sketch de Roland Magdane sur l’emploi du féminin/masculin dans la langue française !! Cette décision est affligeante !!☹️
Management par la qualité - #QSSE - Formation - Marketing B2B & B2B2C - #RSE #Ethics #ODD
4 ansEt comme dirait Muriel Gilbert, ça « donne des envies de distribution de nobles baffes »… Lorsqu’elle évoque les premières années de l’Académie française : « Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle su la femelle « … 1767 !! ou « Lorsque les 2 genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte »… 1675 !! Help !
Merci Muriel Mieux vaut en rire (jaune), une catastrophe est connotée féminin pour l’Academie Française.. Cela me fait penser aux ouragans ou cyclones qui n’avaient que des prénoms féminins jusqu’à la fin des années 80, les services spécialisés alternent maintenant prénoms masculins et féminins Tenir compte, quand même, que cette même académie vient de traduire «follower» par «Acolyte des illustres » plutôt qu’abonné ou suiveur 😳 http://www.academie-francaise.fr/followers