Apprendre de la crise et préparer demain

Apprendre de la crise et préparer demain

Quels enseignements peut-on tirer de l’année 2020 ? Et comment pouvons-nous préparer 2021 ? Deux questions que de nombreux dirigeants m’ont posées dernièrement. Comme tous les chefs d’entreprise, j’ai été pris de court par la crise qui a débuté en mars, et je viens aujourd’hui en témoin vous partager mon regard sur l’évolution profonde qu’a connue le monde du travail ces derniers mois, afin d’envisager ensemble des pistes de sortie de crise. 

Nous sommes encore dans le temps de l’urgence. Beaucoup d’entreprises jouent leur survie et les aides de l’État sont en cela essentielles. Pourtant, nous sous-estimons encore les conséquences à plus long terme de la crise. Ma conviction intime est qu’il est donc nécessaire – dans la mesure du possible et malgré les nombreuses incertitudes – de sortir de l’urgence pour se projeter à moyen terme, d’anticiper ces conséquences néfastes et de les limiter au maximum. 


Repenser l’expérience employé à l’heure du télétravail

La crise a été un catalyseur des changements : elle a levé une grande partie des freins au télétravail et accéléré la transformation digitale des entreprises. De nouveaux modes de collaboration se sont dessinés, qu’il s’agisse de la relation entreprise-fournisseur ou salarié-manager. Des modes de travail souvent mis en place dans l’urgence et qu’il faut désormais affiner et perfectionner à l’aide d’outils numériques et managériaux. Le recours massif au télétravail doit également nous interroger sur les enjeux de QVT, de productivité, mais aussi sur les nouvelles manières de conserver le collectif, l’esprit de corps au sein des entreprises. Et cela d’autant plus lorsque l’on sait que « seulement » 24 % de la population active télétravaillait durant le premier confinement et qu’il existe donc de grandes disparités au sein même d’une seule entreprise. Les dirigeants doivent repenser l’expérience employé et s’attacher à la culture de leur entreprise, au sentiment d’appartenance.


Répondre aux différences sectorielles et à la transformation digitale

Le second enjeu est de répondre aux grandes différences sectorielles qui sont apparues. Notre Baromètre de l’emploi le confirme trimestre après trimestre : certains secteurs tels que l’aéronautique, le tourisme ou les transports subissent de plein fouet la crise, tandis que les secteurs de la logistique, de la santé et du numérique explosent. Nous devons absolument favoriser la mobilité intersectorielle. Cela implique de prendre, dès maintenant, des dispositions afin d’accompagner et de former ces profils et d’assurer ainsi leur employabilité. Il en va de notre responsabilité sociale. Par ailleurs, avec l’accélération de la transformation digitale des entreprises, la question de l’adéquation des compétences devient primordiale : Le reskilling des salariés et le transfert de compétences doivent donc être une priorité dans les mois à venir avant même la redéfinition des profils à recruter.


Accepter la flexibilisation du travail

De nombreux chefs d’entreprise – du petit commerçant aux grands groupes du CAC40 – sont amenés à repenser profondément leurs business models pour surmonter la crise et protéger l’emploi. Ils cherchent à réduire leur point mort et s’interrogent sur leur niveau de vulnérabilité et de flexibilité, notamment en prévision d’autres crises. La meilleure réponse pour flexibiliser leur modèle est d’externaliser une partie de la demande de savoir-faire. C’est la promesse de notre programme MyPath, qui accompagne durablement 40 000 personnes au savoir-faire recherché sur l’ensemble du territoire. Sa force est de répondre rapidement aux problématiques spécifiques des entreprises et notamment à la pénurie de talents. Cela implique également de la part des organisations une capacité à motiver et engager les ressources temporaires


S’engager pour les plus fragiles

La crise creuse profondément des inégalités qui s’étaient déjà intensifiées ces dernières années. J’ai une pensée particulière pour les jeunes qui représentent 750 000 nouveaux entrants sur le marché du travail en 2020. Grâce à l’engagement des entreprises et de l’État, l’espoir est permis : le nombre d’apprentissages en France en 2020 tend à égaler celui de 2019. ManpowerGroup soutient et croit très fortement au plan 1jeune1solution mis en place ces dernières semaines. Nous devons tous nous mobiliser pour emmener les jeunes vers les filières qui embaucheront demain

Ce ne sont évidemment pas les seuls à être durement touchés par la crise : la lutte pour l’inclusion, l’emploi, et contre la pauvreté doit être l’affaire de tous. C’est ce qui motive mon engagement depuis plusieurs années avec la Fondation FACE, dont je tiens à saluer l’action. L’année dernière, plus de 9 000 entreprises se sont engagées à ses côtés pour soutenir plus de 350 000 personnes en difficulté.


L’année 2020 nous a mis à rude épreuve, mais nous devons sortir de l’urgence et nous projeter sur un temps plus long. La priorité est de ne pas se laisser gouverner par l’incertitude et de réfléchir d’ores et déjà à des scénarios pour préparer demain. Je profite de cette fin d’année pour vous adresser mes vœux les plus chaleureux et optimistes et pour remercier les équipes de ManpowerGroup pour leur investissement sans faille tout au long de l’année. Je constate, avec beaucoup d’espoir, que la solidarité et la volonté de s’engager poussent chacun d’entre nous à donner le meilleur pour sortir de la crise.

Arnaud de la Tour

Cabinet de Conseil en Fusion-Acquisition EXPERT RH et INTERIM

3 ans

Merci pour cette prise de recul !

Merci Alain...Vivement 2021 pour en parler devant le verre que nous n’avons pas pu lever en 2020🍷

Soraya Abdou

Contrôleur de gestion chez H&M

4 ans

Union et Soliarité..

Prêt à supporter cher Alain !

Jean-Christophe Brochet

Directeur des Ressources Humaines chez ENGIE France Retail

4 ans

Merci pour ce témoignage sur les leçons à tirer de la crise avec ton regard aguerri.

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets