Apprivoiser la vie, apprivoiser la mort.
Tout est doux dans ce film d’animation. Rien n’est heurté. Tout est lié, relié, comme la mort qui fait partie de la vie. Cette mort qui vole et caresse plus qu’elle ne touche pour mettre un terme à la vie de l’oiseau, du renard et du lapin aux regards si doux qu’ils semblent accueillir cette mort avec une sorte de bienveillance, d’acceptation naturelle. D’ailleurs, pourquoi auraient-ils peur d’elle, de celle qui arrive jusqu’à eux en quelques battements d’ailes ? Elle est déjà si présente dans leur vie de tous les jours que quand arrive leur tour, sa présence semble à peine les étonner.
La mort vole, s’envole dans les sous-bois pour faire son travail, pour aller à la rencontre de ceux qu’elle choisit ici sans haine et sans violence. Car même la mort la plus douce qui soit est indissociable de la vie sans qui elle ne pourrait exister. Cette vie qui finit par intriguer la mort, et même l’attirer. Car peut-on lutter contre la vie semble se dire la mort à la vue d’une biche, de sa beauté, de son regard altier plein de bonté qui la retient de la toucher ? Et la voilà qui suit la biche pour tenter de s’en faire une amie, d’épouser comme elle la vie, de la protéger, de partager avec elle le cycle des saisons, de s’en émerveiller. La biche qui n’a jamais été effrayée par sa présence, chemine en harmonie avec elle car elle sait qu’un jour viendra où elle se présentera sans crainte à son amie. Et ce jour arrive. Dans un mouvement inversé d’une grande poésie, la biche se présente à son amie en toute quiétude. La mort s’en trouve étonnée et ne semble même pas le souhaiter, mais avec la plus grande des sollicitudes finit par l’accepter. Vie et mort réunies et unies ici avec beaucoup de grâce et d’élégance.
Court-métrage d'animation de Marsha Onderstijn à regarder absolument dans son intégralité ( durée 5 mn)en cliquant sur The life of death de Marsha Onderstijn /Musique Ramon de Wilde/ AKV St.Joost