Après les cerveaux droit et gauche, voici les cerveaux lent et rapide...
Au coeur de cette théorie, l'amygdale... les amygdales en fait.
Pas celles que vous avez dans le fond de la gorge, celles que vous avez dans la tête.
Mais rassurez-vous, aucun risque que l'on vous les enlève celles-là.
Quoi que...
Les amygdales sont aux nombres de deux, une dans chaque hémisphère cérébral.
Elles portent ce nom à cause de leur forme d'amande.
Ce sont de petites structures situées dans la partie antérieure de chaque lobe temporal.
https://www.quebecscience.qc.ca/jean-francois-cliche/le-barrage-de-police-dans-votre-gorge/
Elles ont d’innombrables connexions avec une grande variété de zones du cerveau.
Aujourd’hui, le rôle important dévolu à cette structure est de signaler la signification émotionnelle du stimulus, quelle que soit la modalité sensorielle qui le reçoit (Amaral, Price, Pitkanen, & Carmichael, 1992).
Les amygdales sont aussi impliquées dans le phénomène du déclenchement du stress.
Dans cette vidéo, les personnes ont peur à la vue du ''chien zombie''. Pourquoi cette peur ne dure qu'un instant très court ? Pourquoi ces gens sourient assez vite ? Pourquoi certains rigolent même ? Pourquoi aucune personne ne tente d'éloigner l'enfant ?
Précisément, les amygdales reçoivent l’information via deux voies principales (LeDoux, 1993).
La première, qui est la plus courante, passe par les aires corticales (le cortex).
Les informations en provenance des organes sensoriels arrivent au cortex primaire correspondant (visuel, olfactif, auditif etc.) via le thalamus.
Les signaux sont élaborés dans chacune des parties du cortex, y compris le cortex associatif.
Dans celui-ci, les traits plus complexes du stimulus sont analysés et les propriétés globales sont reconnues.
Les aires corticales de l’association intermodale permettent à leur tour d’intégrer les relations des différents caractéristiques sensorielles du stimulus.
Le résultat de tous ces traitements est acheminé vers les amygdales et également à l’hippocampe (qui entre dans les mécanismes de la mémoire) qui communique avec les amygdales.
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Les informations reçues permettent aux amygdales de catégoriser le stimulus comme « désirable » ou « dangereux ».
L’information qui vient de l’hippocampe joue aussi parfois un rôle modulateur pour cette catégorisation parce que cette structure donne l’information sur le contexte du stimulus.
Par exemple, un scorpion dans le jardin et celui sur l’écran d’un téléviseur ne provoquent pas la même réaction, ou en tout cas, pas le même niveau de ressenti.
Cette première voie est donc plus longue "lente" car plus longue car elle implique plusieurs organes pour analyse.
La seconde voie, plus courte par rapport à la première, relie directement le thalamus aux amygdales sans médiation des aires corticales.
Cette route thalamo-amygdalienne a été largement étudiée dans les recherches de LeDoux (1986, 1996).
LeDoux (1989, 1994a, 2000) propose que cette route sub-corticale traite l’information plus sommairement et très rapidement grâce aux connexions directes avec un petit nombre de neurones et par conséquent, qu’elle permette une réaction très rapide à un stimulus présentant une menace pour la survie.
LeDoux et ses collaborateurs utilisent une méthode de conditionnement classique (association entre stimuli auditifs et réponse de peur) pour montrer l’existence de cette voie.
D’après leurs recherches (e.g., 1984b, 1985), une lésion dans le cortex auditif n’est pas capable d’interrompre le conditionnement émotionnel tandis que la destruction de cette route thalamo-amygdalienne peut le faire.
Cette observation implique que cette route sous-corticale très courte est suffisante pour provoquer une réponse comportementale de peur.
LeDoux (1986) postule que l’expérience subjective de l’émotion résulte de processus conscients qui impliquent un haut niveau de cognition mais que toutes les émotions sont précédées par des processus non conscients qui mettent en jeu les bas niveaux de traitement du stimulus (toutes les informations ne sont pas traitées pour gagner du temps d'analyse donc de réaction).
Si on vous jète dessus un serpent en plastique, l'hippocampe va transmettre aux amygdales l'information déjà mémorisée qu'un serpent est dangereux. Les amygdales vont alors déclenchés le phénomène du stress et vous faire fuir, crier, vous débattre ... ou taper frénétiquement avec le premier objet sous la main sur ce pauvre bout de plastique, dans un premier temps. Pendant cela, le cortex aura eu le temps nécessaire d'analyser sa couleur, son immobilise, sa bouche fermée, sa texture si on l'a touché pour s'en protéger... Le cortex pourra alors modérer la réaction première.
C'est typiquement le cas quand une porte claque à cause d'un courant d'air. On sursaute de peur et dans l'instant suivant on comprend que c'est la porte de la chambre, laissée ouverte, qui s'est refermée violemment à cause du courant d'air avec la fenêtre de la cuisine.
Dans le cas d'une vraie menace, le même processus s'applique. Les amygdales joueront le même rôle. Le cortex analysera le niveau réel de danger et en fonction, vous continuerez à courir encore 3 km ou alors vous serez déjà assez loin du danger et vous vous arrêterez de courir ou alors vous combattrez.
D’après Ledoux, les processus médiatisés inconsciemment par les systèmes sous-corticaux préparent certains comportements tels que « fight/flight* », tandis que les processus conscients et corticaux modifient les réponses sous-corticales en orientant le comportement vers des réponses nuancées et mieux adaptées ou en inhibant les réponses engendrées par les traitements dans les voies sous-corticales, quand ces réponses n’ont pas de valeur adaptative pour l’individu.
Avec l’imagerie fonctionnelle, les études sur les déficits spécifiques provoqués par des lésions amygdaliennes nous apportent un grand nombre d’informations sur les caractéristiques fonctionnelles des amygdales.
Il semble que les amygdales aident à détecter l’expression faciale surtout négative.
Une lésion bilatérale de l’amygdale affecte la reconnaissance de l’émotion négative, et plus particulièrement l’expression faciale de la peur (Adolphs, Tranel, Damasio, & Damasio, 1994, 1995; Broks et al., 1998; Calder et al., 1996; Young et al., 1995).
Le résultat de ces travaux sont cohérents avec les résultats de recherches avec l’imagerie cérébrale fonctionnelle chez des individus "normaux" (sans lésion amygdalienne) qui montrent une activation neuronale élevée dans les aires amygdaliennes quand les participants voient une expression faciale de peur (Breiter et al. 1996 ; Morris et al., 1996).
* Pour être complet, il existe une 3ème voie : la fuite, le combat ou l'inhibition.
Formateur amoureux de son métier Synergologue passionné Coach enthousiaste
2 ansBelle journée 🙏
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2 ansA vos commentaires 😎