Après tout

N’insistez pas, je ne vous parlerai pas de la neige. De toute façon, si vous habitez en France vous l’avez vue tomber et si vous habitez dans l’une des rares régions épargnées hier, vous n’avez pu manquer les milliers de photos et de vidéos, c’est très beau. Et si vous êtes à l’étranger, au Canada par exemple – oui parfaitement, j’y ai des amis et même des abonnés — ça va vous faire sourire de voir dans quel état nous mettent ces quelques flocons qui fondent déjà ce matin. Ah tiens j’en ai parlé. Bon, je ne vous parlerai pas non plus du Black Friday parce que j’ai bien l’intention de résister à toutes les offres qui font clignoter ma boîte mail. Et puis comme c’est le vendredi le plus long de l’année, on aura largement le temps d’en recauser d’ici la mi-décembre. Bon, alors de quoi parle-t-on alors ? D’après. Pas d’après ski ? Non d’après-vente. Hier, alors que je déjeunais dans mon club à l’abri de vous savez quoi, mon interlocuteur qui fut mon patron et qui est mon ami, me faisait part de sa lassitude face aux services clients qui s’inquiètent constamment de savoir si notre expérience a été concluante. Je n’ai pu qu’approuver, sachant parfaitement que dans les heures qui suivraient, le restaurant me demanderait de lui faire part de mon jugement pour, je cite : « féliciter nos équipes ou pour prendre en compte [mes] éventuelles remarques ». Alors cher restaurant, vous pouvez complimenter chaleureusement vos employés, de la cuisine à la salle en passant par le bar, mais je vous en supplie, arrêtez de me demander mon avis à chaque fois que je viens boire un café. Et j’étends cette supplique aux 1 000 services auquel j’ai recours, taxis, VTC, hôtels, grands distributeurs ou petits commerçants. Je n’en peux plus ! Voilà ! Je suis toujours très content de vos prestations, considérez-le ainsi. Je ne veux plus mettre d’étoiles ni ajouter des commentaires en 220 signes maxi. Même le garagiste m’avertissait l’autre jour que je risquais – tu parles, c’est une certitude — d’être appelé et qu’il fallait absolument que je lui attribue la meilleure note, sinon c’était l’enfer qui lui était promis. Et moi je ne veux envoyer personne chez Satan. Il serait fichu de m’écrire un mail pour savoir si je suis satisfait de ses prestations.