An Article written by Vincent Gersin : www.institinvest.com

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Un héraldiste sensible à la grâce des alexandrins 10.05.16

Olivier Poswick • Fondateur d'Harfang-ICL

Fondateur d’Harfang-ICL en 2015, Olivier Poswick a passé jusqu’ici l’essentiel de sa carrière en tant que responsable de la gestion d’actifs de Contassur, compagnie d'assurance, établie en Belgique, active dans les domaines de la retraite et de la prévoyance collective (essentiellement au profit des sociétés du secteur gaz et électricité et du Groupe GDF Suez). Itinéraire de ce grand passionné d’héraldique, qui a souhaité se mettre à son propre compte en prônant l’importance de « réfléchir autrement » dans le développement de sa structure.

Etudiant solitaire

Bien avant son entrée dans le secteur de la gestion d’actifs, Olivier cultivait d’autres ambitions. A 13 ans, il envisage très sérieusement d’intégrer l’Ecole polytechnique de Bruxelles et de suivre une carrière militaire, il intensifie ses entraînements physiques et son apprentissage des mathématiques. « Mes parents n’étaient cependant pas emballés à l’idée que je devienne militaire et que je sois susceptible de partir plusieurs mois à l’étranger, se souvient Olivier. Ils m’ont donc plutôt orienté vers des études universitaires plus classiques, tout en me soufflant que je pourrais toujours devenir officier de réserve par la suite. » Suivant les conseils d’un vieil oncle directeur de la Banque nationale de Belgique, il se dirige finalement vers l’Ecole de gestion de l’Université de Liège, tout en attendant avec impatience de pouvoir faire son service militaire. Mauvaise nouvelle, celui-ci est supprimé avant qu’Olivier atteigne l’âge requis. « Je devais être une des rares personnes déçues en Belgique », raconte-t-il aujourd’hui avec amusement.

"Je devais être une des rares personnes en Belgique déçues par la fin du service militaire"

Lors de ses études, il reconnaît lui-même ne pas avoir été un grand assidu aux cours. « Je préférais apprendre par moi-même, confirme Olivier. Je me rendais dans les différentes bibliothèques dont nous disposions pour effectuer mes recherches. En réalité, j’avais hâte d’intégrer le monde professionnel ». Au cours de sa dernière année d’étude, il suit un stage chez Puilaetco (qui appartient aujourd’hui au groupe KBM), dans le service dédié au rachat d’actions propres de sociétés belges. A la fin de son stage, il demande à ses responsables s’il peut venir une fois par semaine quitte à ne pas être payé. « De mon point de vue, j’étais néanmoins gagnant car j’accumulais de l’expérience professionnelle », relate Olivier. Avant même l’obtention de son diplôme, Puilaetco lui propose d’intégrer son nouveau département dédié à la gestion institutionnelle. Il saute sur l’occasion. « Lors des six premiers mois, je me rendais tous les matins dans le bureau du responsable de la gestion institutionnelle, explique Olivier. Je devais lui présenter les actualités du jour les plus marquantes pour les marchés

financiers. J’ai énormément appris. Cela m’a donné, par la suite, l’envie d’accompagner de jeunes étudiants dans la rédaction de leur mémoire ». Passionné par les marchés, il choisit cependant, après deux ans chez Puilaetco en tant que gérant et analyste financier, de rejoindre un autre secteur.

Un passage dans le monde politique…

Séduit par la politique et ses jeux d’influence, Olivier décide d’intégrer, en 1999, l’Union des Communes de Belgique en assumant le poste de conseiller économique. « Ce choix a peut-être été une « originalité » de jeunesse, reconnaît-il aujourd’hui avec du recul. Ce qui ne retire en rien tout l’enseignement que j’ai pu y acquérir. » Il en profite pour rédiger des articles -une activité qu’il adore- au sujet du fonctionnement et de la gestion des communes du Royaume. « J’ai également eu l’occasion de faire plusieurs missions à l’international, ajoute Olivier. Avec une délégation de politiciens, je me suis rendu à Sarajevo où nous avons été accueillis par Bernard Kouchner au camp de base des Nations Unies ».

Avec une délégation de politiciens, Olivier s'est rendu à Sarajevo en 1999. Il y a été accueilli par Bernard Kouchner, au camp de base des Nations Unies

Il garde, en revanche, un souvenir plus mitigé de son déplacement en Ukraine, effectué avec le Conseil de l’Europe. « Nous ne sommes pas partis avec une vision suffisamment précise du mode de fonctionnement des administrations publiques ukrainiennes, regrette Olivier. Je pense qu’il aurait été utile d’acquérir une compréhension globale de l’environnement dans lequel nous avons évolué. » Une année après son arrivée, Puilaetco le recontacte pour dynamiser le développement de son offre institutionnelle. Il fait alors le choix de retourner chez son premier employeur.

…avant un retour à la gestion d’actifs

Olivier crée le fonds actions Puilaetco High Growth European Equity, qui connaît un joli succès en 2000, en pleine période de rallye. « Nous avons travaillé pendant des semaines, nuit et jour, pour effectuer la sélection des entreprises, se souvient-il. Nous recherchions des entreprises avec une bonne croissance, des cash flows positifs suffisants et une diversification sectorielle ». Après cette réussite, il propose à Puilaetco de faire évoluer la politique

d’investissement en prônant un renforcement des actifs de diversification. « La structure a toujours disposé d’excellents gérants equity, rappelle Olivier. Mais le gérant novice que j’étais songeait à explorer d’autres classes d’actifs ». Un ambition non partagée par la direction. En désaccord avec la politique de Puilaetco, il rejoint en décembre 2001 le fonds de pension Tractebel en tant que gérant actions senior.

Olivier à l'occasion d'un article paru en 2004 dans le journal belge néerlandophone "De Tijd". En titre : "La Bourse de Bruxelles est une très bonne Place pour capter un supplément de rendement"

En 2003, le groupe Suez décide de réunir, au sein d’une même entité, qui regroupait la quasi-totalité des « aspects » relevant des régimes de retraite de Suez-Tractebel, devenue par la suite GDF-SUEZ, et ensuite Engie. « Le patron de l’asset management, Hervé Noël (qui avait également été président de l’Association belge des Fonds de pension), a été nommé à la tête de cette nouvelle structure, indique Olivier. Il m’a proposé de reprendre ses responsabilités au niveau de la gestion des actifs ; ce qui fut un magnifique challenge pour moi, notamment sur le plan managérial, vu que les membres de l’équipe avaient tous environ 10 ans de plus que moi ». A 31 ans, Olivier devient ainsi directeur des investissements de Contassur, compagnie d’assurance détenue à 85% par des fonds de pension dont Tractebel. Fidèle à la ligne directrice qu’il avait défendue chez Puilaetco, il propose au comité d’investissement une allocation d’actifs bien plus diversifiée que jusqu’alors. « A mon grand étonnement, ils ont accepté ma proposition, poursuit Olivier. Auparavant, nous investissions essentiellement dans l’equity, le fixed income et l’immobilier à la marge. Nous avons, par la suite, intégré du high yield, des obligations convertibles et du private equity ». En 2005, il est nommé membre du conseil d’administration de Contassur. Il raconte avec passion ses années passées au sein de l’institution. « C’était d’une richesse extraordinaire, affirme Olivier. Sur une journée, nous avions 10 ou 15 sujets à traiter, de la gestion des risques au dialogue avec les asset managers, en passant par les aspects comptables, fiscaux et réglementaires. Cela me plaisait de pouvoir passer en permanence d’un sujet à l’autre. Bien qu’à la fin, cela devienne un peu lassant… »

Créer sa propre structure pour s’affranchir du formatage

Olivier quitte en 2015 Contassur pour fonder Harfgang-ICL. Dans cette entreprise, il s'associe à Romuald Pistis, physicien et administrateur délégué de la société Thermibel. Harfgang-ICL englobe plusieurs activités : administrateur indépendant pour fonds d'investissement, journalisme d'investigation, « essentiellement axé sur l'économie et la finance », mais également sur le développement du potentiel de l'Afrique subsaharienne, et activité de "fund raising" pour des organisations à valeur ajoutée. « Je souhaite proposer une analyse des risques dont le point de vue se situe au niveau de la structure même de la société, détaille Olivier. Les analyses menées par les grands consultants sont effectuées dans le cadre de principes établis. En partant des normes existantes, mon objectif est de développer et d’encourager une pensée systémique, c’est-à-dire effectuer une identification minutieuse des répercussions possibles de chaque investissements. » Souhaitant « sortir de sa zone de confort », Olivier veut inciter les institutionnels à réfléchir « autrement ».

Tableau réalisé par le peintre Nicolas Binsfeld, un ami d'Olivier, sur le concept d'Harfang

Le Bruxellois ne souhaite pas axer le développement de Harfang selon un prisme quantitatif. « Je n’ai aucun intérêt à avoir 25 clients, explique-t-il. Je cherche avant tout à sortir du formatage actuel. Lorsque nous rencontrions des gérants externes chez Contassur, j’expliquais souvent à mes équipes que les grands sourires ne nous étaient pas destinés, mais étaient adressés aux milliards sur lesquels.nous étions assis. J’ai même pensé un jour faire installer une webcam ou un enregistreur dans l’ascenseur pour pouvoir écouter les remarques de nos interlocuteurs après nos réunions… » Olivier a choisi de nommer sa société Harfang, du nom d’une chouette des neiges évoluant dans le Grand Nord. Si vous êtes familier avec l’univers d’Harry Potter, vous songerez à Hedwige, la fidèle chouette de l’apprenti sorcier. Animal symbole de sagesse, l’harfang dispose d’une vue perçante de jour comme de nuit. Olivier a imaginé pour son entreprise un slogan, que l’on peut traduire de l’anglais de la manière suivante : « Harfang : tel un poème, appréhender l’économie et le risque avec une approche surréaliste. »

Dante, « la perfection absolue »

Toute référence à la poésie n’est pas fortuite. Olivier en est un fan absolu. Il écrit d’ailleurs régulièrement des vers mais ne cherche pas à ce que ses textes soient publiés. Il apprécie différents styles et s’en nourrit pour développer son imaginaire. Pour lui, Dante, le poète considéré comme le père de la langue italienne, représente « la perfection absolue ». L’auteur de la « Divine Comédie » est pour Olivier une source d’inspiration majeure, au même titre qu’Alfred de Vigny et Oscar Wilde, deux auteurs qu’il adore.

Le blason de la famille Poswick

Lié à son attrait pour l’Histoire, Olivier s’est également passionné pour l’héraldique. « Toute la symbolique qui en découle me fascine, au même titre que la poésie d’ailleurs, explique-t-il. Un symbole parvient à faire converger des dizaines d’idées ou de concepts en une seule image. Cette approche depuis des milliers d’années, bien avant les Egyptiens par exemple ». Son blason fétiche est évidemment celui de sa famille, vieux de plusieurs centaines d’années. Il s’amuse d’ailleurs lui-même à en élaborer pour des amis. « Je leur demande à quelles valeurs ils sont attachés, je tente ensuite de les retranscrire sous forme de symbole », détaille ce membre du Comité d’héraldique de la communauté française. Il a même écrit plusieurs articles sur le sujet dans Le Parchemin, une publication de l’Office généologique et héraldique de Belgique. Historien amateur, il aime prendre le temps d’évoquer divers épisodes historiques avec ses 4 enfants. Olivier aime alors se référer à des anecdotes précises pour attirer leur attention et renforcer leur pouvoir d’imagination. « Cela rend la chose plus vivante, confirme-t-il. Le premier principe de l’Histoire est de se baser sur des faits réels. Je prends l’exemple d’un aïeul, sur lequel j’ai effectué des recherches généalogiques, pour ensuite élargir le propos au contexte global de l’époque.De ce fait, vous vivez vous-même l’histoire, elle n’est pas seulement de reflet du passé mais de votre passé ».

Lors d'un séjour dans le Béarn, entouré de ses quatre enfants

Olivier est également membre de la Société des bibliophiles liégois, qui regroupe les amateurs d’oeuvres éditées avec une mise en page prestigieuse, une typographie rare ou une reliure particulière. « J’ai passé des années à dénicher des vieux livres sur toute sorte de thèmes », complète-t-il. Sensible au beau mobilier, il vient de faire retirer le parquet « horrible » de son bureau pour y aposer un nouveau plancher plus en adéquation avec ses goûts. « Il est hors de question d’avoir un meuble Ikea chez moi ! s’exclame Olivier. Je préfère prendre contact avec des brocanteurs et des salles de vente pour leur faire savoir ce que je recherche, ils m’envoient ensuite des photos de ce qu’ils détiennent. » Si la pratique du sport ne fait plus partie de ses activités favorites, il aime partir pour de longues ballades dans la campagne bruxelloise accompagné de ses deux fidèles chiens, un Dogue de Bordeaux et un mélange entre un Griffon et un Berger Malinois. « Leur fidélité est tout à fait étonnante, observe Olivier. Ils ressentent beaucoup nos émotions, c’est très impressionnant. J’ai toujours eu des chiens et je sais que j’en aurai toujours ! » En compagnie de ses animaux, ce spectateur attentif à la beauté du monde qui l’entoure goûte ainsi une certaine forme de bonheur.

Vincent Gersin

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