ASSEMBLEE GENERALE DE L'AFIB : RAPPORT MORAL


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2019

AIX EN PROVENCE

RAPPORT MORAL DU PRESIDENT

   Il y a cinq ans le Conseil d’Administration me confiait la tâche d’assumer la présidence de notre syndicat ; lors de mon discours d’investiture je précisais les objectifs vers lesquels nous devions poursuivre nos efforts, à savoir le poids de notre association, les rapports avec les pouvoirs publics, et nos partenaires.

A l’époque 19 813 sociétés étaient inscrites à l’ORIAS sous les catégories d’IOBSP ; en date du 29 mars nous dénombrons 31 694 inscriptions : 6470 courtiers, 11036 MNE, 3622 ME et 10 566 MIOBSP. Soit une hausse de 12 151 IOBSP.

Dans le même temps les adhérents à l’AFIB ont subi une baisse sensible en nombre, de 201 à environ 160, avant de remonter à 238 pour cet exercice 2018. Ce n’est pas satisfaisant !

 Servir au quotidien

 Grace à l’implication des administrateurs et de Jean-Bernard Valade en particulier, l’AFIB a conservé son statut d’interlocuteur incontournable du bureau Bancfin 4 de Bercy pour tous les sujets en rapport avec l’exercice de notre métier : 1 réunion par mois depuis octobre dernier, sans parler des projets qui nous sont annoncés fin juillet pour réponse avant fin août.

Notre juriste, Jérôme CUSANNO, en charge des affaires européennes, poursuit ses investigations et ses déplacements en Europe pour glaner des informations sur les projets de Bruxelles, via le BIPAR notamment. Par son expertise en matière de formation il vous informe de l’évolution règlementaire.

Jean-Luc Metz contrôle assidument nos comptes et la maîtrise de nos dépenses, Estelle Laurent s’investie dans nos projets de communication, Olivier Diaz veille à l’agrément des nouveaux candidats et Dominique Tremintin a la lourde charge d’organiser la convention et l’Assemblée Générale, de négocier les tarifs de l’hôtel, choisir les menus et de rédiger les PV des Conseils d’Administration.

 Croyez-moi l’équipe est performante et impliquée pour vous servir.

 Les adhérents ont été informés au fil de l’eau des modifications législatives ou réglementaires :

  -      Bénéficiaire effectif

-      RGPD du 28 mai 2018

-      Réforme de la DDA du 1er octobre 2018 applicable le 23 février 2019

-      Obligations de formations initiales et continues

-      Réforme des OPCA, les OPCO (opérateurs de compétences)

 Présence auprès des institutionnels

 Nos partenaires continuent de voir en nous un acteur fiable et professionnel si j’en juge par leur implication à nos côtés : les banques, Assuréa et Elois assurance, Créalinks, l’IEPB, Courtier Web/salon du crédit et l’IEAM. Je regrette toutefois le refus de My Money Bank et de Créditlift d’aider financièrement notre association à remplir ses missions alors que nos 4 autres partenaires sont fidèles à nos côtés.

 Cette reconnaissance est le fruit d’une réelle volonté du Conseil d’administration d’être non seulement présent à toutes les réunions organisées par les autorités de tutelles, mais également d’être force de proposition pour assurer la pérennité des différents modèles économiques existants : leaders, moyennes et petites structures, MIOB…

 Comme vous le savez l’AFIB est présent au CCSF, au Conseil d’Administration et à la commission d’immatriculation de l’ORIAS, à la CCPC de l’ACPR et reste en contact permanent avec les bureaux assurance et Bancfin 4 du ministère de l’économie et des finances.

 Ces missions nous occupent ! A titre personnel j’y consacre au minimum 1 journée par semaine ; cela équivaut depuis 2014 à 1 année pleine consacrée à l’AFIB !

 Gestion financière :

  Hausse des encaissements, réduction des dépenses : le syndicat dispose de moyens pour ses futures missions

 Chrématistique versus économie

 L’adhésion facultative à une association professionnelle crée une distorsion de concurrence entre ceux qui pratiquent l’exercice en conformité avec la réglementation, en y affectant les ressources adéquates, et les autres, petits ou moyens, qui appliquent peu ou prou les textes en vigueur, au regard de la médiation, de la formation des salariés ou de la transparence de l’information délivrée au client.

 Je pense que la pratique de la Chrématistique, qui consiste à faire de l’argent pour faire de l’argent, sans autre souci que celui du profit et trop souvent en dehors des règles, est un modèle à bannir.

Aristote la décrit comme une pratique visant à l’accumulation de moyens d’acquisition en général, plus particulièrement de celui qui accumule de la monnaie pour elle-même et non en vue d’une fin autre que son plaisir personnel ; ce qu’il condamne évidemment.

Cette théorie a été reprise par Karl Marx et l’économiste Keynes dans les années 30.

L’heure est plus à la notion d’économie, qui désigne étymologiquement la norme de conduite du bien-être de la communauté, avec donc un partage des profits pour le bien de tous et la réalisation d’échanges.

 Des racines et des ailes :

 Absorbés par notre quotidien, nous ne voyons que les tourbillons et les vaguelettes de la surface, jamais les courants qui modifient en profondeur le trajet des eaux. Seule l’histoire permet de déterminer les causes des changements.

Les racines de l’AFIB, une véritable richesse née de la compétence et de la diversité de ses membres, sont profondes grâce au travail des administrateurs qui se succèdent depuis 1997. Fort de son ancrage dans le microcosme de l’intermédiation, l’association permet à tous la poursuite de son activité commerciale dans des conditions plutôt sereines.

Nos ailes nous permettent de poursuivre notre migration vers un nouveau mode d’exercice avec une vision éclairée sur l’avenir à très court terme de la profession.

  J’y viens, car sans ces ailes l’AFIB aurait tout simplement disparue du paysage.

  A grandes opportunités, grandes responsabilités.

 Dès 2010, après la publication du rapport Deletré en juillet 2009 L’AFIB s’est positionnée en faveur des conclusions de ce texte ; Jean-Bernard Valade et moi avons milité pendant 9 ans pour une modification de la réglementation en matière  d’intermédiation financière et assurantielle. Nous pensons que les petites structures éprouveront plus de mal à s’y soumettre par manque de temps et de compétence règlementaire, malgré l’accompagnement dont elles feront l’objet par l’association à laquelle elles adhéreront.

 Comme vous le savez, le 1er janvier 2020 les acteurs qui distribuent des produits d’assurance à titre principal, sauf les agents des compagnies, devront obligatoirement adhérer à une association professionnelle puis, 1 an plus tard, tous les courtiers en financement et leurs mandataires.

 Les mandataires (MNE et ME) de banque suivront peut-être plus tard !

 Le modèle des CIF, existant depuis 2003, est donc étendu. N’ayons pas peur de cette réforme.

Je pense que les notions de réglementation et de vision de développement du business ne sont pas incompatibles, loin de là.  Cette vision est d’ailleurs de plus en plus partagée :

 -      Je vous invite à ce sujet à lire l’excellent ouvrage du journaliste François Lenglet paru mercredi dernier (2019, l’année de tous les dangers ; édition Albin Michel) qui montre l’émergence d’un nouveau cycle économique et politique : la fin du libéralisme et le retour de l’autoritarisme.

-      Même Marck Zuikenberg, le fondateur de Facebook déclarait lundi qu’il fallait plus de régulation dans internet : « je crois que les gouvernements et les régulateurs doivent jouer un rôle plus actif. En mettant à jour les règles pour internet, nous pouvons préserver ce qu’l y a de mieux : la liberté d’expression pour les personnes et celle pour les entrepreneurs de construire de nouvelles choses »

 Cette réforme permettra donc une présence plus efficace des associations auprès de leurs adhérents dans les 5 domaines suivants :

 -         Vérification des conditions d’accès

-         Capacité et formation professionnelle

-         Médiation

-         Accompagnement

-         Vigilance en matière d’exercice de la profession

 Dans ce cadre l’AFIB entend être un acteur majeur pour poursuivre une double mission auprès de la population des IOBSP qui commercialisent du crédit et de l’assurance. Il s’agit d’une révolution car nous devrons industrialiser nos processus pour accompagner des milliers d’acteurs :

 -         Refonte de l’organisation interne du syndicat

-         Embauche de personnels : responsable opérationnel, juriste, informaticien, comptable/trésorier

-         Logiciel de gestion clients adapté au volume et à la réglementation

-         Création d’un comité de discipline, indépendant et impartial pour lequel des postes sont à pourvoir

-         Rédaction de procédures écrites contradictoires dans le cadre de la procédure disciplinaire

-         Rapport annuel à transmettre à l’autorité de contrôle recensant notre propre activité et celle de nos adhérents.

-         Nouveau mode de calcul de la cotisation annuelle

-         Refonte des partenariats existant : Créalinks et IEAM, et recherche de nouveaux

 Ces nouveautés nous obligent à modifier nos statuts : vous serez consultés pour voter par voie électronique dans les prochaines semaines, dès que nous aurons connaissance du cahier des charges de l’ACPR ; une participation massive est attendue.

 Comme vous le constatez l’année 2018 a été riche en événements auxquels le conseil d’administration a répondu en conscience en votre nom.

 Les défis qui nous attendent revêtent une importance cruciale afin d’assurer l’avenir de notre profession dans le paysage économique français mais aussi européen, et l’employabilité de nos collaborateurs.

 Aussi, si vous êtes convaincus du bien fondé de nos travaux de 2018 je vous remercie de valider ce rapport moral afin de nous permettre de poursuivre nos actions.

                                                                                              Géraud Cambournac

                                                                                              Président de l'AFIB

 




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