Attachez vos ceintures!
En 2020, le souffle court, nous avons cru toucher le fond et la Bourse a, fort logiquement, pris acte de la crise sanitaire mondiale et de ses conséquences. Une chute de près de 10% à Paris.
Avec le vaccin, les marchés, trop heureux d’en sortir à bon compte malgré un air d’inflation, s’enflamment en 2021 et atteignent des sommets. Une année exceptionnelle qui profite surtout aux poids lourds de la côte paradoxalement plus agiles.
2022 aura été l’année de tous les dangers et surtout celle du cynisme triomphant.
On sait bien que la Bourse n’est pas un modèle de vertu, mais le comportement de ses acteurs interpelle le citoyen.
Comme il est écrit dans les manuels militaires, le danger vient toujours de l’Est, avec le vent mauvais.
Mais notre propos ne se veut pas moraliste ; il s’agit d’un simple constat.
Le 24 février de cette année dramatique, les Bourses, celle de Paris en l’occurrence, montraient encore un bel optimisme.
L’invasion de l’Ukraine dans ses premiers jours n’entrainât qu’une faible baisse. A posteriori, les marchés pariaient sur une victoire rapide de la Russie, et un retour rapide aux affaires – « back to business » - pour tout le monde. Bien sûr, les sanctions aideraient à atténuer notre mauvaise conscience.
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Sur le terrain, il n’en fût rien. Au grand dam des boursiers, Kiev ne fut pas prise, et nos démocraties comprirent vite que l’opération spéciale était le prélude à la guerre à l’Occident.
Et début mars 2022 les bourses mondiales s’effondrent en quelques semaines. La résistance des Ukrainiens et quelques victoires sur le terrain, redonnent un brin d’optimisme aux boursiers pendant l’été, effaçant la plupart des pertes. Hélas, avec l’hiver, la perspective d’une victoire rapide, s’éloigne.
Bref, l’incertitude est la pire des situations pour les marchés…qui redégringolent.
Bien sûr, on ne peut pas attendre de ceux-ci qu’ils agissent à l’inverse de leurs intérêts, mais on ne peut qu’être frappé par leur total cynisme : peu importe le vainqueur !
La morale et la réputation n’ont pas grand-chose à voir dans l’affaire.
Les gagnants ne sont pas ceux qui ont la meilleure réputation. Total et Thalès’adjugent les meilleures performances, + 35% et même + 60% quand le CAC 40 perd près de 10%.
En revanche, une société comme Bonduelle, qui a choisi de rester en Russie perd plus de 50%...et surtout dégrade sa réputation pour longtemps. Dommage pour une entreprise familiale plus que centenaire.
On dit de la Démocratie qu’elle est le moins mauvais des régimes. Il en va sans doute de même avec la Bourse dans son domaine…
JPP
Meilleurs voeux pour 2023 cher Jean-Pierre Piotet !