Aujourd'hui 18 juin, Bac Philo 2018, sujet Série L : « La culture nous rend-elle plus humain ?  »

L’art et la culture rend « plus humain », c'est une communication non violente pour œuvrer pour la paix, les droits de l’homme et l'humanisme.

"L'être humain ne doit jamais cesser de penser. (…) Action et parole sont les deux vecteurs de la liberté. S'il cesse de penser, chaque être humain peut agir en barbare." Hannah Arendt, la banalité du mal.

« La culture sert à faire rêver, à partager des émotions, à élargir les horizons, mais aussi à exprimer et à participer. Elle se (et nous) nourrit de valeurs humaines essentielles pour vivre ensemble : liberté d'expression, esprit critique, générosité, tolérance, ouverture à l'altérité... Elle ne se limite pas à la consommation des spectacles, ni d'entrées dans les musées. L'envie d'agir l'imagination et l'audace sont de puissants moteurs de créativité et d'émancipation et, osons le mot, de démocratie. Il s'agit d'un bien commun, à la fois intime et public. La culture est l'affaire de tous. Une aventure ? Parfois, mais surtout s'il s'agit d'initiatives fertiles et désintéressées. » (N°89 Association du quartier Chalets-Roquelaine)

Au sujet de la diversité culturelle Amadou Hampâté Bâ en 1985 écrivait :

« De même que la beauté d’un tapis tient à la variété de ses couleurs, la diversité des hommes, des cultures et des civilisations fait la beauté et la richesse du monde. Combien ennuyeux et monotone serait un monde uniforme où tous les hommes, calqués sur un même modèle, penseraient et vivraient de la même façon ! N’ayant plus rien à découvrir chez les autres, comment s’enrichirait-on soi-même ? »

Nous devons découvrir les cultures des autres, voir ce qui nous rassemble, combien on se ressemble et de nos différences trouver une humanité commune.

Au musée du Prado, sur une eau forte de Goya est écrit « Le sommeil de la raison engendre des monstres - El sueño de la razon produce monstruos - » L'imagination sans la raison produit des monstres impossibles : unie avec elle, elle est mère des arts et à l'origine des merveilles.

Le photographe humaniste est persuadé que les images peuvent changer le monde, la photographie peut aider la paix universelle. Les photographes peuvent être des témoins actifs, engagés.

Il n'y a pas de différence entre le photojournalisme, le travail humanitaire et l'Art. L'image est au service du changement social, le langage de l'image, l'éducation visuelle, sont des éléments indispensables à l'émancipation. Écrire, photographier avec confiance, espérance, pour le bien d'autrui et avec les vertus cardinales (la prudence, la tempérance, la force d'âme et la justice) permet d'être le miroir le plus limpide pour exprimer quelque chose qui dépasse et dépassera toujours.

L'Art est un moyen pour participer au « Vivre ensemble ». L'Art est indispensable pour l'homme depuis l'enfance de l'humanité.

La culture est une merveilleuse solution pour le futur de l'humanité. Nous sommes tout nu sans l'art. Répandons des mots puissants qui font vibrer, des discussions, des disputes,... pénétrons le monde par la lecture, la culture, les arts... C'est la transcendance de l'être humain aller au dessus et au delà pour rencontrer l'autre...

L'art est un moyen de façonner la pensée, l'âme. L'art donne les conditions propices au bien être mental. C'est comme un vent qui gonfle la voile de votre barque et la barque navigue vers un nouveau monde.

Dans la fraternité, nous apprenons à maintenir consciemment un état de poésie. Donner chaque jour lumière et chaleur... Donner.. donner... et se sentir plus riche.

Depuis la plus haute antiquité les artistes connaissent l'influence magique des sons sur les êtres et la matière. Les instruments sont multiples et la voix instrument intérieur, est le reflet des émotions.

La musique imprègne l'âme de beauté et d'harmonie. Quand vous contemplez la beauté et l'harmonie vous devenez beau et harmonieux... C'est une loi magique.

Culture et art antique, chrétien, baroque, contemporain, art engagé... il y a différentes valorisations esthétiques du monde visible... : pour l’art de la Révolution française Marcel Reymond écrivait dans la Revue des Deux Mondes tome 22, 1914 « L’idéalisme de cet art correspondra à tous les désirs, à tous les rêves de la philosophie nouvelle, sa moralité aux réformes entreprises pour constituer sur d’autres bases un état social meilleur, sa force aux qualités d’énergie nécessaires dans la terrible lutte engagée contre l’ancien régime, sa simplicité à la réaction contre le luxe excessif de la société que l’on voulait détruire. »

Jean Paul Sartre crée la notion d' « art engagé », cet art après guerre pour résister au totalitarisme.

Efficace sur un champ social et politique quand il y a une reconnaissance par des spectateurs engagés, actifs qui révèlent le sens. L'auditeur, le spectateur qui bouge lui-même à l’intérieur de sa lecture.

C'est une représentation de la subjectivité en situation. Cela fait la spécificité de l'art engagé, la collaboration entre un et plusieurs artistes ou spectateurs, un débat commun, une réflexion commune.

Un questionnement avec une action parallèle à la société, un regard sur le monde, des questions ouvertes, l’œuvre d'art n'est pas un pur discours face à des images, des gestes, des sons qui créent une réalité ou chacun trouve des résonances.

Être engagé, c'est pour les artistes de concevoir la production artistique comme une composante essentielle d'un engagement dans le monde, faire de l'art une traduction et même un lieu de transformation du réel. Refléter la situation sociale et politique d'une société, participer à l'élaboration et à la transformation de cette société.

Les mouvements futuristes, surréalistes... sont des groupements d'artistes qui œuvrent avec des intérêts communs vers un changement de société.

La culture et l'art repose sur différents espaces d'expression, la littérature, art plastique... Art vivant... : les manifestes de Zola, Hugo... les contes,... Guernica de Picasso (commande des républicains pour le pavillon Espagnol de l'Exposition universelle de Paris de 1937 (dédiée au progrès et à la paix) ) est une lutte révolutionnaire par la peinture et dénonce les horreurs de la guerre, nous parle d'une force qui nous touche intérieurement.

Cervantès Don Quichotte (El ingenioso hidalgo don Quixote de la Mancha ) écrit le premier roman épique et chevaleresque avec un souci social et humain, par le biais de symbolisme, critique des structures sociales d'une société espagnole rigide et vécue comme absurde, pur comique, satire sociale, analyse politique.

Camus existentialiste libertaire, s'exprime contre toutes formes d'oppression, contre le centralisme étatique, contre le racisme et combat le colonialisme et toute dictature. Il milite pour une égalité sociale où chaque individu puisse réaliser au maximum ses possibilités intellectuelles et matérielles et pour une libre coopération entre tous.

Chez Joseph Beuys l'art est au service de la vie. Il cherche à donner une capacité, un pouvoir d'émancipation. Son art va de la sculpture vivante à la sculpture sociale et repose sur le principe « tout homme est un artiste ». Acteur, opérateur social, il développe avec son art une forme particulière d'engagement. Son choix de matériaux est symbolique (Graisse, miel, feutre et cuivre), installation, actions, performances... Masse de graisse, les mutations de la matière par la chaleur symbolisent l'humain.

Les lieux d'expositions deviennent lieux de débats contre les principes de sélection, d'exclusion.

Une sculpture sociale : expression par le discours, par des prises de paroles permanentes qui révèlent les facultés créatrices de chacun, par la contestation ou la réalisation d'une œuvre d'art ou des actes de la vie quotidienne.

Intégration de l'art dans les domaines de la vie et de la création : catharsis, thérapie qui conduisent à une position critique, une conscience qui pourrait être partagée par tous. Cela ressemble a une sorte d'utopie qui a eu cependant une efficacité qui a conditionné beaucoup d'artistes et une certaine fonction, orientation de l'art contemporain. Il a modifié un imaginaire collectif dans certains mouvements, tendances d'un art engagé, pas politique sous une logique de pouvoir mais plus dans la vie la pensée, la conscience et participe d'une manière même modeste à une certaine élévation de l'humain.

La culture ne se donne pas toujours facilement à lire, à décrypter de façon linéaire, avec toute les notions symboliques derrière. Avec l'Art, les messages donnés, nous incitent à penser avec d'autres concepts, d'autres modes que le langage philosophique, politique, etc...

L'art peut avoir des effets sur l'environnement et le cadre de vie, avec l'implication des citoyens qui contribuent aux réalisations de projets.

Il existe une politisation de la culture malgré elle : l'art et la culture sont considérés comme vecteur d'expression des mutations sociales, économiques et politiques.

Des mutations auxquelles l'artiste -- pris dans le sens de celui qui produit de l'art -- se fait sensiblement le porte-parole, d'une manière codifiée ou symbolisée. À l'heure où la culture s'institutionnalise, l'art se fait le véhicule de l'intégration comme outil de cohésion sociale. L'art n'est pourtant pas confiné au seul rôle de cohésion ; il perturbe, il interroge, il apporte un regard alternatif, il émet une vision dissonante de notre réalité.

Quand des programmes éducatifs sont développés il y a nécessairement des objectifs politiques.

Lorsque une politique culturelle est développée il y a effectivement des objectifs idéologiques qui ont une incidence sur le politique.

Politique et culturel sont étroitement mêlés et il est très difficile de faire le départ entre les deux aspect de cette réalité sociale.

Dans la rhétorique on a un peu trop souvent tendance à évoquer la culture comme une espèce d'idéal abstrait sans lien direct avec la réalité économique et sociale, sans lien direct avec tout ce qui peut du point de vue politique déterminer l'orientation d'une culture.

Condamner, supprimer des cultures c'est toucher au bien commun, ensemble nous nous devons de préserver les cultures.

Il faut tenir compte du fait nous sommes dans un monde où la culture a des enjeux très politique et bien évidement on pâtit de ce que l'on appelle cette politisation de la culture.

« UNESCO a un mandat politique depuis sa naissance, l'acte de constitution est extrêmement claire sur la vocation politique de l’organisation, elle doit contribuer à toute sorte d'objectif, la paix, la compréhension internationale, utiliser l'éducation pour des objectifs politiques, né dans un environnement de lutte contre les fascismes, on considérait qu'il fallait mettre en place des politiques éducatives, des politiques culturelles qui rendraient impossible la résurgence de telles idéologies. Cela s'exprime dans le cadre de l'acte constitutif de l'UNESCO. Vocation pas seulement de l'éducation et de la culture dans le sens abstrait du terme mais c'est un mandat qui est très politique, organisation composés d’États et lorsque vous confiez la culture et l'éducation à des États ils ont nécessairement des objectifs très politiques. »

Pierre de Senarclens ; professeur honoraire de relations internationales à l’Université de Lausanne, ancien vice-président de la Croix Rouge suisse, ancien directeur de la division des droits de l’homme et de la paix à l’UNESCO – France Culture 30/10/2017 « L’Unesco dans le nouvel ordre mondial - Une institution politique malgré elle »

Attention à l'appropriation culturelle : l'adoption, l'utilisation d'une culture par les membres d'une culture dominante serait irrespectueuse et constitue une forme d'oppression et de spoliation.

Il va de paire avec le concept de micro agression qui désigne toutes les formes de racisme inconscient et banalisé. Costumes, « back face » (se grimer, se maquiller de blanc en noir)

La perméabilité des cultures est ancestrale et nécessaire à leurs renouvellement.

Il faut lutter contre l'appropriation par un dominant qui la vide de sa valeur politique, ou l'appropriation par le même dominant sans que les cultures d'origine en soient bénéficiaire dans ses attributs culturels (spoliation des cultures natives)


Il faut faire preuve de considération, de respect de l'art et de la culture véritable qui « nous rend plus humain »

La culture demeure un outil permettant l’élévation de l’esprit. Elle ouvre une fenêtre vers une autre dimension de la réalité. Il est une manière d’exprimer l’indicible, ou plutôt de l’approcher. Elle est le langage de la mémoire de l'humanité.

Les cultures offrent à l'individu l'expérience collective, elles aident à construire l'humanité.

L'art qui est à la fois soupape de sécurité des instincts brimés et messager de nouvelles relations entre les hommes, peut être catalyseur d'évolutions.

L'art aide à maintenir l'adaptabilité de l'homme.

Malgré son caractère personnel, l'utilité sociale de l'art et de la culture est indéniable.

Les langages culturels, artistiques dont les rôles sont d'exprimer et de préserver la richesse humaine dans toute sa diversité, assurent la communication entre les individus, du créateur et de son public.

Il n’y a aucune raison de contester l'utilité de la culture et nous devrions nous servir beaucoup plus de l'art.



Malraux : « L'art est la seule chose qui résiste à la mort »

Gilles Deleuze : « L'art c'est ce qui résiste d'où le rapport si étroit entre l'acte de résistance et l’œuvre d'Art »

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