Aujourd'hui, je laisse ma voiture !
Aujourd'hui, j'ai décidé de faire mon trajet Domicile-Travail non pas en voiture, comme d'habitude, mais en transport public. Il ne s'agit pas d'un sursaut écologique mais simplement d'un test pour mieux comprendre les déterminants du choix modal. Et j'ai essayé de me mettre dans la peau d'une personne qui n'a jamais pris les transports en commun. Un jour, dans une autre vie, j'ai pris le métro à Paris avec un ancien Président de la Ratp à la retraite qui prenait le métro pour la première fois ... et il a trouvé l'expérience formidable, mais ça, c'est une autre histoire.
Avant de partir, j'ai regardé les applis de mobilité (RTM, Métropole Mobilité) qui toutes deux m'ont conseillé de me rendre à un arrêt tout proche et prendre le bus 6 en direction de Bois-Lemaitre. Premier constat : il y a un arrêt de chaque côté de la route, avec un Bus 6 qui va à Bois-Lemaitre dans les 2 cas. Une ligne circulaire ? Mais Bois-Lemaitre est à l'opposé de la station de métro où je souhaite me rendre ! je décide de choisir le côté le plus logique. Et bingo, le bus qui s'arrête va bien au Métro, et moyennant la modique somme de 2 euros, je peux valider mon titre "Pas ce valideur, l'autre fonctionne" me précise aimablement le conducteur "et en plus vous pouvez faire la correspondance gratuitement avec le métro". Un véritable Agent commercial de conduite, donc. Je suis impressionné.
Dans le bus, une information vocale annonce le prochain arrêt, ce qui me permet de descendre à l'arrêt Métro Frais-vallon. Je tombe sur un marché et aucune signalétique m'indique la station de métro. Je me laisse guider par le flux de voyageurs, en slalomant entre les étals et je franchis péniblement une barrière (visiblement pour empêcher les gens d'atteindre le métro !).
Mon titre m'offre effectivement la correspondance gratuite (à 2 euros, c'est la moindre des choses), et le portillon s'ouvre pour me laisser atteindre le quai. Un panneau m'annonce le temps d'attente pour les prochaines rames, et enfin le métro arrive me permettant d'entrer ... dans les années 70-80 : un métro aux couleurs orange et marron, délicieusement vintage.
L'annonce sonore des stations à venir m'évite de louper mon arrêt de descente, et toujours suivant le flux de voyageurs, je me retrouve dans un chantier, une station en travaux, mais je peux atteindre la surface grâce à un escalator interminable (que se passe-t-il lorsqu'il est en panne ?) et me retrouve dans la gare Saint-Charles. Que celui qui sait se repérer dans une gare me jette le premier panneau de direction !
Bref, je me retrouve par miracle devant un quai où sont alignés des autocars "Le car". Il s'agit du nom trouvé par les communicants de la Métropole pour unifier les différents services de cars du territoire. Je vous laisse deviner le nom pour les lignes de bus : gagné ! "le bus".
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Sur l'application "le ticket" bien sûr, je peux acheter un titre "LeCar + L50" à 7 euros pour voyager sur toutes les lignes Cartreize (?) sauf 2 lignes ou un titre "Le Car / Cartreize" à 5,50 euros pour voyager sur une vingtaine de lignes, dont la mienne. J'opte pour 5,50 euros. Je vous fais grâce de toute la gamme tarifaire vendue sur cette application, mais n'hésitez pas à y jeter un oeil, et ce ne doit être qu'une toute petite partie des titres en vigueur sur la Métropole, celui qui comprend quelque chose aura toute mon admiration ! Et le marketing devenu fou avec les possibilités offertes par la billettique devrait un jour aller au restaurant avec une carte disposant de trente menus différents, des formules selon les jours ou combinant certains plats mais pas tous les dessertes, etc...
Une foule importante tente de monter dans le premier car, je décide d'emprunter plutôt le second car qui vient de se garer, quitte à partir 10 mn plus tard. Mais miracle, c'est mon car qui part le premier !
Rien à dire sur le trajet en car, rythmé toujours par les annonces vocales des prochains arrêts, hormis les voies réservées aux cars sur l'autoroute, vraiment appréciables quand on est dans un car, un peu moins quand on est dans sa voiture dans un bouchon !
Me voilà arrivé à mon bureau, après un trajet porte à porte d'une heure trente.
Bilan : même si le voyage Bus / Métro / Car reste confortable, les correspondances demeurent compliquées, insuffisamment guidées. Le temps de trajet est deux fois plus long, malgré les couloirs réservés sur l'autoroute. Et le prix plus élevé que l'essence nécessaire au trajet (qui raisonne en coûts complets ?). Bref, à l'évidence, on ne choisit pas les transports publics, mais on les utilise s'il n'est pas possible de faire autrement (pas de voiture, coût du parking, par exemple). Inciter les automobilistes à abandonner leur voiture au profit des Transports Publics demeure une politique compliquée, dont la ou les recettes sont encore à trouver.
FADG, SNC, ex Secteurs de la Mobilité, de l Environnement et du BTP, (FADG Fondation Anne de Gaulle, SNC Solidarites Nouvelles face au Chomage)
2 ansBravo Joël. Mieux vaut tard que jamais 😉. C est clair que la voiture est incontournable pour de nombreux trajets. Mais une des réponses a ces difficultes n est elle pas que justement l essentiel de ceux qui travaillent dans la mobilité et qui conseillent / décident ... n utilisent peu ou seulement occasionnellement les transports en commun. Amicalement.
Expert IT & Mobilité
2 ansBravo Joel pour le reportage. T’as pas de photos aux étapes ? Tu prendrais l’abonnement si tu avais un temps de transport à peu près identique à la voiture ?
Marketing to drive mobility success 🚗 🚌 🚲
2 ansQuel article Joël ! Vous décrivez avec perspicacité le quotidien des usagers, d'ailleurs pourquoi ne pas dire clients ? La réponse est probablement dans votre récit. A très bientôt