Autonomy 2017, Paris capitale de la mobilité
Comme vous le savez (ou pas), ce weekend avait lieu le salon Autonomy à la Villette. Cet événement constitue « the » Urban Mobility Summit. Autonomy c’est 220 exposants dont 80 startups et 15000 visiteurs représentant 30 pays. Le salon était divisé entre les espaces de démonstration, trois lieux de conférences et les 15000 mètres carrés de stands. Bref, le genre d’endroit où l’ubiquité est un prérequis. A défaut de posséder ce don, des arbitrages ont eu lieu : en voici les résultats.
Le constat partagé entre exposants et conférenciers est sans appel : à l’heure actuelle, près de 75% des européens vivent en agglomération et la moitié d’entre eux utilisent la voiture pour se déplacer. Cette habitude est à l’origine de nombreux irritants, politiques, économiques et sociaux. Un des principaux enjeux soulevés adresse le changement de ce comportement par la proposition d’alternatives crédibles.
Transway, présidée par Nicolas Tronchon fait le pari de décongestionner les hyper-centres via une application qui incite les utilisateurs à « mieux se déplacer ». Le business modèle est pour le moins audacieux et original car les clients de la prometteuse startup ne sont autres que les métropoles elles-mêmes qui suite à un diagnostic de leur réseau, se voient proposer une solution sur-mesure. Cerise sur le gâteau, la ville peut auto-financer son investissement en se rémunérant sur le marché du carbone via la diminution des émissions engendrée. 28 villes ont déjà signé en France faisant de Transway LA place de marché indépendante du service de mobilité.
Notre seconde lauréate en la matière est… belge ! L’impressionnant succès de la très digitale BeMobile (présent sur 20 marchés européens) réside dans sa stratégie. Son fondateur, le flamand Philip Taillieu expliquait dans un français parfaitement maitrisé comment ils étaient parvenus à intégrer un nombre important de services connectés comme Flitsmeister, le « Coyot » Néerlandais. L’utilisateur encore une fois est le produit et non la source de revenus principale. En effet, l’ensemble des données traitées (infotrafic, trajectoire, flux) sont croisées et revendues à d’importants acteurs. La jeune pousse compte notamment Vinci ou Renault parmi ses clients.
Ces nouveaux entrants ont pour ambition de révolutionner le secteur de la mobilité, incarné ce dernier siècle par l’automobile. Les acteurs traditionnels sont chahutés sur les plans médiatiques, politiques et économiques. Ils ont pourtant leur mot à dire dans un marché en pleine mutation. En matière de gestion des données, les stratégies varient selon les constructeurs : des partenariats sont noués entre GoogleMaps, Audi et Volvo, Daimler intègre le navigateur Here, et Renault achète les données de BeMobile.
Via sa filiale électrique, Renault mobilité, le groupe Renault commercialise une gamme complète de véhicules électriques incitant à l’autopartage. Les différentes offres développées auprès du grand public d’une part et des collectivités et entreprises d’autre part bénéficient des points forts de la marque :
- Une gamme de véhicules électriques pour particuliers,
- Une logistique de proximité efficace dans le temps via un vaste réseau d’agences,
- Un savoir-faire dans la location longue durée en France avec Renault Rent.
Christophe Chevreton, directeur de Renault Mobilité, est l’instigateur de l’autopartage chez Renault. Ce système garantirait un taux d’utilisation des véhicules plus élevé que celui des particuliers à l’heure actuelle. Avec l’entretien régulier et le taux de rotation rapide du parc, Renault Mobilité espère faire bénéficier à sa gamme électrique d’un marché volumique important.
D’autres acteurs de taille voient dans la mobilité une opportunité et cherchent à intégrer ce marché. Engie sous la houlette d’Olivier Biancarelli souhaite avoir le rôle d’interface avec l’élu. Le groupe se base sur une forte expertise dans la compréhension des besoins des collectivités en tant qu’intégrateur de solutions. La valeur ajoutée prônée passe par la sélection les meilleures technologies pour développer des projets globaux et complexes sur différents territoires : villes, aéroports, campus, îles... L’entreprise souhaite par exemple convaincre les utilisateurs d’aller vers de nouveaux modes de carburants en partant des besoins des clients qui favorisent l’électrique pour la voiture (particuliers) et le gaz pour les poids lourds (professionnels).
Le succès d’Autonomy est la preuve de l’engouement général pour la mobilité. Ce marché monopolisé par l’automobile pendant plus d’un siècle est maintenant le terrain de jeu des startups. Les constructeurs, encore dominants cherchent à amorcer le virage passant de la propriété à la vente d’un service de déplacement. D’autres grands groupes voient cette mutation comme une nouvelle opportunité, Engie mais aussi et surtout les GAFA obligent nos constructeurs à évoluer.
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7 ansMerci pour cet article enrichissant sur le sujet. Pouvez vous m'indiquer la source de l'étude de la statistique "près de 75% des européens vivent en agglomération et la moitié d’entre eux utilisent la voiture pour se déplacer" Quelle est la tendance ?