Avec ou sans corona, La Rubanerie vient à toi! - Episode 52 : « Agriculture, aliments et rubans.
Légende photo : Mise en carte de chez Vial (Roubaix) pour un produit tout en fibre de lait tissé depuis les rubaneries cominoises (inv. MRc1056).

Avec ou sans corona, La Rubanerie vient à toi! - Episode 52 : « Agriculture, aliments et rubans.

A côté des fibres artificielles dérivées de la pétrochimie, l’industrie du textile a aussi développé des produits respectueux de l’environnement. Si les fibres de lin, célèbres depuis des temps immémoriaux, ont, au fil du temps, quitté leur stricte condition d’élément textile pour devenir huile, fromage ou farine, d’autres matières demeurent méconnues du grand public. Pourtant, elles témoignent de l’implication sans cesse croissante du monde agro-alimentaire dans les textiles d’aujourd’hui et de demain.

Découverte dans les années 1930, servant de substitut à la laine réservée aux hommes servant sur le front lors de la seconde Guerre Mondiale et rencontrée depuis sous le nom de marque déposée « Lanital », la fibre textile à base de caséine, c’est-à-dire de protéine de lait, est aussi connue sous les vocables « Létamil », « Chinon » ou « Wipolan ». Si la fibre de lait revient en force aujourd’hui (un des plus gros producteurs au monde est le fabricant de fils japonais Toyobo), c’est essentiellement pour son impact écologique mais aussi pour ses propriétés anallergiques et de conduction/répartition de la chaleur. Du linge de lit pour hôpitaux aux chaussettes, tee-shirts et robes, la fibre de lait est actuellement bien présente dans notre paysage textile.

A Comines-France, au sein des établissements Derville et Delvoye, des rubans en « Létamil » ont été réalisés pour des produits de la marque Tistra (vers 1950-1952). Cette firme strasbourgeoise aujourd’hui disparue, a même développé un rapport encore plus fort avec l’industrie agro-alimentaire puisqu’en plus d’utiliser des fibres à base de ferments lactiques, elle a occupé les bâtiments d’une ancienne laiterie !

D’autres produits tels la betterave sucrière, les algues marines, la noix de coco, le maïs… participent également à la nouvelle réflexion sur les textiles du futur. Entièrement recyclables ou biodégradables, peu ou pas du tout énergivores dans leur conception, ils sont le garant d’une gestion raisonnée autant que raisonnable des ressources de la planète.

Mais la rubanerie cominoise a aussi travaillé pour une forme d’agriculture prônant la diffusion d’organismes génétiquement modifiés. Dans les années 1980, l’entreprise D.M.R. a ainsi fourni des kilomètres de ruban en fibres synthétiques pour la firme Monsanto, aujourd’hui montrée du doigt pour la dangerosité de certains de ses produits, dont ceux résistant aux antibiotiques.

N'oubliez pas de suivre nos chroniques sur le site de Proscitec (page La Rubanerie du réseau PROSCITEC) et de Visit.Wapi (La Rubanerie dans le musée virtuel de Wallonie picarde).

Olivier CLYNCKEMAILLIE

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets