Avis de PrestaPlume
Avec Avant de t’oublier, l’auteur nous livre avec force et rythme une histoire bouleversante, nous immergeant avec délicatesse dans l’univers d’une maladie qui terrifie. Elle décrit et décrypte avec justesse la dégénérescence, cette traîtresse qui surprend dans ses allers et retours, et conte le monde intérieur de Claire qui jamais n’oublie la maladie tout en ne sachant plus à quoi sert une fermeture Éclair. Cette épreuve sera pour le clan des "Armstrong" l’occasion de se souder davantage, de pardonner, de mûrir, d’apprendre à s’aimer et d’avancer. Ensemble. Chaque jour plus forts de l’amour de chacun.
Claire Armstrong est une femme élégante, indépendante et déterminée. Mère de deux filles qu’elle adore, Caitlin et Esther, elle est aussi une jeune épouse comblée. Après une dure vie de mère célibataire, elle a enfin trouvé l’âme sœur en la personne de Greg, "un grand costaud au cœur de poète", bien plus jeune qu’elle et pouvant figurer sans démériter dans un calendrier de rugbymen. Bref, le cadeau du ciel ! Inespéré ! Mais, alors que s’épanouit cette relation intense et sereine, Claire couve en elle une maladie terrible qui brouille par intermittence ses pensées et sa mémoire. Le diagnostic tombe. Elle vacille. La maladie d’Alzheimer qui l’enferme irrémédiablement dans la solitude depuis des mois, dans sa version la plus précoce, a décidé de mettre le pied sur l’accélérateur.
Toute la famille est ébranlée par la nouvelle. Ruth s’est installée chez sa fille. Elle sait à quoi s’en tenir, elle a accompagné jusqu’à la fin son mari, atteint de la même maladie. Caitlin veut abandonner ses études à l’université pour être au côté de sa mère et se préparer à en devenir une pour sa demi-sœur Esther, qui n’est âgée que de trois ans. Et Greg, lui, ne sait plus quoi faire pour se rapprocher de sa femme qui l’évite, ne reconnaissant déjà plus en lui l’amour de sa vie.
Pour Claire, Greg est un étranger, l’intrus dans cette maison peuplée de femmes. Elle ne ressent plus ce sentiment merveilleux qu’elle devait éprouver quelques mois auparavant. Elle n’a d’attention que pour ses filles qu’elle veut protéger et préparer à son déclin et future disparition. Alors c’est un combat qui s’engage pour arracher aux jours qui se lèvent le prénom de ses filles et se rappeler sa maladie, passant et repassant « en revue sa mémoire à court terme, comme si elle remplissait indéfiniment un seau percé ».