Chine ou Silicon-Valley, qui gagnera la course à l’Intelligence Artificielle ?
Je viens de rentrer d’un voyage fantastique au cœur de la #SiliconValley et j’ai envie de partager avec vous mes idées, inspirations, réflexions, pour mieux comprendre ce qui nous attend dans un avenir proche.
Dans le premier post de la série (BackfromSiliconValley#1) , je vais vous parler du nouveau Bestseller que j’ai reçu en cadeau lors de ma visite à @CapGemniniAIE et dont je viens de tourner la dernière page : « AI SUPER-POWERS », les superpuissances de l'Intelligence Artificielle, écrit par KAI-FU LEE qui était à San Francisco en même temps que moi pour en faire la promotion. Grande question omniprésente lors de mon voyage : Chine ou Silicon-Valley, qui gagnera la course à l’Intelligence Artificielle ? Si vous vous souciez de ce que sera le nouvel ordre mondial avec l’Intelligence Artificielle, c’est Le livre indispensable de 2018. Un de ces livres qui vous fait réfléchir et penser.
KAI-FU LEE : un pied dans la Silicon-Valley et l’autre à Pékin
Il est un des hommes les plus influents au monde dans le secteur des nouvelles technologies. Fondateur et CEO de Sinovation Ventures – mi- fonds de capital-risque mi- incubateur pour jeunes entrepreneurs de l’IA – C’est une célébrité : 1,6 million de personnes suivent son compte Twitter @kaifulee et plus de 500 000 abonnés sur LinkedIn. Il est au cœur de la révolution de l’Intelligence artificielle depuis 30 ans (thèse visionnaire sur l’IA à l’université de Carnegie-Mellon), ancien salarié d’Apple, de Microsoft puis Président de Google Chine. Avec le support du gouvernement chinois et de l’université de Pékin, Kai-Fu Lee vient de lancer un grand programme pour accélérer la formation des ingénieurs à l’IA.
La Chine : un catalyseur qui accélère l’émergence de l’Intelligence Artificielle
Alors que les révolutions industrielles passées ont eu lieu sur plusieurs générations, la révolution de l'Intelligence Artificielle aura un impact majeur en une seule génération seulement. L’auteur explique la rapidité de cette émergence par des catalyseurs qui n’existaient pas auparavant :
- Le numérique qui permet la copie et la distribution à un coût marginal proche de zéro suivi de l’augmentation de la puissance de calcul, des big-datas et de l'invention du deep-learning (méthode d’apprentissage automatique conférant du « sens » à des données en leur donnant la forme d’images, de sons ou de textes.)
- La présence de capital de risque, une activité qui existait peu dans les phases précédentes
- L’entrée de la Chine dans le domaine de l’IA avec un rôle majeur dans la recherche et la mise en œuvre. La position de leadership chinoise modifiera l'équilibre des forces. L'Intelligence Artificielle devrait créer des gains de productivité d'une ampleur sans précédent. PricewaterhouseCoopers estime que ces applications concrètes ajouteront $15 700 milliards au PIB mondial d’ici 2030 ($7 000 milliards pour la Chine, $3 700 milliards pour les USA et le solde pour le reste des pays du monde...).
"If data is the new oil, then China is the new Saudi Arabia » !
La Chine a pour objectif de devenir le premier centre mondial d’innovation en intelligence artificielle en 2030. Dans la course avec les États-Unis pour dominer l'intelligence artificielle, Kai-Fu Lee pense que la Chine va gagner. Il se base sur 3 critères :
- Des quantités de données incomparables récoltées par les entreprises chinoises : Par exemple WeChat, la super-application tout-en-un, fournit à Tencent le plus riche écosystème de données de tous les géants...
- Des entrepreneurs de classe mondiale, éprouvés au combat : les startups chinoises s’inspirent des modèles économiques américains, puis se livrent à une concurrence acharnée pour s’adapter et optimiser leurs performances pour les utilisateurs chinois. L’auteur pense qu’au cours de la prochaine décennie, les entrepreneurs chinois appliqueront le deep-learning à tout problème susceptible de générer des bénéfices dans des centaines de secteurs. En outre, les entreprises américaines et chinoises ont des approches très différentes des marchés mondiaux : alors que les géants américains cherchent à conquérir eux-mêmes ces marchés, la Chine arme les startups locales. Cette approche fondée davantage sur la coopération que sur la conquête, permet d’aller plus vite. Par exemple, les voitures autonomes en Inde doivent apprendre comment les piétons naviguent dans les rues de Bangalore et les applications de microcrédit au Brésil doivent absorber les habitudes de consommation des « millénials » de Rio de Janeiro.
- Un environnement politique très favorable : L’objectif est en effet porté au plus haut niveau du gouvernement chinois. Et surtout les entreprises chinoises bénéficient d’une très faible régulation ... pas de réticences ni blocages sur l’utilisation des données ce qui devrait permettre un déploiement très rapide des avancées technologiques. A contrario (et à juste titre d’après moi !), le monde occidental cherche à équilibrer l’innovation, l’éthique et la sécurité des données et à limiter le pouvoir des superpuissances.
#InnovationForGood : Et si c’était l’opportunité de créer un avenir meilleur ? Vers une vision optimiste du futur.
Ce livre est un voyage fascinant dans l'histoire, la culture et les perspectives actuelles de la Chine. Nous avons le point de vue d'un expert en IA, investisseur en capital de risque, mais aussi celle d’un être humain. Parmi les idées Forces qu’il développe, il nous montre que l'intelligence artificielle va perturber le marché du travail et avoir un impact sociétal fort. Il recommande alors l’émergence d'un écosystème de capital-risque axé sur la création d'emplois « humanistes » dans le secteur des services, capables de servir et d'embaucher un grand nombre de personnes. Les humains pourraient en effet créer ensemble avec les machines un monde meilleur.
Sa conclusion : jamais le potentiel d'épanouissement humain n’a été autant à portée de main, jamais les risques de l’échec n'ont été plus grands....
A suivre bientôt dans BackfromSiliconValley#2
#BIGIDEAS
Passeur de poésie
5 ansJe lis données, représentativité et cette interrogation survient : l’IA permettra-t-il de prédire les flux migratoires ? J’entends par là, les empêcher. Intéressant non comme domaine d’application ! J’avancerai une réponse, histoire, géologie, tourisme les humains sont de grands nomades pour des myriades de raisons ; IA ou pas, les migrations ne cesseront guère. En tout cas débat prometteur.
Enseignante chez IAE Nantes - Economie & Management
6 ansLa Chine avance à pas feutrés mais à pas de géants .... dans l'IA mais aussi dans de nombreux domaines.
Director at French Chinese Center | Program Manager at China Booster - 1st French Start-up Accelerator for Luxury brands
6 ansIntéressant Armand Mazloumian马路明
Et l'humain dans tout cela... Il semble que la motivation première soit tout d'abord le pouvoir, la domination et le profit... Ces raisons conduisent rarement à l'amélioration de la condition humaine, mais bien à la domination d'une minorité sur la majorité de l'humanité. Et cela conduit encore et toujours à augmenter le déséquilibre entre pauvres et riches. En tous les cas, merci pour cet article clair, concis et qui explique parfaitement une nouvelle situation de course au pouvoir mondial.