BCE, chronique d’une baisse annoncée (et attendue !)
Confortée par la tendance baissière de l’inflation en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) devrait confirmer sa décision de baisser ses taux de 25pb lors de sa prochaine réunion. Cette décision, qui a été pré-annoncée par sa présidente Christine Lagarde ainsi que par les membres les plus hawkish du Conseil des gouverneurs, est totalement anticipée par les marchés.
L’intérêt de cette réunion est ailleurs. Ce premier pas, qui va marquer le début d’un cycle de baisse de taux après une longue phase de plateau, va susciter en effet des questions sur la suite : quel objectif pour le taux terminal ? Et à quel rythme la BCE va-t-elle l’atteindre ? Les investisseurs seront donc attentifs à toute indication de réponse à ces questions, ainsi qu’aux prévisions macroéconomiques qui devraient être présentées.
Car alors que cette première baisse fait consensus, le rythme des baisses de taux futures fait d’ores et déjà l’objet d’un débat animé au sein du Conseil. L’ancrage des anticipations d’inflation sur des niveaux proches de la cible de la BCE (le 5y dans 5y swap inflation était à 2.3%[1]) est une bonne indication de la confiance des investisseurs dans la capacité de la banque centrale à respecter son mandat. La question n’est pas là, mais plutôt sur la trajectoire précise de l’inflation vers la cible de stabilité des prix de la Banque Centrale, et son degré de confiance sur le maintien de l’inflation à ce niveau.
Après un pic à +10.6% sur 1 an en octobre 2022, l’indice des prix à la consommation (CPI) en zone euro s’est affiché à +2.6% [2]en mai 2024. La même tendance à la décrue est observée sur l’inflation cœur : après un pic de +5.7% en mars 2023, elle a reflué pour atteindre +2.9% en mai dernier. Si la baisse de l’inflation sur la période récente a été remarquable, la BCE devrait néanmoins continuer à rester vigilante par rapport à des effets de second tour potentiels suite à la hausse des salaires (les salaires négociés ont augmenté de +4.7%[3] en zone euro lors du 1er trimestre) ainsi que les évolutions d’autres coûts comme notamment celui du fret maritime, impacté par la crise en Mer Rouge.
Les prochaines données d’inflation risquent d’être encore volatiles, et la BCE devrait communiquer sur une démarche graduelle dans la baisse des taux, sans la compromettre.
Ce message ne devrait pas impacter les marchés qui ont depuis le début de cette année sévèrement revu à la baisse leurs anticipations de baisse des taux : en fin d’année 2023, les investisseurs anticipaient 164 pb de baisse des taux sur toute l’année 2024 … contre 62pb au 30 mai[4]. Nous pensons que les marchés sont arrivés au terme de ces fortes révisions des anticipations. Les 2 baisses de 25pb pricées aujourd’hui nous semblent très raisonnables, et nous n’excluons pas 3 baisses de 25pb sur l’année 2024.
Pour les investisseurs, la récente tension des rendements sur toute la courbe offre une bonne opportunité de se sur-exposer en duration en privilégiant des stratégies de pentification de la courbe des taux
Recommandé par LinkedIn
[1] Bloomberg 30 mai 2024
[2] Eurostat 31 mai 2024
[3] BCE, 23 mai 2024
[4] Bloomberg 30 mai 2024
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