Bientôt une BOP en cyclisme ?
On attendait une domination de la Team Sky et de son leader Chris Froome sur le Tour de France, et si l’équipe britannique fondée par Dave Brailsford a bien assommé la Grande Boucle, c’est finalement Geraint Thomas qui a eu le dernier mot dimanche dernier sur les Champs Elysées.
Le passage de neuf à huit coureurs n’a rien changé à la stratégie contrairement aux attentes de l’UCI. L’Union Cycliste Internationale verrait d’ailleurs d’un bon oeil une refonte du règlement pour contrer la domination de la Team Sky. Comme en sport automobile, on s’achemine bon an mal an vers une Balance de Performance.
David Lappartient, président de l’UCI, s’est dit favorable à la mise en place de nouvelles règles, comme il l’a expliqué dans un média suisse : “Pour que la mesure soit plus efficace, il faudrait aller plus loin avec une réduction à six coureurs. A sept, une équipe comme la Sky parvient encore à tenir une course. A six, moins le leader, cela ne fait que cinq gars pour rouler, ils se fatigueraient un peu plus. En parallèle, il faudrait peut-être davantage d’équipes pour avoir des pelotons de taille respectable.”
Le patron de l’UCI souhaite lancer une étude d’attractivité pour voir s’il faut interdire les oreillettes et même les capteurs de puissance qui permettent d’analyser les données liées à la performance. Sur ces deux sujets, toutes les équipes seraient logées à la même enseigne.
Avec un budget annuel d’environ 30 à 35 millions d’euros, la Team Sky (fondée en 2010) affole les compteurs financiers (+ de 700 000 euros récoltés sur le Tour de France). Le budget de fonctionnement de l’équipe britannique est deux fois supérieur à ceux de ses adversaires, ce que veut arrêter David Lappartient : “Je suis contre un plafond du salaire. Si une équipe veut payer un coureur 8 millions d’euros annuels, pas de problème. Car aujourd’hui, on se rend compte que la Sky possède Geraint Thomas, Chris Froome et Egal Bernal, soit trois coureurs qui pourraient faire premier, deuxième et troisième du Tour de France. Or, l’intérêt du cyclisme est que les meilleurs soient dans différentes équipes.
Le cyclisme ne suit pas encore les traces du sport automobile avec la mise en place d’une classification des coureurs. La FIA a instauré un système Platinum, Gold, Silver et Bronze. Comme sur quatre roues, on cherche des moyens pour équilibrer au maximum les performances pour éviter que l’argent ne prenne le dessus sur le sport. Un vaste sujet de discussion...
L’autre similitude entre les deux sports, outre le fait que les pilotes soient quasiment tous cyclistes, réside dans le turn over des équipes. Si on remonte dix ans en arrière, sur les 20 équipes alignées sur le Tour de France, seules cinq étaient encore de la partie cette année.