Billet d’humeur : Pourquoi, ayant été pourtant échaudés, tant de gens continuent encore à se faire manipuler en croyant servir une noble cause

Billet d’humeur : Pourquoi, ayant été pourtant échaudés, tant de gens continuent encore à se faire manipuler en croyant servir une noble cause

Un exemple criant est déjà venu des Gilets Jaunes dont le mouvement et les idées d’origine ont vite été détournés du fait des récupérations, infiltrations, manipulations orchestrées par des personnages (sur lesquels le voile n’a été levé que trop tard) intéressés avant tout par la vague médiatique qui accompagnait le mouvement. Dommage pour celles et ceux qui y avaient cru et qui pensaient pouvoir faire changer des choses.

Comme par hasard l’émotion qui fait suite à l’affaire Floyd s’est avérée une opportunité pour d’autres manipulateurs de mettre le bazar en sachant encore parfaitement obtenir une surmédiatisation autour de l’utilisation de l’affaire Traoré. Et la technique est toujours la même : se dépêcher de faire monter une haine ciblée globalisante, généralisante pour surtout faire oublier le détail qui obligerait à réfléchir ou relativiser, et empêcher surtout qu’on regarde de plus près qui on met en première ligne pour porter les messages.

Car en soi toute affaire qui comme dans ce cas se termine tragiquement mérite que des questions soient posées par la famille, que la lumière soit faite sur l’utilisation du plaquage ventral, etc.

En revanche lorsque cette famille est utilisée et coachée par certains pour que l’on bascule vers des combats idéologiques génériques concernant les violences policières dans les quartiers populaires, la justice, le racisme, etc cela me fait bouillir et je n’arrive pas à comprendre que (en dehors des soldats sectaires de ces mouvements idéologiques) des centaines de personnes fassent confiance en aveugles :

Comment cette foule peut par exemple donner de la légitimité à la famille Traoré pour dénoncer, exiger, donner des leçons sur ces sujets alors que cette famille était et est toujours la crainte de leur quartier puisque comme Adama plusieurs frères ont été inculpés puis condamnés pour violences, viol, intimidations, extorsion sur femmes handicapées, outrages, usages de stupéfiant, vol, tentative d’assassinat, etc. confirmant qu’ils se moquent totalement de la justice, puisque la loi était bafouée par eux tous les jours.

Comment cette foule qui a juste titre veut réagir aux actes de racisme des forces de l’ordre ne réalise pas que lors de l’arrestation d’Adama 2 des 3 gendarmes n’étaient pas blancs de peau.

Comment cette foule ne s’intéresse pas aux intérêts financiers qu’Assa Traoré peut trouver dans cette médiatisation puisque cela peut contribuer à faire vendre ses livres « Lettre à Adama » et surtout « Le combat d’Adama » son dernier livre qui soutient la thèse que son frère Adama aurait été une victime du racisme systémique ; livre écrit avec Geoffroy de Lagasnerie le philo-sociologue de la gauche radicale connu pour avoir soutenu ceux qui ont incendié en 2017 une voiture de police avec ses occupants !

Comment cette foule ne s’interroge pas sur la sincérité d’une démarche qui s’accompagne d’une méthodologie très marketing d’un Comité qui engrange les recettes de la vente du T Shirt « Justice pour Adama » à 12€.

Est-ce que cette foule réalise qu’au lieu de contribuer à s‘attaquer aux vrais pbs elle est en train de s’associer à ceux qui voudraient idéologiquement imposer l’idée que les forces de l'ordre doivent éviter d'importuner des délinquants issus de la diversité pour ne pas risquer d'accroître les dissensions ethno-religieuses, ou dans une logique encore plus malsaine voudraient laisser perdurer « le petit monde » que certains ont imposé et entretiennent par la violence et la menace dans certains quartiers.


 Ceux qui me connaissent, qui connaissent mon parcours, mes amis et fréquentations, mes idées, valeurs et engagements affirmés et parfois militants (notamment contre le racisme) depuis que je suis adolescent savent que je ne peux ni être classé à droite de l’échiquier politique, ni être soupçonné d’un embryon de racisme.

C’est pourquoi au risque de déplaire à nouveau à ceux qui m’avaient classé « dans leur camp » je vais pousser bien fort, comme cela m’est déjà arrivé de le faire, un coup de G….

-         devant cette dérive malsaine et populiste qui réapparait régulièrement ces dernières années et que trop de médias aident à faire enfler,

-         devant les manœuvres de certains courants politiques et idéologiques qui voudraient nous imposer leurs vérités tronquées et nous manipuler en nous interdisant de porter un regard objectif qui nous amènerait à constater, réagir en bien comme en mal sur ce que fait ou ne fait pas un individu responsable, et voudrait nous cantonner à la logique d’opposition en maniant un prisme globalisant et déformant selon une catégorie sociale, ethnique, religieuse, etc et selon le bout de la lorgnette que l’on prend.

J’invite plutôt celles et ceux qui veulent bouger les choses à oublier les faux gourous et leurs incantations pour s’impliquer dans des associations de terrain et de proximité qui ont préféré s’engager dans des réponses et contributions tangibles (fondées sur une analyse objective des risques et opportunités) ayant vocation à produire des résultats, plutôt que de se gargariser d’une dénonciation générique et idéologique qui ne fait que maintenir et exacerber ce qu’ils dénoncent.

Par exemple, depuis plusieurs années j’accompagne des jeunes des quartiers Nord de Marseille, dont la très grande majorité n’est pas blanche de peau, a des origines ethniques et religieuses très différenciées. Ils ont décidé d’agir et réagir pour leur insertion sociale et professionnelle. Ce qu’une bonne partie ose m’exprimer c’est que ce qui leur « pourrit le plus la vie » c’est surtout les mauvaises influences, les colibets, injures menaces dont ils sont victimes et que leur réservent d’autres jeunes du quartier qui ont fait d’autres choix…

Pour autant dans le même temps certains de ces mêmes jeunes on ne peut le nier ont parfois découvert des comportements racistes lorsqu’ils sont allés en stage. A l’inverse d’autres alors qu’ils/elles ne s’y attendaient pas ont a l’issue du stage eu des propositions d’emploi ou d’apprentissage faites par des patrons qui ont été intéressés par ces jeunes chez qui ils ont découvert une soif de réussir et une véritable motivation.

Alors si je devais globaliser, comment pourrais-je dire comme certains que dans les cités il n’y a que des « racailles » alors que je côtoie depuis des années tellement de jeunes aux qualités, au potentiel et avec des réussites remarquables ? Comment les mêmes jeunes pourraient dire que tous les patrons sont racistes quand beaucoup, alors qu’ils ne s’y attendaient pas, ont pu réussir parce que des patrons leur ont un jour tendu la main et ont décider de prendre le pari, de miser sur leur potentiel ?

 Quand on accepte de dépasser les idéologies, on réalise de fait que chez les jeunes, les moins jeunes, les patrons, les syndicalistes, les salariés, les personnes de telle ou telle orientation ou origine, etc. on trouvera toujours statistiquement des rigolos, des nuls, de belles personnes, des cons, etc. C’est statistique.

Alors au lieu de généraliser,  ce qui compte c’est de repérer dans le lot tous les gens bien (il suffit de commencer à les compter pour réaliser qu’ils sont plus nombreux que certains veulent le dire) de ne pas les décourager et de leur faire confiance, de s’associer à eux pour agir, construire, … et faire bouger les choses avec du concret au point de marginaliser celles et ceux qui avaient assis leur pouvoir ou leur influence sur des mauvaises postures.

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