#BilletDuDimanche - Emploi : URGENT D’INVERSER NOTRE PARADIGME !

Emploi : URGENT D’INVERSER NOTRE PARADIGME !

Alors que depuis 50 ans notre pays s’est focalisé, avec plus ou moins de succès, sur la lutte contre le #chômage et son « traitement social », il est et sera désormais tenu de lutter pour se doter de compétences et pourvoir des #emplois massivement vacants à tous les niveaux de qualification. Ceci impose une prise de conscience collective,suivie d’actions résolues.

Loin de moi l’idée d’occulter les difficultés des populations à ce jour durablement éloignées du marché de l’emploi (chômeurs de longue durée - souvent des femmes, titulaires du RSA, NEETS). Mais le défi démographique qui nous attend est une opportunité incroyable si nous réussissons collectivement à leur dispenser les formations à des qualifications réelles, dont notre pays - pas seulement nos #entreprises auront impérieusement besoin. L’effort public et privé d’orientation et de formation à tous les âges se doit donc d’être intensifié,plus individualisé en intégrant finement les besoins de l’économie d’aujourd’hui et de demain,par bassin d’emploi. Sans oublier de mieux anticiper et accompagner les mutations économiques donc sociales profondes qui se dessinent d’un secteur à l’autre. Sans oublier non plus de corriger les effets pervers désincitatifs de certains dispositifs sociaux. Sans ignorer que la solidarité demeurera en dernière extrémité pour celles et ceux dont le retour à l’emploi est le plus compromis. Sans se cacher que le débat extrêmement sensible sur l’immigration économique se pose et se posera avec d’autant plus d’acuité que nous ne commencerons pas par le commencement : autant que possible, et d’urgence, réconcilier offres et demandes d’emplois sur la base des potentiels dont nous disposons. Et en inscrivant nos stratégies dans une approche holistique, qui fait cruellement défaut à ce jour, incluant notamment l’enjeu logement/accès à l’emploi/pouvoir d’achat.

Il n’en reste pas moins que les tendances démographiques lourdes sont sans appel. La population française en âge d’activité déclinera dès 2040 (dans 17 ans seulement, l’âge qu’auront au lycée ceux qui naissent aujourd’hui !). Dans l’intervalle notre population aura crû de 1,8 million d’habitants… Celle des plus de 65 ans de 4,8 millions Pour notre bien-être collectif et individuel, ceci imposera la création de centaines de milliers d’emplois,par exemple dans la silver-économie. Nos régimes sociaux en seront massivement impactés - les retraites, mais aussi le financement de la dépendance, l’assurance-maladie, etc…En toute hypothèse nous serons face à des difficultés majeures de recrutement, que les indispensables gains de productivité, d’ailleurs insuffisants à ce jour, ne suffiront pas à régler dans la plupart des secteurs.

Et cela adviendra au même moment où il nous faudra aussi dégager des marges de manœuvre colossales pour financer l’indispensable transition écologique - que ce soit pour les ménages (pouvoir d’achat) ou pour les entreprises (investissements). Transition nécessitant elle-même des besoins considérables de main d’œuvre et de compétences à ce jour largement indisponibles. Sauf à s’inscrire délibérément dans une trajectoire décroissante de paupérisation et d’effacement que je vois poindre et à laquelle je ne me résous pas.

C’est en cela, en responsabilité, que nous nous devons de réfléchir puis agir. C’est cela qui doit nourrir notre débat public, par trop focalisé sur des enjeux immédiats et pollué par des considérations tacticiennes. Nous avons, au Medef y compris, le devoir d’éclairer l’avenir - nous le devons à nos adhérents. C’est en tout cas ce à quoi je travaille ds le cadre de ma candidature et m’appliquerai si je suis élu, autant que possible ds le cadre de diagnostics partagés sur ces tendances lourdes avec nos parties prenantes naturelles - les organisations syndicales au premier chef.

Dans l’immédiat, veillons à ce que France Travail soit la bonne réponse à un vrai problème, engageons nous dans la réforme évidente des lycées professionnels, contribuons à sortir de l’impasse professionnelle tant d’étudiants engagés dans des formations sans débouchés, ne nous laissons pas égarer par des débats hors-sol sur la valeur travail mais réexaminons à cet égard certaines de nos organisations et notre management (l’Etat en toute priorité !) … Sur tous ces sujets, la voix éclairée, pragmatique et légitimement intéressée des entreprises et des partenaires sociaux devra être forte et entendue.

Ne nous résignons pas, les solutions au défi des compétences existent ! Autour de stratégies d’intérêt général, prenons collectivement et sans tabous notre destin en main, loin des postures et des slogans de circonstances !