Bonne année cher.e.s ami.e.s !
Je ne sais pas pour vous, mais cette année 2017 restera pour moi un grand millesime.
Une année qui m’a apporté ma quarante-cinquième année, et ma vingtième année professionnelle…
Déjà.
Dans l’univers profesionnel, je suis donc devenu cette année un SENIOR… .Si je prefère bien sûr la définition de ma grande maison SNCF, dont la carte Senior n’est accessible qu’à 60 ans, le fait est que je bascule déjà vers le coté osbcur dans de nombreuses statistiques…
Afflelou et ses comparses me feront surement de l’œil dans les prochains mois…
Ma caisse de retraite me rappelle neanmoins, qu’avec un peu moins de 80 trimestres je suis à peine à la moitié de ma carrière de cotisant… le jeune senior que je suis devenu a encore de nombreuses années à oeuvrer.
Déjà plus vieux que le Président de la Réublique, et à seulement mi chemin de notre carrière…
Etonnant paradoxe pour cette génération Club Dorothée, non?
45 ans, c’est ce moment de bascule professionnelle où l’employabilité devient plus difficile, où la charge salariale que tu représentes t’est souvent reprochée, où les postes à responsabilité où sont accrochés les quinquas et les sexas sont aussi lorgnés par les trentenaires qui n’ont plus peur de rien maintenant …
Où tu as plus de chances que le DRH vient te proposer un départ volontaire plutot qu’un nouveau poste …
Où au bureau les jeunes embauchés, les poucets et les poucettes de Michel Serres, te laminent avec leurs outils digitaux. Ils sont plus rapides, plus vifs, plus collaboratifs, jonglent avec 5 plateformes, un smartphone, un pc , une tablette, pendant que toi tu termines désespérément de joindre ton fichier excel à ton mail… En plus, ils ne veulent pas du CDI que tu leur proposes mais preferent garder leur liberté pour pouvoir slasher quand bon leur semble… dès qu’ils ne supporteront plus le cadre managérial que tu leur imposes.
Où en séminaire, en réunion de service, en comex, sur LinkedIn, à la radio, tu attends avec angoisse de découvrir le nom de la startup qui va uberiser ta boite et faire disparaître ton poste…
Cette année 2017 a été formidable, au sens etymologique comme au sens commun. Une année de reprise économique, une année de transformation politique sans précèdent en France (qui n’est pas sans rappeler l’arrivée au pouvoir de VGE en 74, souvenir de mes 2 ans !) . Une année qui montre que TOUT est possible.
Une année record en terme d’investissement dans les startups. Notre étude qui sortira prochainement indique que 8,2 Milliards d’euros ont été injectés dans la French Tech en 2017, grosso modo 1/3 dans des sociétés technos créées avant 2010, 1/3 dans les jeunes startups créées depuis 2010, 1/3 réinjectés dans les fonds eux même.
Nous avons identifié dans notre ouvrage Génération FrenchTech, plus de 1000 startups qui peuvent changer l’economie de demain. Les business angels enregistrent 15 000 demandent de financement de startups par an… .
Pour les talentueux audacieux, tout est possible.
Des bots, des robots commencent à envahir notre quotidien, l’intelligence artificielle s’installe progressivement… les voitures apprenent à conduire seules, la blokchain promet de transformer tout l’univers transactionnel digital, une nouvelle monnaie, le Bitcoin affole la sphère financière. Des drones assurent la surveillance des chantiers, des stades de foot, de la livraison de colis. Des exosquelettes augmentent l’homme et lui permettent de franchir de nouvelles limites…
2017 nous montre donc que tout est possible, politiquement, techniquement, économiquement.
Mais est-ce humainement possible ?
Si tout est possible, c’est que tout devient incertain. L’incertitude ne devient elle pas le climat de référence ? Quels sont les répères qui restent fiables ?
Marie-Christine Levet (fondatrice du fonds d’investissement Educapital) explique dans Challenges (décembre 2017) à propos des écoles de commerce « … beaucoup de leurs étudiants exerceront des métiers qui n’existent pas actuellement ». « A l’ère digitale, les écoles doivent donner aux étudiants des outils pour survivre ».
Ceci n’est-il vrai que pour les étudiants d’école de commerce ? Bien sûr que non… Le senior que je suis, qui a encore plus de 20 ans à travailler va devoir aussi exercer des métiers inconnus aujourd’hui. Ceci est aussi vrai pour mes 5 enfants chéris qui ont entre 5 ans et 26 ans, c’est vrai pour mon épouse adorée, c’est vrai pour tous mes collègues cheminots, c’est vrai pour tous les salariés que nous rencontrons sur nos territoires d’intervention. C’est vrai pour tous les concitoyens des élus avec qui nous travaillons au quotidien.
Bref c’est vrai pour tout le monde.
Mais tout le monde est il « outillé » pour conserver son employabilité dans ce monde incertain ? tout le monde est il armé pour affronter la remise en cause de son emploi, de son métier, de ses compétences ?
Comme l’explique Nicolas Bouzou dans « l’innovation sauvera le monde » : « A ne pas nous adresser aux perdants de la destruction créatrice, nous risquons de voir sombrer notre civilisation dans le nationalisme, l’extremisme ou le fondamentalisme ».
Pour avoir travaillé en Haute-Marne, à Calais, à Boulogne sur mer, en Seine Saint-Denis, à Romilly et maintenant à Saintes, le schumpeterien que je suis ne peut que partager ce risque.
En plus de « l’amour, la vertu et les arts », l’un des remèdes que nous propose Nicolas, est de « faire considérablement monter en niveau nos systèmes de formation initiale et continue ».
Il me semble que le défi de 2018, est là. Il faut remettre tout le monde à l’école … il faut redonner une chance à tout un chacun d’être outillé pour affronter un nouveau paysage de métiers et d’emplois en devenir. Il faut apprendre à apprendre.
Après une période d’hésitations, j’ai décidé d’assumer ma séniorité, mon expérience et de considèrer mon age comme un actif et non un passif. Nous sommes dans une phase de transformation sans précédent et il nous appartient à nous, seniors expérimentés, qui avons contribué à inventer ce monde digital, à nous qui accompagnons chaque jour les startupper à construire ce monde nouveau, à nous qui accompagnons la transformation de nos petites, moyennes et grandes entreprises et de nos territoires, de le faire avec sagesse.
A nous dont les parents babyboomers sont maintenant à la retraite, de prendre ce flambeau, de prendre notre part.
2017 a été une année de folie, 2018 doit être une année de sagesse.
Une année qui redonne du sens.
Une année qui réinvente la confiance.
Une année qui assume ses responsabilités.
Une année inclusive qui partage à tous.
Une année qui explique ce monde nouveau.
Une année qui invente de nouvelles pédagogies.
Une année qui forme au digital le plus grand nombre, partout, tout le temps.
Une année qui permette à tout un chacun d’inventer son prochain métier.
Bonne année cher.e.s ami.e.s !
Co-Fondatrice « ÉPATÉ » Incubateur HEC Station F & Fondatrice et Présidente de l' Association Tout un Art
6 ansBel article..... reflet de notre belle réalité!
Vers la ville post-carbone. Directrice du Mastère AMUR ENPC
6 ansBonne année Cyril! Les voies de la sagesse sont impénétrables 😊
LFA Startup-Studio co-founder ⚡️
6 ansMerci Cyril pour ce beau billet/insight/post et bonne année! IOui, ll y a bien une vie professionnelle après 45, 50,55 ans et même je dirais...tant qu'on a la santé..jusqu’à 70 ans pour quoi pas si on aime ce que l'on fait , à son rythme , avec le statut qui va bien (pas forcemment salarié...)L'objectif est d'inventer le vie qui va avec ! Signée: une slasher de 58 ans :)
Coutelier - Créateur du couteau "Le Calaisien". French knifemaker in Calais - Designer of "Le Calaisien".
6 ansMeilleurs vœux à vous également :-)
Facilitatrice en Stratégies | CONSULTANTE développement & opportunités | Gérer les relations intergénérationnelles | Innover avec NewGEN, exceller avec les experts motivés 🎙️Animatrice Podcast VOIX OFF
6 ansMerci pour cette réflexion Très bel écrit Happy New Year !