Bonne mentalité

Bonne mentalité

Comment ai-je pu louper ça ? La semaine dernière s’est déroulée la journée mondiale de la santé mentale et je suis passé à travers. Il a fallu l’une de ces annonces oubliées qui continuent à s’afficher sur les réseaux longtemps après l’événement qu’elles sont censées annoncer pour que je réalise mon oubli. Un acte manqué peut-être ? Ne voyez aucune ironie dans cette introduction. Je suis fils de psy, autant vous dire que le sujet ne m’est pas étranger. J’ai passé mon enfance à entendre des sommités du divan gloser sur le moi, le surmoi et l’inconscient, de se traiter de lacanien ou de behaviouristes lors de repas dont je ne comprenais pas un traître mot des conversations. Mais ça me faisait rire et ça pouvait servir. « D’où parles-tu ? » était l’une de mes expressions favorites pour faire taire mes contradicteurs sans avoir la moindre idée de sa signification. Au point que j’ai décidé aux alentours de l’âge de 12 ans de lire l’Introduction à la psychanalyse de tonton Sigmund. À 14 ans, j’en étais toujours à la page 3. Et quand adulte j’ai ressenti le besoin de consulter, il m’a fallu des mois pour me décider tant j’avais l’impression, fausse naturellement, que tous les psys de Paris me connaissaient déjà. J’ai néanmoins fini par en trouver un. Le pauvre garçon – c’est une image — a dû puiser tout au fond de lui-même pour trouver le moyen de ne pas s’endormir en m’écoutant. Rassurez-vous je ne vais pas m’étendre plus avant. Il n’y a aucune raison que vous subissiez cela. Nous avons déjà beaucoup à faire avec le nombre assez stupéfiant de responsables publics et privés de cette planète qui auraient besoin d’une bonne série de séances. Dans le meilleur des cas. Entre les égotiques, les paranos, les hystériques, les autistes et les autres j’ai parfois l’impression en écoutant les infos d’entendre le bulletin quotidien de l’hôpital Saint Anne. Ah oui, j’habitais juste à côté lorsque j’étais enfant mais je n’y ai jamais mis les pieds. Pas plus qu’à la Santé qui n’est pas bien loin. Mais ça, c’est plutôt une question de mentalité.

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