Boules de neige interdites !

Ce matin je déposais mon fils et en revenant j'ai pris une auto-stoppeuse.

En effet, il avait neigé 10cm dans les Hauts de France et les trottoirs étaient si encombrés que les quelques piétons devaient marcher sur la route pour pouvoir progresser.

Nous discutons un peu, et j'apprends qu'elle s'occupe d'enfants en maternelle.

Puis elle me dit que les tout petits sont restreints dans leur plaisir de découverte du "truc" blanc et froid que nous nommons "neige".

Bref, terminer les batailles de neige. Interdites, car trop dangereuses !

D'accord, la probabilité de se blesser est importante, très probablement de l'ordre de 1 pour 10exp5.

C'est vrai, la force avec laquelle ces petits démons envoient leur boule n'est pas sans rappeler celle d'un projectile de flash-ball envoyé par un policier mal formé à qui on a demandé de contenir une foule en colère.

PAS TOUCHE À LA NEIGE !

Et comme c'est froid, ils vont rester au chaud devant un vieux poste de télé et un dvd du leader mondial du prêt à ingurgiter !

Zéro risque, tout est sous contrôle !

Certains se posent des questions :

Est-ce un problème d'assurance ?

Est-ce un problème de formation ?

Comment former autant de bambins au lancement de projectiles blancs en si peu de temps et avec si peu de moyens ?

Les conspirationnistes parlent de coercition : "brimons" les plus jeunes dès leur enfance pour leur apprendre à respecter la paix sociale !

Vite il faut légiférer, interdire, réglementer.

L'hiver ne doit plus être une menace !

Le fait est que pour finir on apprend très tôt à nos bambins que les adultes ont désormais peur de tout.

Sous couvert de rationalité, de mesure du risque, nous allons interdire de vivre, car la probabilité de mourir est de 1.

Le monde s'effondre plus vite qu'on ne le pensait alors vite réglementons !

Il y a urgence à transformer le bipède à forte capacité cérébrale en quadrupède bêlant.

Et quoi ! La startup nation n'est juste qu'un slogan !

Une invocation réservée à ceux qui auront eu la chance de faire des parcours d'enfance hors des sentiers balisés et bien gardés.

Notre monde est schizophrène et il faut l'assumer, pardon l'assurer !