Brexit, le détachement de l'Europe se précise
Entre la réunion des 27 pays membres, l'initiative de l'Irlande, et les décisions prises par le gouvernement britannique, l'heure où le Royaume Uni aura coupé les liens s'approche.
Les 27 pays chantent à l'unison sur la sortie du Royaume Uni
Ce sésame, d'ordinaire difficile à obtenir, indispensable pour voter les grandes décisions impliquant l'Union Européenne, a été délivré lors de la réunion des 27 Etats membres afin d'établir les bases de la négociation avec le Royaume Uni au regard de sa sortie de l'Union. Des discussions déjà lancées, notamment par le nouveau plan Juncker post-Brexit.
Une décision mue par le désir d'affirmer la cohésion des pays ressortissants de l'Union Européenne. En effet, à l'heure où la construction européenne est fragilisée par diverses circonstances (élections majeures dans divers pays, clivage Nord/Sud entre les pays), il apparaît crucial de montrer à tous le véritable intérêt de l'Europe:
- Une union économique
Favoriser les échanges permet à nos industries de mieux exporter, tant vers les pays intérieurs que vers les pays extérieurs. La facilité de circulation des biens et des personnes permet également une plus grande ouverture et une pacification durable entre les pays. Pari réussi puisque le continent n'a pas connu de guerre conventionnelle depuis 1989.
- Une mutualisation des ressources
Faire face aux puissances récemment émergées (Chine, Russie et Brésil) ainsi qu'aux puissances déjà en place aux vélléités hégémoniques telles que les Etats-Unis nécessite de mettre en commun les ressources, tant financières qu'intellectuelles. La recherche, l'innovation, la sécurité sont des enjeux majeurs auxquels il faut répondre de manière commune pour une plus grande efficacité. Et le Royaume Uni l'a bien compris, puisqu'elle tente de négocier pour bénéficier d'une partie de ses privilèges encore accordés aujourd'hui. L'exemple du comté de Cornwall (ce dernier reçoit 6 millions de livres de subventions européennes chaque année) illustre parfaitement le dilemme de l'ile, tiraillé entre le respect du référendum, et le risque de rompre tous les liens commerciaux avec le continent.
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Les principaux points de friction: comment gérer les populations présentes sur les territoires?
La question la plus épineuse est évidemment la libre circulation des personnes. Entre le million de britanniques présent dans les pays de l'Union Européenne et les 3 millions d'européens présents au Royaume Uni, nous assistons à la création d'un véritable casse-tête juridique.
L'Union exige des garanties vis-à-vis de leurs ressortissants pour leur permettre de continuer à travailler et vivre de la même manière. Et c'est bien là que réside le problème: l'Union veut affirmer sa cohésion et refuse d'accorder les mêmes droits qu'aux pays ressortissants. Or l'Irlande a un statut plutôt particulier. Coupé en deux depuis des décennies, elle commence à peine à se réunir. De plus, l'Irlande du Nord fait partie du Royaume Uni. De sorte qu'une libre-circulation entre l'Irlande du Nord et l'Irlande du Sud permettrait d'établir une libre circulation entre l'Union Européenne et le Royaume Uni. Un problème que pourrait résoudre une union complète entre Irlande du Nord et Irlande du Sud impliquant une sortie du Royaume Uni et une pleine entrée dans l'Union de l'Irlande unifiée.