Burn-out : devenir bénévole pour préparer son retour à l’emploi ?
Nous ne cessons de le répéter chez Oser Rêver Sa Carrière : reprendre un poste ou une activité après un arrêt de longue durée pour épuisement professionnel (burn-out), qu’il soit assorti ou non d’une dépression, est extrêmement compliqué. Perte de confiance en soi, en ses compétences, en son savoir-faire, en ses capacités mentales et physiques ainsi qu’en son capital énergétique font partie des inquiétudes systématiques que nous retrouvons chez nos accompagné(e)s. Quoi de plus normal puisque vous avez été, le temps de votre arrêt (ou interruption d’activité pour les entrepreneurs), sur le banc de touche de la “normalité sociale”…autrement dit du travail.
L’une des conséquences du syndrome d’épuisement professionnel est en effet la perte de confiance en soi et en ses capacités. Le burn-out entraîne fréquemment un mécanisme de dépréciation et de dévalorisation ne facilitant pas le retour à l’emploi : “comment vais-je faire ? Vais-je tenir ne serait-ce qu’une journée ? Et si je suis fatiguée au bout d’une heure ? J’ai l’impression que je fonctionnerai plus jamais comme avant... Et si ne j’arrivais pas à me concentrer ?”. Ces questionnements sont anxiogènes. Ils méritent toutefois de ne pas être étouffés car ils sont parfaitement légitimes. Vous avez connu la souffrance et le ralentissement sous presque toutes ses formes, physique (fatigue) et psychique (troubles de la concentration, pertes de mémoire, etc). Imaginer reprendre une activité, qu’elle soit nouvelle ou identique (reprise de poste) fait très peur.
Difficile de savoir à l’avance si on tiendra le choc ou si on est prêt(e) pour le “grand bain”. Comment, dès lors, se préparer au mieux au retour à l’emploi ?
- En anticipant les modalités de sa reprise (mi-temps/tiers-temps thérapeutique par exemple) ? Oui ;
- En se faisant accompagner pour préparer sa reprise ? Encore mieux !
Une autre voie, non exclusive des précédentes, peut aussi consister à se re-frotter à la vie active sans pour autant reprendre son poste d’emblée. Le bénévolat est, à cette fin, une extraordinaire opportunité.
Pourquoi ?
Tout d’abord parce qu’il est choisi. Si vous vous êtes toujours dit que vous aimeriez faire du bénévolat et vous sentir utile, c’est le bon moment (une fois le creux de la vague passé évidemment) pour écouter votre petite voix intérieure et vous poser les questions suivantes : quel(s) service(s) aimerais-je rendre à la société ? Qu’est-ce que je pourrais apporter aux autres sans être en sur-effort ? En quoi puis-je être utile au monde ?.
Passez en revue l’ensemble de vos compétences et talents, trouvez votre flowet proposez les à l’association de votre choix (attention, on ne devient que très rarement bénévole du jour au lendemain ! Trouver l’association faisant écho à vos valeurs et ayant besoin de vos compétences vous prendra du temps).
Devenir bénévole vous permettra de rompre l’isolement dans lequel a pu vous plonger votre arrêt. Vous sortirez de chez vous en ayant quelque chose à faire, et, cerise sur le gâteau, quelque chose d’utile pour les autres. Or, se rendre utile aux autres, on le sait, est une des principales actions permettant de “redorer son blason personnel”, autrement dit de se faire du bien. Le mécanisme est auto-valorisant. Il permet de recouvrir progressivement sa confiance en soi.
Vous vous rendrez rapidement compte que vous êtes capable, que vous arrivez à tenir quelques heures, puis une demie-journée puis une journée entière. Vous découvrirez de nouveaux horizons, rencontrerez de nouvelles personnes et commencerez ainsi à ré-investir le volet extra-professionnel de votre vie. C’est tout ce dont vous avez besoin en sortie de burn-out : ne plus mettre tous vos oeufs dans le même panier (le travail) et réinvestir d’autres champs que le travail.
Vous découvrirez sans doute de nouvelles facettes de vous et verrez, avec le temps, si vous souhaitez poursuivre ou non l’aventure. Attention toutefois : il ne s’agit pas de prendre le bénévolat à la légère sous prétexte qu’il ne soit ni rémunéré ni contractuellement obligatoire. L’engagement du bénévole est essentiel à bien des associations et une inconséquence ou irrégularité de votre part nuirait au bon fonctionnement de l’organisation. Il est donc capital que vous échangiez avec les responsables de l’association que vous choisirez en leur expliquant votre situation. Il vous faudra également veiller à ne pas vous sur-investir et donc vous ré-épuiser. Il s’agit en effet de vous faire du bien en vous rendant utile via un mécanisme vertueux de reprise de confiance en soi. L’expérience ne doit pas être sur-consommatrice d’énergie. Donnez ce que vous pouvez, et, évidemment, évitez le recours au bénévolat si vous sentez que vous ne parviendrez absolument pas à vous mettre de limites ou si vous êtes encore trop fatigué(e). C’est qu’il est encore trop tôt !
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Vous souhaitez en savoir plus sur l'épuisement professionnel ? Marina Bourgeois, Burn-Out. Le (me) comprendre & en sortir.