"BURN OUT"
Aujourd’hui communément nommé « Épuisement professionnel », le burn-out, trouve son origine : dans le développement des nouvelles technologies, la conjoncture du marché du travail, l’atteinte des objectifs sans cesse en évolution, le management au mérite, la surcharge de travail, l’accélération du rythme de vie, etc… À la fin des années 2000, les crises suicidaires chez France Télécom et chez Renault ont abouti à une prise de conscience. En 2011, une mission d'information sur les risques psychosociaux s'est constituée. En 2013, c’est un accord-cadre sur les RPS qui est adopté dans la fonction publique. En 2014, trente députés ont signé l'appel des 10 000 avec des syndicalistes, un collectif de médecins du travail et de spécialistes des questions de santé de travail, pour une meilleure reconnaissance de l'épuisement professionnel. En août 2015, une première étape législative a été franchie avec l'adoption de la loi sur le dialogue social et l'emploi. Pour la première fois la loi inscrit que les « pathologies psychiques peuvent être reconnues comme des maladies d'origine professionnelle ». En février 2016, une première proposition de loi a été déposée, pour une meilleure reconnaissance de l'épuisement professionnel. Enfin, en février 2017, une mission parlementaire de la commission des affaires sociales, sur le syndrome d'épuisement professionnel, a présenté les conclusions de son rapport, lesquelles ont été adoptées à l’unanimité. Pour autant, le 1er février 2018, la Loi de François Ruffin, visant à faire reconnaître les pathologies psychiques résultant de l’épuisement professionnel comme maladies professionnelles, n’a pas été adoptée à l’Assemblée Nationale.
POURQUOI ?
- Parce que l’épuisement professionnel ne constitue pas une maladie selon la Communauté Scientifique Internationale, ne pouvant ainsi faire l’objet d’une inscription au tableau des maladies professionnelles, car il s’agit d’un syndrome. Pour rappel un syndrome est un ensemble de symptômes qui peut toutefois correspondre à plusieurs maladies différentes.
- Parce que quelque cas d'épuisement professionnel sont reconnus comme accidents du travail, de façon détournée. En conséquence, l'épuisement professionnel entraîne des arrêts-maladie classiques financièrement pris en charge par l’Assurance-maladie financée par tous, alors qu’il devrait être indemnisé par la branche AT-MP, financée par les cotisations des employeurs, dans le cas d’une maladie professionnelle.
Les effets du burn-out sont la dégradation progressive jusqu’à une décompensation, un épuisement professionnel, une dépression sévère, un AVC, un infarctus, une démission, un licenciement ou, dans le pire des cas, un suicide. En parallèle le dopage se développe et se banalise, avec les substances psychoactives licites (antidépresseurs, somnifères, …) ou illicites (cocaïne, amphétamines, …), utilisées comme une sorte d’automédication pour faire face aux difficultés du travail, pour tenir le rythme ou simplement récupérer plus vite. A vouloir toujours repousser ses limites le corps humain ne peut pas franchir cette ligne rouge qui conduit à cette implosion , pas toujours récupérable.
Des prémices de solutions apportant bien-être et amélioration de la qualité de vie sont de plus en plus courantes. Adopter une vie saine, pratiquer des activités sportives, prendre des congés sont autant de bonnes résolutions qui peuvent être totalement inutiles si l’humain n’est plus en capacité de distinguer ses propres limites et de compartimenter ses univers de vie privée et vie professionnelle.
Les sociétés changent, après la génération de mai 68, suivie de celle des 35h par semaine, la jeune génération a grandi à la vitesse du numérique et de l’instantané, les quadras et les quinquas sont de plus en plus nombreux à se réorienter professionnellement pour améliorer leur qualité de vie. Reconnaître et accepter le changement, admettre le principe de Peter, dans une hiérarchie où tout employé à tendance à s'élever à son niveau d'incompétence .
Prendre conscience que c’est l’affaire de tous, permettrait déjà d’avancer sur un nouveau modèle de management.
Travailler dans de bonnes conditions n’est pas une simple chance, l’aspect relationnel et le travail en équipe sont tout autant de bonnes raisons de prendre du plaisir à venir travailler et d’être fier d’appartenir à une entreprise, il suffit juste d’ouvrir les yeux et de relever la tête.
Prendre le mal à la racine pour prévenir plutôt que guérir : aujourd’hui le Burnout est l’affaire de tous car il touche tout le monde, les femmes comme les hommes, de l’ouvrier au chef d’entreprise, du conjoint, au soutien de famille. La mécanique du mal est insidieuse et violente, révélatrice d’un changement de société trop rapide mais aussi de méthodes de management devenues obsolètes. Sournoise et difficilement mesurable, cette maladie qui a toujours existé mais à laquelle on ne portait pas d’intérêt, doit pouvoir s’anticiper en détectant et en identifiant les activités et les postes à risques. Cette démarche, sous la forme embryonnaire des diagnostics RPS, pourrait être une prise de conscience de tous les protagonistes du monde du travail.
VIGILANCE
- Parce que la société a le devoir de veiller à la protection et la sécurité de ses membres qu’elles soient physiques ou psychiques. Parce que le dialogue n’est pas toujours aisé au sein d’une entreprise, par peur d’être mal jugé, il est important que toute personne puisse savoir où trouver du soutien et un accompagnement adapté, au même titre que l’affichage des n° d’urgence obligatoire sur tous les sites professionnels,
DISCERNEMENT
- Parce qu’il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et dans une hystérie générale liée à la seule idée d’aller travailler. Le travail, de tout temps et quel qu'il soit, nous procure autonomie et légitimité. Il est nécessaire et indispensable dans la société d'aujourd'hui et de demain...